AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de LivresdAvril


Chez moi, les femmes ont perdu leurs couleurs et leurs regards sont fatigués. Elles sentent la sueur et la misère. L'eau, sans cesse coupée, est devenue tellement rare qu'on préfère la garder pour boire et cuisiner. Laver le linge et le corps est devenu un luxe. Les femmes ne sont plus que des silhouettes vagues, sans visage et sans chevelure, qui disparaissent sous les voiles noirs qu'elles sont contraintes de porter. Partout où il y a des mères, des sœurs ou des filles, des murs ont poussé. Devant chaque ouverture, des hommes ont mis des rideaux, des grillages ou des volets. Ajouté des paupières à leurs paupières et rétréci leur vue. Du monde, elles n'ont qu'une vision syncopée, faite de lignes brisées et d'images hachées. Je regarde, je m'emplis, je m'enflamme. Je dévore le corps des femmes. Si je pouvais, je me mettrais à genoux et je pleurerais. (p.146)
Commenter  J’apprécie          50





Ont apprécié cette citation (4)voir plus




{* *}