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Critiques de Catherine Jacques (7)
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Encyclopédie d'histoire des femmes en Belgiqu..

Les femmes font histoire



« Les femmes ne constituent pas une catégorie, encore moins une minorité, elles sont partout majoritaires, sauf dans les sociétés où l’on tue les petites filles »



Dans leur introduction, les autrices expliquent l’utilité d’une encyclopédie d’histoire des femmes, soulignent l’universalité des discriminations et des inégalités, et abordent la situation en Belgique…



« La réalité des conditions féminines en Belgique, de l’indépendance de 1830 à nos jours, mais aussi les tentatives pour y remédier (ou les maintenir) forment l’essentiel des études de ce volume. Il entend créer une brèche dans l’amnésie sur le passé des femmes – une constante qui, il faut bien le reconnaître, a toujours occulté les luttes et les étapes pour l’autonomie et l’émancipation des femmes ».



Elles abordent, entre autres, des lacunes et des clichés sur les avant (mais avant quoi ?), le soi-disant non travail des femmes (elles ont toujours travaillé), le naturel, le bon pour les femmes (sous-entendu qui permet de combiner travail professionnel et travail domestique), les très récentes évolutions juridiques (jusqu’en 1976, les femmes mariées ne pouvaient pas ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leurs maris), les acquis et leur fragilité, l’obsession de la « confusion des genres », les préjugés et les avancées…



« Prendre conscience des luttes passées, des étapes et des jalons mais aussi de l’enracinement des résistances est plus que jamais nécessaire pour apprécier les droits qui sont les nôtres, ici et maintenant »



L’ouvrage est pluridisciplinaire. Il n’est pas question que de féminisme et de féministes, mais bien plus largement des femmes, « Les femmes sont présentées là où elles sont, dans des activités diverses, et l’on retrace ce qu’elles ont pu faire (ou ne pas faire), tout en insistant aussi sur des groupes et organisations de femmes, qui, bien que n’ayant aucune vocation féministe, n’en ont pas moins contribué au progrès général par la vertu du travail associatif ». Les femmes ont investi des domaines anciennement réservés aux hommes, « Par quels biais ? Comment ont-elles réussi à s’imposer et avec quelles conséquences ? L’Encyclopédie explore ainsi le domaine politique, mais aussi le domaine économique, social, culturel et s’inscrit dans une large histoire des mentalités ».



Les autrices présentent l’architecture de l’ouvrage (165 notices). Elles insistent sur le travail, « c’est par leur participation à la vie économique que celles-ci ont fait irruption dans l’histoire », les ségrégations verticale et horizontale, la famille et les assignations sexuées, « L’examen du travail débouche presque naturellement sur d’autres chantiers connexes : l’enseignement, la formation, la famille, la législation sociale… qui constituent autant de thèmes largement abordés. La femme étant considérée avant tout comme épouse et mère, son histoire se penche aussi sur la maternité et l’enfance, les injonctions et les interdits, les tabous : contraception et avortement ».



Je souligne un point mis en avant : « l’analyse juridique de la condition féminine et les contraintes des codes. La plupart des inégalités trouvent leur origine dans le Code Civil de 1804 ». Napoléon, encore tant honoré, fut, entre autres, le destructeur de la république, celui qui rétablit l’esclavage et qui transforma les femmes « en éternelles mineures ». Il ne faut pas oublier son action colonisatrice et assassine en Egypte (sous le nom de Bonaparte) et d’autres forfaits bien masqués dans la glorification républicaine.



« Les femmes n’ont jamais formé de « communauté » homogène ». Pour analyser, il convient de ne pas oublier l’ensemble des rapports sociaux et leur imbrication. « Au fil du temps, l’histoire des femmes s’est élargie à l’histoire du genre, puis du corps et de la sexualité (devenue depuis histoire des sexualités) ; elle a fait naître des réflexions parallèles sur la masculinité et s’est inscrite dans le renouveau de l’histoire de la colonisation »…



Je ne vais pas aborder l’ensemble des notices, juste quelques éléments choisis très subjectivement. Je commence par deux traits caractéristiques, la place de l’église catholique et le poids du mouvement ouvrier. Si le poids de la première et ses interventions continues contre les droits des femmes et les évolutions vers l’égalité est de même nature qu’en France, les organisations du mouvement ouvrier – et en particulier le mouvement syndical – ont joué un rôle bien plus structurant, me semble-t-il – en Belgique qu’en France. Il convient de ce point de vue de prêter attention aux multiples organisations de femmes qui se sont développées et qui donnent lieu à d’indispensables notices.



Il n’est pas anodin que celles et ceux qui, aujourd’hui, semblent faire de l’égalité femme/homme – ou des droits des personnes homosexuelles – un démarquage culturel entre l’occident et le reste du monde, travestissent la réalité d’hier et d’aujourd’hui. L’égalité n’est pas un attribut de nos sociétés (voir par exemple les différences de salaire entre homme et femme, les insertions sexuées dans le monde travail, le sexe de la précarité et du temps partiel, la faible participation des hommes aux taches domestiques, la culture du viol et la prégnance des violences sexuelles envers les femmes, etc…). Les modifications sociales et juridiques ont été arrachées par des luttes – principalement de femmes – contre les refus des hommes et la participation active de l’église. Est-il besoin de rappeler, par exemple, son refus du divorce, du droit à la contraception et à l’avortement, son refus de l’égalité au nom de la complémentarité, sa misogynie et sa hiérarchie non mixte, « le refus de l’accès des femmes à toutes les fonctions ecclésiales »… Il ne faudrait pas non plus oublier que le mouvement ouvrier et les courants de l’émancipation n’ont pas été à la pointe du combat des droits des femmes, lorsqu’ils ne s’y ont pas opposés. Les uns et les autres ont, par ailleurs, écrit des histoires de l’humanité réduite le plus souvent à sa part mâle, jusque dans la grammaire et le vocabulaire…



La lecture met à jour des femmes artistes, des poétesses et des peinteresses, des actrices et des metteuses en scène (dont Chantal Ackerman), des comédiennes, des danseuses et des chorégraphes, des musiciennes, des écrivaines, des critiques artistiques, des femmes politiques, des femmes engagées, des féministes…



Parmi les articles, j’ai notamment été intéressé par :



Adolescence. La construction du concept au XIXe siècle, la figure de la jeune fille, « Faire de la « jeune fille » une « adolescente » suppose dès lors d’accorder au féminin une catégorie fondée sur des caractéristiques propres à la masculinité », les variances de classe et de race, les thèses sur la puberté, « Les théories évolutionnistes et le biologisme racial éclaboussent les thèses sur la puberté », la protection toute particulière accordée à la sexualité des filles, la réduction des filles « à leur corps et à leur coeur », les révoltes adolescentes pour l’éducation et la liberté de mouvement…



Affaire Popelin. Le refus d’exercice de la profession d’avocat, Marie Popelin, la soi-disant « nature particulière de la femme »…



Les Cahiers du Grif. « Le projet intellectuel se double en effet d’une volonté de libération de la parole, et la revue, constituée autour d’un noyau de militantes intellectuelles, convoque aussi le vécu de travailleuses, de femmes immigrées ou encore de femmes au foyer », Françoise Collin…



Corps. « c’est à travers un regard masculin que le corps des femmes a été non seulement défini, mais aussi représenté », le corps anatomique siège d’un soi-déterminisme, la pathologisation du corps féminin, « En dénonçant l’appropriation sociale du corps des femmes et en réclamant la gestion de leur corps et de leur capacité reproductive, ces femmes revendiquent leur expérience comme base du savoir », le diktat de la minceur et les canons de beauté…



Entreprise en autogestion. L’usine de filature Daphica, l’autoproduction et la modification radicale des conditions de travail, « Une crèche est organisée, une cantine est ouverte et les horaires sont revus et corrigés », la coopérative Les Sans emploi, Le balai libéré…



Grève à Bekaert-Cockerill. Les violations de la Loi sur l’égalité de traitement entre hommes et femmes, l’imposition aux femmes « non-chefs de ménage » du temps partiel, la rupture de solidarité des hommes, « Le conflit des ouvrières de Bekaert est un conflit exemplaire qui implique un employeur, mais aussi des représentants syndicaux qui acceptent des solutions discriminatoires envers les femmes »…



Grève à la Fabrique nationale d’armes (Herstal). La revendication d’augmentation du salaire et l’application du principe « A travail égal, salaire égal », le faible nombre de postes de travail mixtes, « Dès le début du conflit, les mouvements féministes se déclarent solidaires de la grève. Ils font campagne pour faire comprendre la légitimité de la revendication à l’égalité salariale. Ils insistent sur le droit à l’égalité entre hommes et femmes et dénoncent la conception erronée du salaire féminin comme salaire d’appoint (l’opinion publique a encore tendance à juger négativement le travail des femmes et à condamner encore davantage une grève féminine) », l’envergure inédite et internationale de l’écho de la grève…



Groupement belge de la porte ouverte. L’affichage d’un féminisme radical refusant d’emblée « les discours essentialistes et maternalistes sur la « nature » féminine », la mise en cause des législations spécifiques, le soutien aux grévistes de Herstal ou de la Sabena…



Migrantes. Une histoire encore largement à faire, l’invisibilité des immigrations de femmes, les hiérarchies crées entre femmes, « La migration féminine exerce donc des effets très divers, exacerbant la dépendance de certaines, libérant d’autres, mais à terme elle est susceptible de changer peu ou prou les rapports de genre au sein même du couple et de la famille, des changements qui peuvent se répercuter jusque dans la société d’origine », des déplacements « voulu, espéré, impulsé », la non-homogénéité et les différences, « Reconnaitre leur diversité est aussi reconnaître qu’elles forment un groupe comme les autres »…



Je signale aussi les notices sur le droit, la colonisation (le Congo fut propriété personnelle du roi Léopold II, une monarchie et des crimes contre l’humanité), la contraception, la criminalité et la délinquance, les domestiques et les servantes, l’enseignement, les familles, le féminisme, les guerres, l’histoire des femmes, l’homosexualité, les jeunesses, le judaïsme, la maternité, la mode, le(s) mouvement(s) ouvrier(s), la nuptialité et la natalité, le pacifisme, les religieuses, les révolutions (1789, 1830, 1848) et les révolutionnaires, des tricoteuses et de pétroleuses, la sexualité, le suffrage féminin, les syndicalismes, le travail et les travailleuses, les violences conjugales…



J’espère que des lectrices et lecteurs détailleront d’autres notices qui pourraient être publiées sur ce blog.




Lien : https://entreleslignesentrel..
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L'ombre morte

Avis mitigé



Commenté en France 🇫 le 22 décembre 2022



je suis assez mitigée sur mon ressenti, il y a de très bons éléments dans ce roman : thriller psychologique assurément, un sujet très bien choisi et des axes cohérents, une plume facile à lire et énormément d'émotions plutôt bien retranscrites.

Mais hélas, malgré tout cela, le rythme s'essouffle par moments, il y a des répétitions et des longueurs, le style est parfois lourd.

j'ai beaucoup apprécié l'intrigue et le dénouement inattendu mais très déçue par les irrégularités dans la qualité. Je ne regrette pas de l'avoir lu mais j'étais contente de voir enfin le mot de la fin.



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L'ombre morte

😊 A la découverte de 😊

L’ombre morte de Catherine Jacques

Auto-édition



Merci à l’auteure et au groupe Les livres délivrent pour ce livre gagné lors d’un concours.



David est à la poursuite d’un tueur effroyable qui arrache des fœtus du ventre de leur mère avant de laisser mourir ces femmes, vides de leur bébé. Quand sa propre femme et son bébé à venir deviennent les victimes, l’inspecteur sombre dans l’alcoolisme pour oublier.

Alors que le tueur est censé être mort, il recommence à semer la mort parmi les futures mères huit ans après le drame qui a coûté la vie à la femme de David. La police a absolument besoin que le criminologue se reprenne en main et reparte à la chasse de ce psychopathe.



Mais le réveil de David à la vie ramène aussi des souvenirs oubliés, et ceux-ci sont incompréhensibles. David se voit ouvrir le ventre de ces femmes et voler leur fœtus. Est-il ce monstre qu’il est censé poursuivre? Est-ce cette réalité qu’il a fuit en se noyant dans l’alcool ?



Tout comme le personnage principal du roman, nous nageons en pleine confusion. David est-il finalement coupable de ces actes abominables ou est-il victime du contre coup du traumatisme subi?

L’auteure va habilement nous mener en bateau pour nous faire hésiter, nous orienter dans un sens puis dans l’autre. Elle nous mène par le bout du nez!



Le personnage de David est complexe. Plein de fragilité, de failles issues d’un passé sordide sur lequel il va devoir lever le voile pour trouver la vérité enfouie dans sa tête. On s’attache à ce personnage, et en même temps il nous terrifie par ces horreurs qu’il pourrait avoir commises.



Un excellent livre, plein de suspense et qui nous tient en haleine jusqu’au bout.



Pour retrouver ce livre, c’est par ici https://www.amazon.fr/L-OMBRE-MORTE-thriller-occulte-ebook/dp/B08G8QF9VJ

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L'ombre morte

Bonsoir, un petit retour sur "l'ombre morte" de Catherine Jacques..



Un thriller comme je les aimes, 250 pages de frissons et de rebondissements..

Tout au long de ce roman on suit le flic david accablé de chagrin depuis 8 ans, et de son collègue Louis qui a bien du mal à comprendre ce qu'il se passe..

Une enquête qui ramène david à sa petite enfance, pourquoi??? Comment??? On s'attend à tout sauf à ça..

On prends en pitié les pauvres victimes.... mais comment peut-on faire une chose pareille...

Un roman que l'on a du mal à lâcher, on a vite envie d'arriver à la fin pour savoir le pourquoi du comment mais on a également pas envie qu'il finisse pour continuer à suivre les acteurs de ce livre..

J'aimerais bien qu'il y ai une suite



Merci à cette talentueuse auteure que je ne connaissais pas du tout pour ce très bon moment de lecture..
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L'ombre morte

Bonjour à tous,



Petit retour de lecture😋 du livre de Catherine JACQUES, l'ombre Morte.



Résumé : David Capet est criminologue, formé par le FBI, il revient en France pour arrêter ce tueur, Robert, qui ouvre le ventre de ses victimes pour prélever leur foetus. lorsqu'il perd sa femme, David va sombrer dans l'alcoolisme et oublier ses souvenirs, des souvenirs qui vont resurgir suite à son abstinence et qui indiquent que c'est lui ce tueur. Pourquoi se rappelle-t-il tous ces crimes comme s'il les avait lui-même commis, qu'il parvienne à sentir ces odeurs de sang, à entendre les cris et les pleurs des victimes? Qui est ce type, Bobby, dans reflet de son miroir et qui lui donne tous ces indices, une autre facette de la personnalité de David?



Mon ressenti: au départ, j'avais des appréhensions par rapport au résumé et notamment le vol de fœtus. J'ai démarré ma lecture et la plume d el'auteure m'a transportée. Son écriture est fluide et agréable. 😉



L'enquête est très intéressante et le rythme haletant. L'auteur, nous donne des pistes, mais laquelle sera la bonne. Ce policier bien sous tout rapport est-il le meurtrier? A-t-il tué sa propre femme ? On se pose pleins de questions qui nous tiennent en haleine tout au long du récit.

Les personnages sont attachants et les rebondissements très surprenants.



Je recommande ce livre qui nous plonge dans une enquête qui nous plonge dans des rituels stressants. Une bonne lecture.🥰
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L'ombre morte

La plume de Catherine Jacques est juste fantastique, L'ombre Morte est un thriller occulte qui vous ne laissera pas indemne ça j'en suis certaine. Je l'ai fini avec des frissons d'horreur l'histoire vous fais vous triturer l'esprit, autant qu'il va vous fasciner.



Il est vraiment à découvrir si vous êtes fan des thriller vous ne serez pas déçu !
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L'ombre morte

Une bonne histoire de base avec un dénouement que j'ai beaucoup aimé mais une intrigue et des personnages qui auraient pu être un peu plus creusés et exploités. Le côté occulte du thriller est quasiment absent et pourtant le passage qui le traite est clairement intéressant.

Je n'ai cependant pas trop adhéré au style qui a ralenti et saccadé ma lecture (répétitions, coquilles, soucis de ponctuation, tournures de phrases et phrases dont je n'ai su trouvé le sens) . Dommage, il y avait matière à faire un très bon livre. La prochaine fois peut-être.
Lien : https://surlestracesde.wordp..
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