En Inde, je voyageais pendant les mois de la mousson. Dans la chaleur, la sueur, une promiscuité épuisante. Chaque fin d'après-midi, des trombes se déversaient. Complètement trempée (l'abondance d'une telle pluie annule tout effort pour se protéger), je courais sous les gouttes tièdes, enjambais les ruisseaux de détritus, évitais de bousculer les vaches sacrées. Une couleur safran dansait devant mes yeux, celle des bouquets et guirlandes de marigolds partout dans les temples. La maladie et les miasmes participaient d'une excitation de cérémonie.