AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782375543313
304 pages
Slalom (03/02/2022)
4.53/5   313 notes
Résumé :
Je suis un homme
« Tu ne dis pas d’où tu viens, tu ne dis pas ton nom, tu oublies ton pays, compris ? Tu m’oublies. Et tous les autres que tu connais, que tu as connus, tous, tu les oublies aussi. Et qui tu es, tu l’oublies. À partir de maintenant, tu n’es personne, tu n’es de nulle part. À toi de redevenir quelqu’un, c’est possible. C’est possible, tu m’entends ? À ton âge, tout est possible. »

Avoir 15 ans dans un pays en guerre, être forcé ... >Voir plus
Que lire après A(ni)malVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (122) Voir plus Ajouter une critique
4,53

sur 313 notes
5
96 avis
4
23 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
À tout juste 15 ans, affublé d'un nouveau prénom, Miran doit fuir son pays en guerre. Comme ses deux frères, Fares et Tarek, qui, malheureusement ont péri dans les eaux. Après lui avoir rasé le crâne, scotché trois tubes hermétiques remplis de billets sur son torse, donné les dernières recommandations et ordonné de ne jamais dire ni son nom, ni son pays et surtout ne jamais revenir, sa mère lui tourne le dos et s'éloigne. Dorénavant, Miran est un homme et doit se comporter en tant que tel... Sous la direction d'Ahmed, dont le réseau est sûr, aux dires de sa mère, Miran embarque, avec 18 autres personnes. Entassés dans un véhicule bringuebalant après avoir été enfermés des heures dans une cave. le 4x4 roule sans arrêt. le jour, la nuit. La faim, la soif, la chaleur... Miran endure, sans mot dire. Paris est encore loin...

Pour fuir la guerre et ses fous enturbannés, pour espérer un avenir meilleur, Miran devra supporter des épreuves, bien plus terribles que celles qu'il pouvait imaginer. Mais Miran est un homme, phrase qu'il se répète à longueur de temps pour se donner du courage. La violence et l'indifférence des passeurs, la faim qui tenaille, la peur sans arrêt au ventre, la mer déchaînée, la clandestinité... mais aussi la bonté et le regard de ce petit vieux qui l'épaule et l'encourage, ses morts, toujours présents autour de lui, ses frères et son père, et la bienveillance et la générosité de certaines personnes qu'il croisera sur sa route. Avec une profonde intensité, avec des mots aussi crus et violents qu'est cette fuite, Cécile Alix nous décrit parfaitement le parcours ô combien difficile, éprouvant mais aussi empreint d'espoir du jeune Miran, un clandestin courageux et extrêmement touchant. Ce roman, émouvant et juste, donne évidemment à réfléchir une fois la dernière page tournée d'autant que le dernier mot nous interpelle. le titre, judicieux, prend tout son sens à la fin.
Un roman d'une grande justesse, fort et nécessaire...
Commenter  J’apprécie          891
Miran a tout juste 15 ans quand il part seul sur les routes. Il fuit son pays en guerre, l'image de la tête coupée de son père, les souvenirs de ses frères noyés, et le dos de sa mère qui n'a pu se retourner pour l'embrasser. Son voyage commence là, au fond des camions, sous des bâches, sur une barque de fortune… On l'a prévenu des dangers, des passeurs, de la méchanceté. Muran s'est promis d'arriver à Paris, se méfiant de tout, accroché à l'espoir d'une vie meilleure…

Les larmes plein les yeux, le coeur lourd, l'esprit comme embué, je referme le touchant roman de Cécile Alix. L'histoire de cet adolescent, si courageux, si fort, est dure mais tristement réelle.

Miran quitte un pays où la violence fait rage. Il a perdu toute sa famille et il se répète en boucle, à chaque pas, à chaque difficulté, cette phrase « Je suis un homme ». C'est une des dernières que lui a donné sa mère, prête à tout pour sauver la vie de son fils. Même à le laisser seul, abandonné sur le long chemin de l'exil.

Malgré sa méfiance, et grâce aux conseils d'un vieil homme sage, Miran ne croisera pas que des individus fourbes. Il acceptera les quelques mains qu'on lui tend. Les voix murmurantes des ombres qui l'entourent le soutiendront dans son voyage…

Silhouette fragile et effacée, petit a(ni)mal apeuré, Miran va retrouvé son nom, un souffle de vie, et va devenir le passeur de mots. Ceux de son pays, des gens qu'il aime et de cet avenir qui s'offre à lui…

C'est en serrant mes enfants dans mes bras, en leur murmurant que je les aime, que je te rend hommage Miran . Parce que je prie le ciel pour qu'ils ne connaissent jamais l'exil et ta solitude… Pour que je n'ai jamais à être aussi forte que ta mère et leur tourner le dos pour qu'ils survivent…
Commenter  J’apprécie          300
Miran s'en va. Pour survivre, il fuit la guerre, la violence et la misère de son pays. A tout juste 15 ans, son père est mort, ses frères sont morts. Après lui avoir rasé le crâne et décrété que désormais il est un homme et qu'il doit oublier qui il est et tous les siens, sa mère le pousse vers un au-delà où peut-être une meilleure vie l'attend. Direction l'Europe, Paris. Mais pour arriver à sa destination, il doit entreprendre un très long voyage plein de dangers, où la mort rôde à chaque instant.

Roman sur l'exil, la solidarité, la guerre, le courage, la violence des hommes, les racines familiales…, « A(ni)mal » nous plonge au coeur du périple que connaissent des milliers de réfugiés. Ceux qui fuient la guerre ou la misère de leur pays, ceux qui n'ont pas d'autre choix que de tout abandonner s'ils veulent vivre ou offrir une meilleure existence à leur famille. C'est à travers le personnage du jeune Miran que Cécile Alix nous fait vivre cette aventure in/humaine. Savamment agencé en trois parties, nous suivons ce périple de tous les dangers où Miran va découvrir toute la sauvagerie et la bestialité qui résident en l'homme, ces instants où lui, Miran, soumis à la loi du plus fort, ne ressemble plus qu'à un animal tenaillé par la terreur, la chaleur, le froid, la faim, la soif. Cette fuite terrible est une lutte de chaque instant où l'espoir et le désespoir se bousculent l'un l'autre.
Miran sera agressé, rejeté, humilié, frappé. Mais il sera aussi accueilli, secouru, sauvé. Ses chers morts l'accompagnent également, lui insufflant courage et amour dans les moments difficiles. Car ce récit, s'il se veut très réaliste sur les conditions des réfugiés qui fuient leur pays, apporte également une note d'espoir. Au gré de ses rencontres, Miran va faire l'expérience de ce que sont la solidarité et l'empathie. Les rencontres de Miran sont très belles et ce sont elles qui l'aident à avancer. Alors forcément, tous ces gens qui viennent en aide à Miran, cela paraît trop beau pour être vrai. Mais la littérature est également là pour nous faire rêver, alors tant pis, on veut y croire.

Dans ce roman coup de poing et bouleversant, Cécile Alix nous propose une histoire très dure, ne cachant rien des horreurs subies par les migrants mais également pleine de poésie et de tendresse. Ses mots sont très beaux, délicats, profondément émouvants malgré la difficulté du sujet et le lecteur ne peut être que touché en plein coeur. Coup de coeur pour Miran, un personnage qui nous touche, nous inspire courage et respect, et nous ouvre les yeux sur une actualité brûlante.
« A(ni)mal est de ces romans nécessaires qu'on garde longtemps en mémoire et dont le titre prend tout son sens à la toute dernière page. Pépite.
Commenter  J’apprécie          251
Je crois que j'étais pas prêt. J'étais pas prêt à côtoyer la souffrance de ce jeune garçon de 15 ans que sa mère pousse dans la barque d'un passeur pour fuir la guerre et ces fous enturbannés qui coupent les têtes. J'étais pas prêt à verser mes larmes avec celles d'Amal, qui s'appellera Miran pour cet exode, alors que depuis des années on regarde tous dans une indifférence coupable les corps s'échouer sur nos plages, les peuples s'exiler aux frontières. J'étais pas prêt, parce que l'actualité, la guerre, des millions de gens qui fuient pour vivre, c'était déjà assez dur.

Pourtant, il faut absolument lire ce roman. C'est vrai, évidemment c'est dur, évidemment pour un ado ça va secouer mais franchement, qu'est-ce que c'est que d'être un peu mal à l'aise de lire la réalité de la misère d'ailleurs au chaud sous sa couette, quand pour d'autre ce sont les dernières bouffées d'air avant que les vagues ne les emportent dans cet immense cimetière de sel et d'eau ?

Pour celles et ceux qui, fiers de leurs certitudes, chanceux d'une naissance hasardeuse à laquelle ils doivent tout, toisent ces moins que rien qui mendient un peu de liberté et de dignité, il faudrait faire lire ce livre, pour ouvrir les yeux et montrer que putain, merde, c'est que des humains comme nous qui n'ont juste pas eu la chance qu'on a nous. Que chérir ses livres, s'inquiéter pour son chat, manifester contre un vaccin ou faire 24h de queue pour s'acheter le dernier smartphone à la mode et même pas être capable de tendre la main à ceux qui crèvent à nos pieds, c'est bien le signe que rien ne marche comme il faut, et que l'espèce humaine mérite vraiment rien d'autre que de disparaître.

a(ni)mal est une sacré claque, c'est un livre qui fait mal et ferait perdre foi en l'humanité, jusqu'à ce que l'autrice rallume la lumière et que la simple chaleur d'un humain pour un autre redonne un peu le sourire et des raisons d'espérer. Comparé aux actualités, c'est presque une "belle" histoire.

🔗 Service de presse numérique via NetGalley.
Commenter  J’apprécie          250
Un départ, précipité, à quinze ans, d'un pays du Proche-Orient, pour échapper à la guerre, à l'oppression, à la mort. Une route, jusqu'à la mer, et sur la mer, jusqu'à l'Italie, emplie de violence, de déshumanisation, qui fait se sentir animal plus qu'homme? Un espoir vite douché de renouveau à l'arrivée en Europe, et en France, où une autre déshumanisation, une autre peur, s'installe... jusqu'à quand ?

Cette histoire, et c'est la raison pour laquelle le pays reste non nommé, de même que le narrateur qui, bien que s'exprimant à la première personne, ne livrera son nom que très loin dans le récit, c'est celle des nombreuses migrations humaines qui ont cours, qui concernent la plupart du temps des adultes, souvent également des familles, mais parfois des mineurs isolés.

Avec beaucoup de crudité, qui est une nécessité, pour décrire l'horreur de ces migrations - physique, psychique... -, mais aussi avec beaucoup de sensibilité, pour décrire ce que peut ressentir celui qui les vit, au plus profond de son être, de son identité, qui a bien du mal à rester entière face à tous les traumatismes subis, Cécile Alix nous livre un roman d'une grande force, qui frappe, qui bouscule, qui touche, forcément, sans non plus faire dans le pathos, bien au contraire, qui indigne, et qui peut vraiment faire prendre conscience aux jeunes lecteurs - enfin, pas trop jeunes non plus, la plume est riche et certaines scènes rudes - de ce qu'est la réalité de cette situation.

Ce qui m'a malgré tout posé souci, - mais c'est parce que je suis une éternelle pessimiste, malheureusement de plus en plus désabusée au fil des évolutions politiques et sociétales -, c'est le tour que prend le récit dans la troisième partie, particulièrement optimiste, peut-être trop, pour être suffisamment en phase avec la réalité - qu'est-ce que j'aimerais, pourtant, que cela soit toujours ainsi...-. Cependant, le dénouement rebat avec intérêt les cartes de ce tour, rendant la fin du roman un peu plus nuancée.

Une lecture marquante, et qui marquera sûrement celles et ceux de mes élèves qui auraient l'envie de découvrir ce roman.
Commenter  J’apprécie          200


critiques presse (2)
Ricochet
02 janvier 2023
Difficile de parler sans maladresse d’un roman aussi bouleversant. A(ni)mal est un livre coup de poing qui révolte et nous fait prendre conscience de nos privilèges, qui fait réfléchir et nous interroge sur notre rapport aux migrant·e·s : sommes-nous de celles et ceux qui, comme Ahmed, profitent de leur détresse ?
Lire la critique sur le site : Ricochet
Culturebox
21 mars 2022
Un magnifique roman que l'on referme les yeux encore embrumés, et le cœur tout secoué !
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (117) Voir plus Ajouter une citation
L'homme est une eau vive qui prend sa source en naissant. Durant l'enfance, il grandit, forcit, se transforme en torrent. Adolescent, il entre sous terre, se retranche en lui-même pour jaillir ensuite, splendide, tel un geyser. Puis, quand il a épanché les remous qui s'agitent en lui, qu'il a bien vécu, aimé, haï, construit, détruit et rebâti, il redevient rivière intarissable dans son lit et partage tout ce que transportent ses eaux paisibles.
Commenter  J’apprécie          220
« Migrateurs », « migrants », les uns oiseaux, les autres humains... presque le même mot pour désigner ces voyageurs qui se croisent et passent d'un lieu à l'autre. Les premiers filent vers le sud, les seconds rejoignent le nord. Les uns volent, les autres se noient. La liberté a des ailes, l'homme des chaînes.
Commenter  J’apprécie          230
Ils [les passeurs] sont trois, je me dis, et nous, nous sommes presque six fois plus nombreux. Ils boivent du Coca glacé alors que nous mourrons de soif. Ils boivent et ils rotent. Ils nous ordonnent de nous taire et personne ne souffle mot. Sommes-nous encore humains ? Et eux ?
Commenter  J’apprécie          191
Chez moi, les femmes ont perdu leurs couleurs et leurs regards sont fatigués. Elles sentent la sueur et la misère. L'eau, sans cesse coupée, est devenue tellement rare qu'on préfère la garder pour boire et cuisiner. Laver le linge et le corps est devenu un luxe. Les femmes ne sont plus que des silhouettes vagues, sans visage et sans chevelure, qui disparaissent sous les voiles noirs qu'elles sont contraintes de porter. Partout où il y a des mères, des sœurs ou des filles, des murs ont poussé. Devant chaque ouverture, des hommes ont mis des rideaux, des grillages ou des volets. Ajouté des paupières à leurs paupières et rétréci leur vue. Du monde, elles n'ont qu'une vision syncopée, faite de lignes brisées et d'images hachées. Je regarde, je m'emplis, je m'enflamme. Je dévore le corps des femmes. Si je pouvais, je me mettrais à genoux et je pleurerais. (p.146)
Commenter  J’apprécie          50
Tu ne peux pas empêcher l'oiseau de la tristesse de voler au-dessus de ta tête, mais tu peux lui interdire de faire son nid dans tes cheveux.
Commenter  J’apprécie          275

Videos de Cécile Alix (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cécile Alix
À l'occasion de la 39ème édition du festival de Montreuil, Cécile Alix vous présente son ouvrage "Guerrière" aux éditions Slalom.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2920438/cecile-alix-guerriere
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : immigrantsVoir plus
Les plus populaires : Jeune Adulte Voir plus


Lecteurs (645) Voir plus



Quiz Voir plus

Six contre un

Qui est le premier personnage du livre ?

Julien
Alice
La mère de ludo
Ludo

10 questions
52 lecteurs ont répondu
Thème : Six contre un de Cécile AlixCréer un quiz sur ce livre

{* *}