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Citation de LaRousseBouquine


Sa carrière de divorcée au milieu de la quarantaine s'était d'abord déroulée comme une page de statistiques, elle aurait pu confirmer tous les chiffres réels et imaginaires qui circulaient sur les femmes quadragénaires et la recomposition amoureuse : la "carence" post-divorce de deux à trois ans tandis que les hommes ne restaient que quelques mois seuls, la difficulté pour les working girls de sa trempe à trouver du trouver pour redémarrer une vie sentimentale alors qu'elles tenaient famille, enfants, parents, maison à bout de bras, la nécessité des sites de rencontres sans lesquels la fatalité de la solitude planait dangereusement au-dessus de leurs têtes, les rendez-vous dans des bars, toujours les mêmes, - "ils vont penser que je suis une professionnelle" -, la déconvenue fréquente, le temps perdu en simulacres d'affinités, les paroles désagréables qui advenaient à la fin, forcément, de part ou d'autre - "Non, je ne crois pas qu'on doive aller plus loin...Ah bon, c'est dommage, je trouvais que... " -, l'énergie gaspillée en présentations vaines de soi-même, sous le meilleur jour, mon Dieu, la présomption de ces récits, la répétition, les pauvres variantes qu'on inventait et les mensonges dont on les savait émaillés, les semaines et parfois les mois de fréquentations bancales, vouées à l'échec. Elle avait incarné la statistique, représentante d'une catégorie nouvelle, les chercheuses de deuxième vie, de sursaut amoureux, fidèle en tout point au portrait que les médias qui daignaient s'intéresser à la question en dressaient.
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