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5/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille , le 21 août 1983
Biographie :

Née à Marseille en 1983, Céline Mayeur écrit depuis sa plus tendre enfance dans tous les genres de la littérature. Elle se fait connaître grâce à ses blogs littéraires ainsi que par ses nombreux forums de discussions sur les lettres.
"Possession" est le premier roman qu'elle ait jugé digne de publication. Il s'inspire de son passé de soignante dans un certain nombre de structures psychiatriques ainsi que dans les foyers d'accueil spécialisés.


Source : http://tristanagostsique.skyrock.mobi/?orig=6
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Justine, une fleur dans la bouche, déambulait dans le salon étriqué, pieds nus sur le tapis fleuri.Elle réajusta son peignoir et alla s'asseoir autour de la salle à manger pour fignoler un de ses tableaux.Elle ajouta un arc-en-ciel au paysage de garigue et peignit sept personnages et deux enfants près du massif de romarin.
Elle but une canette de bière blonde et se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche.
Elle retira machinalement son peignoir et poussa un cri de surprise en apercevant son reflet dans la glace:
Devant elle, à travers la miroir, se tenait Sergio nu. Il avait l'air aussi surpris qu'elle.
Justine porta ses mains à ses joues qui piquaient. Elle avait une barbe de trois jours, les cheveux longs emmêlés, et entre les jambes...une pénis long de...
Bref; Justine s'était rendue compte de manière assez brutale qu'elle était redevenue Sergio, le temps de son rêve.
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Celine Mayeur
Il faisait un temps ensoleillé, doux et sec. Sergio se rendait à la gare saint Charles dans le but d'acheter un billet de train pour rendre visite à sa sœur Laura à Montpellier.
Il réussit à garer sa 2CV entre une Renauld 5 bleu ciel et une coccinelle noire près d'une voie ferrée hors d'usage où gisait un train désaffecté.
 Il y avait la queue au guichet ; aussi Sergio contemplait les moindres recoins de la gare dans l'espoir d'y trouver de l'inspiration pour son prochain dessin.
Il y avait beaucoup de monde autour du kiosque à journaux mais cette silhouette, Sergio en était sur, ce ne pouvait être que Vanessa.
Elle portait un jean bleu foncé assorti à sa veste et son sac, ses cheveux bruns qui avaient poussés, atteignaient ses épaules, elle portait ses lunettes noires en serre tête et de grandes créoles dorées ornaient ses oreilles.
Sergio était troublé, la respiration coupée.
_ Cette fois, je ne dois pas laisser passer ma chance de la reconquérir. Pensa t-il.
Il quitta la queue devant la billetterie pour aller à sa rencontre.
_ Vanessa, salut, c'est Sergio, tu te souviens de moi ?
Vanessa rougit un peu, surprise et émue de revoir cet homme qu'elle avait tant aimé, puis se rappelant comment il l'avait quittée, elle se ressaisie, se redressa et lui dit froidement :
_ Salut, tu n'as pas changé.
Sergio portait ce jour là un vieux jean usé, une veste beige  et un foulard rouge noué autour de son cou.
Son visage aux traits fins et au teint mat, ses yeux verts et ses longs cheveux  châtains clairs aux reflets auburn, la troublaient.
_ Alors, qu'est ce que tu deviens ? Lui demanda-il.
_ Je suis hôtesse d'accueil intérimaire, je vis toujours avec mes parents et là je raccompagnais une amie venue passer quelques jours à la maison, et toi ?
_ Je travaille toujours au port autonome et je vis seul. J'ai suivi ton conseil, je me suis décidé à vendre mes toiles.
Franchement, j'étais loin d'imaginer que ça m'apporterait autant d'argent. Franck a même ouvert un magasin dans la rue de Rome où il vend mes dessins. Il m'a demandé de m'associer avec lui, j'y réfléchi. Le plus important pour moi et de rendre l'art accessibles aux pauvres. Je fais le portrait des gens et vends quelques toiles pour pas trop cher sur le vieux port.
_ Tant mieux, dit-elle sans sourire.
_ Tu devrais voir mes œuvres, je suis sur qu'elles te plairaient. D'ailleurs j'ai un paysage dans ma voiture, tu le veux voir ?
_ Je n'ai pas le temps...
_ Mais si, viens, ce ne sera pas long, je te l'offre si il te plait. Vanessa, je suis désolé de t'avoir quittée ainsi, j'ai passé ces trois dernières années à te regretter, si tu savais...
_ Pourquoi tu ne m'as pas appelée alors ?
_J'ai pensé que je ne te méritais pas, que je n'étais qu'un pauvre con et que tu serais mieux dans les bras d'un autre, plus sociable et plus tendre.
_ Bon, montres-moi ton œuvre car je suis pressée.
Vanessa, méfiante envers Sergio qui l'avait tant fait souffrir prétextait manquer de temps pour échapper à son emprise mais elle n'avait pas pu résister à l'envie de voir son nouveau chef d'œuvre.
En effet, elle restait comme envoûtée quand Sergio lui montrait ses œuvres achevées. Elle aurait pu croire que ses traits de crayons si légers et appliqués venaient de la main d'une femme.
Sergio avait le don d'apporter de la vie à ses tableaux. On pouvait deviner les sentiments et le caractère des personnages de ses aquarelles. Cela ressemblait  à une scène de théâtre où chaque personnage jouait sa comédie.
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Justine entendit le bruit assourdissant du camion fonçant à toute allure sur elle. Elle gisait au sol et ne pouvait pas bouger.
Les roues allaient bientôt broyer son corps. Dans sa terreur, elle poussa un hurlement.
Quand elle ouvrit les yeux, une fillette de dix ans aux grands yeux bleus et aux longues boucles de cheveux roux et épais était assise sur une chaise à côté de son petit lit en fer forgé blanc.
C'était Floris sa grande sœur de six ans son aînée.
_ Justine, pourquoi t'as crié ?
_C'était un méchant camion qui voulait m'écraser.
_T'inquiète pas Justine, il n'y a pas de camion ici, tu as fait un vilain rêve c'est tout. Maintenant  il faut que tu dormes.
_ Mais je veux mamou !
_ Elle dort maman, tu sais qu'il ne faut pas la réveiller, elle est fatiguée et elle a un bébé dans son ventre.
_ Mais j'ai peur moi, et si le camion revient, il me tue.
_ Regarde Christine, dit-elle en montrant du doigt le lit voisin, identique au sien, elle dort, alors fais pareil. Tu n'es pas seule et je suis là en cas de souci.
_ Chrisine, elle me fait peur, des fois elle a les yeux tout blancs et elle bouge d'une drôle de façon.
Floris frissonna d'horreur à cette évocation.
Quelques mois plus tôt, alertés par les hurlements de Justine, son père et elle s'étaient précipités dans cette chambre où ils avaient trouvé Christine, les yeux révulsés en train de convulser.
Depuis lors, ses parents emmenaient souvent Christine voir des médecins. Floris et Justine attendaient patiemment dans la salle d'attente accompagnées de leur grand-mère paternelle.
Elles feuilletaient des magazines ou s'amusaient avec les jouets laissés à l'intention des enfants.
Puis leur père sortait l'air accablé, serrant contre lui leur mère en pleurs.
 Au fil du temps, Floris et Justine se lassaient des jouets de la salle d'attente.
Il s'agissait d'une étagère garnie d'une demi-douzaine de livres pour enfants pleins d'images, d'un coffre à jouets contenant trois petites voitures, quelques pièces de jeux de construction, un petit assortiment de dînette et deux poupées.
Justine était souvent appelée auprès de leurs parents pour voir les médecins.
Floris restait alors seule avec Adèle, leur grand-mère qui faisait du canevas. Justine les rejoignait ensuite une sucette au caramel à la bouche pendant que leurs parents s'entretenaient encore avec les blouses blanches.
_ Hiiiiiiii !
Le cri strident de Justine fit sursauter Floris.
_ J'ai peur, elle recommence.
_ Mais non, regarde elle dort, d'ailleurs vous allez avoir des cadeaux tout à l'heure.
_ Super, j'espère que je vais avoir cette poupée qu'on a vue au magasin, tu sais celle qui a des longs cheveux blancs et un bracelet bleu.
_ Oui mais si tu ne dors pas, tu n'auras pas de cadeau et ça serait dommage pour un anniversaire.
_ Quel anniversaire ?
_ Ben le tiens pardi ! Tu as quatre ans aujourd'hui.
Bon, il faut que tu dormes maintenant. À tout à l'heure.
Justine regardait sa sœur s'éloigner avec angoisse.
Elle avait peur du noir mais pas seulement.
La petite tête rousse qui partageait sa chambre gémissait drôlement dans l'obscurité. Les « on on on » de Christine devenaient plus angoissants encore quand celle-ci d'un geste compulsif s'automutilait en même temps.
Justine serrait son nounours brun qu'elle appelait «  Crème de marron » et lui suppliait de la protéger.
Et cette nuit encore, Justine s'était endormie à l'aube, les yeux mouillés dans un sommeil agité.
À neuf heures du matin, Caroline d'un pas lent s'introduisait dans la chambre.
C'était une petite femme blonde d'une trentaine d'années très menue. Elle était enceinte de huit mois et son ventre rond rendait ses déplacements plus difficiles si bien qu'elle ne se donnait plus la peine de soulever ses pieds pour marcher.
Caroline n'était pas comme certaines futures mamans, sereines, débordantes d'amour et d'affection, se languissant la venue de leur bébé.
Caroline avait accueilli la nouvelle de sa grossesse avec résignation comme quand elle devait payer ses impôts.
Elle considérait ce futur enfant comme une charge de plus, et pourtant l'idée de l'avortement ne lui avait pas un seul instant effleuré l'esprit.
 Elle était catholique pratiquante et ne pouvait pas envisager cette solution barbare. Dieu seul avait pour elle le droit de vie et de mort.
Aussi, elle acceptait de porter cet enfant en pensant que Dieu lui avait donné une épreuve de plus à surmonter dans sa vie.
Elle tira les rideaux blancs brodés pour laisser entrer un peu de clarté dans la pièce.
Quand elle ouvrit la porte-fenêtre, elle inspira un bon coup et resta là un moment à contempler le paysage montagneux grenoblois.
Elle écoutait le chant joyeux des oiseaux et respirait l'air frais du matin avant d'affronter la canicule des longues journées d'été.
Elle esquissa un léger sourire de bien-être.
Puis elle se pencha pour voir Christine qui se tenait assise dans son lit, ses yeux sombres fixant le vide.
Le regard de Caroline redevint alors vague. Elle avait de grosses cernes violacées sous ses yeux bleus vitreux cachés derrière les verres épais de ses lunettes.
Cette mère semblait comme souvent spectatrice de sa vie, protégée derrière ses carreaux et quand le malheur venait sonner à sa porte, elle se disait : « Si Dieu l'a voulu ainsi, ainsi sois- je, ainsi soit-il, ainsi soit la vie... Tant pis. »
_C'est l'heure de se lever les filles, lança-t-elle d'un geste nonchalant.
 
 
Vers dix heures, Caroline portait Christine dans ses bras. Justine et Floris étaient  installées autour de la table de la terrasse. Floris avait préparé toute seule le petit déjeuner après avoir aidé sa sœur à s'habiller.
Floris malgré son jeune âge avait déjà tout d'une petite femme.
Elle secondait sa mère pour les tâches ménagères  et jouait à la petite maman. C'était une enfant sage qui ne se plaignait jamais. Elle était curieuse et précoce et semblait dotée d'une patience sans limite.
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