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Citation de dourvach


Ils sont rentrés pour la Toussaint. Déjà la neige est tout près du village. Un petit peu d'hiver se tient ainsi à votre porte pour le jour des Morts, qui vient le lendemain. Ils vont ce jour-là prier sur les tombes. Les cloches sonnent toute la journée.
Elles sonnent pour les morts et marquent qu'on se souvient d'eux sur la terre, et intercèdent aussi pour eux, par leurs longues, lentes voix. C'est deux notes, une haute et une autre assez basse, qui reviennent tout le temps, avec un même son, une même cadence, et un même battement triste. Et alors cette voix s'en va vers les rochers, mais ils sont déjà renfermés dans leur solitude d'hiver ; et s'en va vers les pâturages mais ils sont vides ; et vers les bois, mais ils sont pleins d'ombre : et s'en revient tournant sur place et ne s'adresse plus qu'aux hommes, à qui elle dit : « Pensez à ceux qui s'en sont allés devant vous, et que ce jour viendra pour vous pareillement. »

[C.F. RAMUZ, "Le Village dans la montagne", éditions Payot & Cie (Lausanne) / Librairie Académique Perrin (Paris), 1908, chapitre XII — réédition "Bibliothèque des Amis de Ramuz" (Loches), 2001, page 140]
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