Il ne raconte rien. On n'est pas bavard chez moi. Parce qu'il vaut mieux taire les souffrances. Ce n'est pas que l'on ne saurait pas. J'ai surpris des flots de vocabulaire et de phrases étonnantes, rythmées, quand l'un ou l'autre répondait à une question. Et c'est probablement là que se tiennent les mystères du silence : on ne posait pas de questions de peur de déranger, d'ouvrir une plaie difficile à guérir, de ne pas savoir quoi faire d'une confidence [...]