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Citation de Ziliz


Ziliz
07 décembre 2015
La lumière crue du plafonnier ne le gênait pas, au contraire. Il ne voulait pas en perdre une miette. Comme s'il mettait en scène un scénario, un tableau vivant. Pas une partie de jambes en l'air improvisée, mais une oeuvre qu'il chorégraphiait. Il me manipulait au lieu de me laisser bouger. M'immobilisait pour mieux visiter chaque recoin et chaque repli de mon anatomie.
Ses baisers ; sa langue épaisse et avide dans ma bouche ; ses doigts qui m'explorent, durs et impatients. Il s'arrête. S'assoit. Regarde. Réarrange. Choisit l'angle de mes jambes, s'introduit. Pilonne, s'arrête. Regarde. Réarrange.
Ça dure des heures, et bientôt ce n'est plus qu'une étrange performance artistique, totalement mécanique. Rien à voir avec l'union de deux êtres désireux de partager un peu de chaleur. Alors, pour masquer l'anormalité de la situation, il répète :
- Putain, que t'es belle. Je n'ai jamais vu de femme aussi belle. Je te trouve incroyable. Merde, t'es incroyable !
Moi, j'ai l'impression d'observer, de ne pas réellement participer. Je ne sais pas ce que je ressens. Je ne ressens plus rien. Je me dis : quand est-ce que je vais pouvoir dormir. Qu'on en finisse.
Enfin, à l'approche de l'aube, tandis qu'il se démène comme s'il voulait me faire passer à travers le mur, il jouit en hurlant. Marmonne encore : « Putain que t'es belle » et s'écroule sur moi.
S'endort, la main dans mes cheveux.
Moi, le corps meurtri, écoeurée, je me demande : pourquoi est-ce que j'ai fait ça ?
(p. 244-245)
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