Les premiers temps après sa mort, j’avais tenu la pièce fermée à double-tour. Il n’y avait pourtant pas joué longtemps, me répétaient filles et mari, mais c’était ici que je pensais le mieux à lui, qu’il me revenait en couleurs, vivant. Plus vivant qu’au pied des arbres où il construisait des cabanes, qu’au bord de la rivière où il érigeait ses barrages, que dans sa chambre pleine de recueils de poésie.
Plus vivant que le jour où il nous avait annoncé que nous allions devoir rentrer sans lui.