–Nous voulons Fram !
–Nous voulons Fram !
Même les tout petits, qui avaient encore du mal à prononcer les mots, unissaient leurs voix grêles au vacarme général.
Le directeur du cirque avait bien essayé de dire quelque chose pour calmer le public. Ses paroles s'étaient perdues dans le tapage qui redoublait.
C'est en vain également qu'Auguste l'idiot et deux autres clowns avait fait leur apparition, revêtus d'une peau d'ours blanc. Leurs pitreries réjouissaient d'ordinaire les spectateurs, après le numéro de Fram. Celui-ci s'essayait, tout comme un homme, sur le bord de la piste pour regarder les trois clowns en train de l'imiter. Finalement, se mêlant à leur jeu, il empoignait de ses deux pattes la peau d'ours et la secouait comme une vieille descente de lit. Cela faisait beaucoup rire.
Mais, aujourd'hui, le public ne trouvait pas du tout amusant ces trois-là. C'est en vain que ceux-ci accumulaient bouffonnerie sur bouffonnerie. La foule ne cessait de crier, siffler, de battre des pieds :
"Nous voulons Fram ! Nous voulons Fram ! Nous voulons Fram !
Une tristesse morne les accablait devant ce squelette qui continuait à enfoncer son oncle dans ses narines. Tant de choses les avaient liés: lumineux souvenirs d’enfance, livres dévorés avidement en commun, désir de conquérir le monde, joies et puérils désespoirs de jeunesse fraternellement partagés. Combien de fois l’aube ne les avait-elle pas surpris sous la clarté pâlie de la lampe, penchant leur front blême sur des pages qui les avaient enivrés, ou rêvant à ce qu’allait être leur vie. Leur vie! Eux aussi avaient perdu bien des plumes…
(p. 53-54 du premier tome)
L'île était rocheuse, recouverte par la glace, épouvantablement vide. Par-ci, par-là, perçant la couche de neige, affleuraient de rares pointes de rochers noirs.
De hautes falaises l'entouraient. De loin, on eût dit les remparts, en ruine, d'une ville ravagée par la fureur d'on ne sait quelle immense armée dévastatrice.
Entourée d'eaux vertes, se mirant, solitaire, dans l'océan, elle semblait attendre quelque bonne fée qui, d'un coup de baguette magique, lui rendrait la vie et son ancienne puissance.
Romanul lui Eminescu a fost lăsat deci să-și urmeze destinul, fără nici o prefață-manifest, prefață-pledoarie, prefață-epitaf, ce dincolo de conținutul cărții și peste conținutul ei, va să încerce a lămuri lectorul asupra concepției, asupra materialului folosit, asupra metodei de lucru și generoaselor intenții care-au însuflețit autorul.
A ANNE
de FNAC Paris - Montparnasse
Drôle d'atmosphère entre deux guerres !
Surprenante, vive et alerte tragi-comédie burlesque qui valse avec frénésie sur le rythme endiablée de la prétention imbécile et de la bétise grotesque, une verve brillante sarcastique, ironique et cynique, une écriture agile et poétique qui dégage le parfum de profonde mélancolie d'une époque peu lucide sans avenir.
A lire absolument. Roman salué par la critique au Salon du Livre de Paris