Catherine Boré

Il sortit de l’habitacle et approcha de quelques pas en direction de l’immense cratère gris dont les pentes nues descendaient doucement vers la plaine basaltique. Il l’avait survolée en arrivant, découvrant le volcan en totalité. A une vingtaine de kilomètres des abords du cirque, se serraient les immeubles de la Cité, d’où il venait. Vus du ciel, pendant les quelques minutes qu’avait duré leur survol, les bâtiments lui avaient paru misérables. Disposés en deux cercles concentriques, loin de l’énorme cône effondré du cratère, ils composaient une ville compacte incrustée aux abords du désert. Les blocs d’habitation, de même hauteur, n’avaient pas tous enlevé la carapace d’hiver kaki qui protégeait leurs façades ; c’était la seule chose qui les différenciait.
Le désert. Pas un bruit alentour ; seuls planaient très haut des drones silencieux.
Euthan pensa qu’il devait aller vite, il avait hâte de finir sa mission du jour et d’aller au rapport. Dans la Région les nouveaux responsables de la Juste Régulation, récemment tirés au sort, faisaient du zèle.
Le sol était mou et noir ; comme d’habitude, on s'enfonçait en marchant. Au bout de quelques dizaines de mètres, protégé contre l’intense chaleur par ses vêtements organiques, il sut qu’il ne s’était pas trompé : il y avait quelqu’un, à terre.
L’homme était encore vivant.