D'après Joseph Nehama, du haut au bas de l'échelle commerciale et artisanale, " la probité est absolue" et chaque transaction se conclut en un mot: " Pour la sceller, les deux contractants boivent d'un trait une petite rasade de raki. A cet effet, dans chaque boutique, en bonne place, se dresse toujours une dame-jeanne flanquée d'un verre minuscule."
Une riche littérature d'achiks fait l'éloge d'Atatürk et des principes de la laïcité. Certains vont même jusqu'à affirmer qu'il est la réincarnation de Hadji Bektach, d'autres voient dans son accession au pouvoir l'arrivée du messie, le "véritable libérateur", ou encore cherchent dans son ascendance familiale des origines alévies et bektachies. (...) Tous ces mythes qui auréolent la mémoire d'Atatürk omettent plusieurs pans de l'histoire, à commencer par l'instauration d'un islam étatique avec création d'une direction des Affaires religieuses, strictement sunnite, suivie de l'interdiction, jusqu'au début des années quarante, de réunions entre alévis et d'arrestations de chefs religieux. Difficile également de passer sous silence la violente répression de la révolte de Dersim, aujourd'hui Tunceli, région dite "féodale et arriérée". Selon les autorités, il s'agissait d'un combat contre l'obscurantisme, la tyrannie de chefs tribaux et l'influence néfaste de religieux réactionnaires. La "pacification" de la région coûta la vie à des milliers d'alévis kurdes.
Près de soixante-dix mille juifs y résident, encore que "dans ce nombre ne sont pas compris une dizaine de milliers, pour le moins, de juifs authentiques, mais convertis à l'islam".
"Nulle part je n'ai vu le juif marcher si droit, parler si haut. On dirait qu'on s'efface pour le laisser passer.(...)
Ce n'est pas à Salonique que l'antisémitisme pourrait prendre racine et s'il et sur la terre un coin où on ait du plaisir à être juif, à le dire haut, à le crier sur les toits, c'est bien assurément dans cette première échelle du levant."
Rapport d'enseignants adressé à Paris au siège de l'Alliance israélite universelle.
Salonique est une des premières villes de l'Empire à être dotée, dès 1869, d'une municipalité ( le maire, toujours musulman, nommé par le gouverneur).
L'histoire de Salonique est surtout marquée par l'arrivée des Sepharades, fuyant l'Espagne en 1492, après la chute de Grenade, quand les rois catholiques, Isabelle et Ferdinand, signent l'édit d'expulsion. À la fin du XVe siècle, environ 20 000 exilés d'Espagne trouvent refuge à Salonique, chiffre considérable pour l'époque.
En fait, ce que l'on appelle la " révolution jeune-turque " est avant tout une restauration, celle d'un texte, élaboré par Midhat pacha et vieux de plus de trente ans.
C’est Moi la Kaaba l’idole la foi. C’est Moi qui tourne en rond…Mon nom est Yunus je suis l’océan .