L'homme s'impatiente aux disciplines comme l'animal au dressage.Il est si pénible de s'astreindre à une règle qui maîtrise les mouvements d'humeur et les caprices.Et pourtant les animaux ne se perfectionnent qu'à cette condition et l'homme n'atteint à toute sa hauteur que resserré et contenu par des formules de conduite ou se canalisent ses actes.Sinon, c'est la dispersion, l'écoulement fluide, la stagnation sans issue.Les animaux, de cette diminution de leur valeur, ne tirent nul motif à exaltation et à triomphe.L'homme, c'est autre chose.Plus il descend, plus il se félicite."Plus d'entraves!" clame-t-il avec véhémence.En effet, il s'est affranchi de toutes les entraves.la liberté de rouler et aussi bas qu'il le voudra, il se l'est octroyée victorieusement.Des derniers progrès de la civilisation, c'est même celui-là qui nous apparaît le plus évident.
Les prescriptions de jeûne inscrites dans diverses religions agissent moins peut-être comme facteurs hygiéniques qu'à la façon de disciplines réclamant, à dates fixes, la production d'un certain effort.Car c'est un effort que le consentement à une diminution ou à un changement sur la nourriture journalière.Et cette répercussion psychologique d'une pratique si facilement tournée en ridicule, nous doutons que les rieurs s'en soient jamais avisés.