Devant elles, c'était comme si je n'avais jamais appris à parler et d'ailleurs, je n'avais pas appris à parler car je ne parlais pas leur langue, ce mélange de légèreté et de certitudes, moi, je n'avais appris que la gravité, l'incertitude des immigrés, ceux qui n'ont pas de patrie car celle que leurs parents ont quittée n'existe plus tandis que celle où eux sont nés reste une terre étrangère où nulle racine ne prend.