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3.25/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) le : 21/10/1871
Mort(e) le : 16/10/1918
Biographie :

Charles Gill (21 octobre 1871 - 16 octobre 1918) est un poète, un peintre et un professeur québécois.

Natif de Sorel, il est le fils du député et juge Charles-Ignace Gill et le petit-fils de de l'homme d'affaires Louis-Adélard Senécal.

Ses études primaires et secondaires sont difficiles et il essuie de nombreux échecs. Il fréquente successivement le collège Sainte-Marie de Montréal, le séminaire de Nicolet et le collège Saint-Laurent.

Il suit ensuite des cours privés chez Adrien Leblond de Brumath en 1888. Pendant l'été, il est découvert par le peintre Georges de Forest, qui l'envoie étudier à l'Association des beaux-arts de Montréal avec William Brymner.

En 1890, il quitte le Canada et se rend à Paris où il chemine sous les soins du peintre Jean-Léon Gérôme. Revenu dans son pays en 1894, il se joint à l'École littéraire de Montréal. Il épouse Géorgina Bélanger en 1902, dont le nom de plume est Gaétane de Montreuil.

Président de l'École littéraire à partir de 1912, il est l'auteur de plus de cinquante portraits, cinquante-huit poèmes, quatre-vingt-quinze récits en prose, treize pièces épiques et deux cent soixante-sept lettres à Louis-Joseph Doucet. Il a subi l'influence des poètes français comme Charles Baudelaire et Paul Verlaine.

Fauché par la grippe espagnole, il meurt à l'hôpital Notre-Dame de Montréal le 16 octobre 1918. Les études littéraires sur Charles Gill ont principalement été suscitées par Réginald Hamel. Jean-François Casabonne a interprété son rôle dans le film Nelligan.

Il était franc-maçon et appartenait à la loge L'Émancipation.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Larmes d’en haut


Vous portiez à ce bal les deux plus belles roses ;
En les entrelaçant dans l’or de vos cheveux,
Naïf, je leur avais confié les aveux
Lâchement retenus entre mes lèvres closes.

Vous en avez flétri l’éphémère splendeur
Dans l’étourdissement des valses enivrantes,
Et leur âme a mêlé ses ondes odorantes
Aux sons harmonieux du violon rêveur.

Et puisque, désormais, leur beauté disparue
Ne pouvait à la vôtre ajouter d’apparat,
Je vous vis les livrer aux hasards de la rue
Comme un vil oripeau qui perdrait son éclat.

Vous n’auriez pas jeté du rêve aux gémonies,
Si vous aviez compris ces messagers des cœurs !…
Combien d’illusions, à tout jamais bannies,
Roulèrent au trottoir avec les pauvres fleurs !…

Dès qu’aux premiers rayons l’aurore ouvrit ses portes,
J’allai les recueillir ; le frimas matinal
Émaillait leurs débris de larmes de cristal :
La nuit avait pleuré sur les deux roses mortes.

p.148
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Premier amour

II


Plus tard, à l'âge d'or où dans notre poitrine
Vibre l'enchantement des frissons amoureux,
À l'âge où l'on s'égare au fond des rêves bleus,
Sans songer à demain et ce qu'il nous destine,

Sous les érables du grand parc, à la sourdine,
Nous nous cachions, loin des oreilles et des yeux,
Et, son front virginal penché sur mes cheveux,
Ensemble nous lisions le divin Lamartine.

Oui ! nous avons vécu l'âge de nos seize ans
Où le cœur entend mieux ce que la lyre exprime,
Parmi les vers d'amour frappés au coin sublime.

Oui ! nous avons connu les baisers innocents,
Sur le lac de cristal que la nacelle effleure,
Devant le livre ouvert à la page où l'on pleure.
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Premier amour


I

Nous nous étions connus tout petits à l'école.
Comme son père était de mon père voisin,
Nous partions tous les deux sac au dos le matin
Nos têtes s'encadraient d'une même auréole.

Dans la rose candeur du sourire enfantin,
Nous étions bons amis. Quand les flots du Pactole
Roulaient chez l'un de nous, par hasard, une obole,
Nous divisions toujours en deux parts le festin.

Souvent, aux lendemains de mes fainéantises,
Me laissant consulter en route son devoir,
Elle sut m'épargner l'horreur du cachot noir.

Moi, je grimpais pour elle à l'arbre des cerises,
Pour elle je pillais la vigne et le pommier,
Et je la défendais comme un bon chevalier.
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Premier amour

III


Comme ils coulaient heureux ces beaux jours d'autrefois !
Comme nous nous aimions avec nos âmes blanches !
Dans les sentiers discrets émaillés de pervenches
Qu'épargnaient en passant ses brodequins étroits,

Nous allions écouter l'harmonieuse voix
Des souffles attiédis qui chantaient dans les branches ;
Nous mêlions au murmure infini des grands bois
L'écho de nos serments et de nos gaîtés franches.

Fervents du clair de lune et des soirs étoilés,
Nous allions réveiller les nénufars des plages,
Inclinant sur les flots leurs corps immaculés.

Et nous aimions unir nos riantes images
Aux scintillants reflets des milliers d'astres d'or,
Dans l'immense miroir du Saint-Laurent qui dort.
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Aurore

Règne en paix sur le fleuve, ô solitude immense !
O vent, ne gronde pas ! Ô montagnes, dormez !
A l'heure où tout se tait sous les cieux blasphémés,
La voix de l'Infini parle à la conscience.

Entre ces deux géants dont le roc éternel,
Surgi du gouffre noir monte au gouffre du rêve,
La pensée ennoblie et plus grande s'élève
De l'abîme de l'âme à l'abîme du ciel.

Quel monde vois-je ici ! d'où vient la masse d'encre
Qui baigne sur ces bords le granit et le fer ?
Sur quelle nuit, sur quel néant, sur quel enfer
Frémit cette onde où l'homme en vain jetterait l'ancre ?

Du haut des sommets gris, l'ombre comme un linceul
Tombe sur la tristesse et sur la solitude ;
Mon cri trouble un instant la morne quiétude :
Dans l'ombre qui descend l'écho me répond seul.

Rien de ce qui bourdonne et rien de ce qui chante
Ou hurle, ne répond : ni le loup ni l'oiseau ;
Rien de ce qui gémit, pas même le roseau,
Ne répond en ces lieux que le mystère hante.

O Baie Éternité, j'aime tes sombres flots !
Ton insondable lit s'enfonce entre des rives
Dont les rochers dressés en cimes convulsives,
Gardent tragiquement l'empreinte du chaos.

Désormais, l'art m'attache au bord du fleuve abîme ;
Je le voudrais chanter dans mes vers, mais en vain
Je tente d'exprimer ce qu'il a de divin
Et d'infernalement effrayant et sublime.

Les accents que mon âme évoque avec effroi,
Expirent sur ma lèvre en proie à l'épouvante...
Ton esprit n'est pas loin de ce spectacle, ô Dante !
O Dante Alighieri ! ! mon maître, inspire-moi !

Poète des mots brefs et des grandes pensées,
Toi qui sais pénétrer les humaines douleurs
Et dans le Paradis cueillir les saintes fleurs,
Qu'au souffle de tes chants mes strophes soient bercées !

Apprends-moi comme il faut monter, le front serein,
Vers les sommets sacrés qui conduisent aux astres,
Et, le coeur abîmé dans la nuit des désastres,
Faire sur le granit sonner le vers d'airain !


Mais déjà l'aube terne aux teintes indécises
Révélait des détails au flanc du grand rocher ;
Je voyais peu à peu les formes s'ébaucher,
Et les contours saillir en lignes plus précises.

Bientôt le coloris de l'espace éthéré
Passa du gris à l'ambre et de l'ambre au bleu pâle ;
Les flots prirent les tons chatoyants de l'opale ;
L'Orient s'allumait à son foyer sacré.

Le gris matutinal en bas régnait encore,
Quand l'éblouissement glorieux de l'aurore
Embrasa le sommet du Cap Éternité
Qui tendait au salut du jour sa majesté.

Pendant que l'Infini se fleurissait de roses,
Les fulgurants rayons pour le sommet ont lui...
Et j'ai pensé, scrutant le sens profond des choses :
- " Le ciel aime les fronts qui s'approchent de lui ;

Pour les mieux embellir sa splendeur les embrase,
Chair ou granit, d'un feu triomphal et pareil :
Il donne aux uns l'éclat d'un astre à son réveil,
Aux autres la lumière auguste de l'extase ! "
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L’Aigle

Dans cette cage où des bourreaux l’avaient jeté,
L’espérance faisait frémir ses grandes ailes,
Et sans que le malheur eût vaincu sa fierté,
Son regard convoitait les sphères éternelles.

Je mis fin à l’horreur de sa captivité;
Son âme illumina ses puissantes prunelles,
Quand, déployant l’ampleur de ses formes si belles,
Il monta dans l’azur et dans la liberté.

Si ton cœur m’a gardé de la reconnaissance,
Tu peux payer bien cher ta simple délivrance,
Toi qui fuis maintenant vers les astres de Dieu!

Conquérant de l’espace, emporte ma mémoire!
Daigne m’associer à ton immense gloire,
Lorsque tu planeras dans le beau pays bleu!
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PATRIE
Patrie ! ô nom sacré, te comprenons-nous bien ?
(Je n'est pas seulement tel espace de lèvre
Dont un traité brutal a fixé la frontière.
Qu'évoque pour nos coeurs ton sens musicien.
C'est plus que tout cela, Canadiens, la patrie !
C'est le, bleu Saint-Laurent, c'est le noir Saguenay ;
C'est la sainte douleur d'un peuple abandonné,
Notre foi, notre histoire et sa chevalerie,
Le respect du passé, l'espoir en l'avenir;
C'est l'honneur des vaincus dans la lutte inégale. . .
Champlain, Brébeuf, Montcalm, Frontenac et Lasalle!
La patrie, ô grands morts, c'est votre souvenir.
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À Victor Hugo

Maître, comme il revient souvent, l’anniversaire
Des monarques puissants dont le règne éphémère,
Après quelques printemps, au tombeau doit finir!…
Il faut qu’un siècle passe avant que nous revienne
Ton jour de fête, ô roi de la pensée humaine
Dans l’immense avenir!

Il suffit, pour marquer la fuite des années
S’engouffrant dans l’abîme avec nos destinées,
Qu’un monde, par un astre en l’éther emporté,
Ait parcouru l’ellipse où son disque s’engage.
Mais les ans sont trop courts : les siècles comptent l’âge
De l’immortalité!

Te voici donc au seuil de ton apothéose;
Un autre temps redit la chanson grandiose
Que sur la lyre d’or ton génie accorda.
L’Océan a clamé ton nom à notre plage;
Puisse sa grande voix te rapporter l’hommage
Du lointain Canada!

Et si notre vivat aux bravos se marie,
C’est que nous chérissons la langue et la Patrie
Que tu couvres de gloire avec tes chants vainqueurs :
C’est bien ton verbe noble à la mâle cadence
Qui vibre dans nos voix, c’est bien ta noble France
Qui vibre dans nos cœurs!

Malgré les faibles sons d’une lyre inhabile,
Nous voulons célébrer ton œuvre indélébile,
En des vers fugitifs que guette le néant,
Pardon, si notre Muse, ô maître, ambitionne
Cet orgueil d’élever sa modeste couronne
Jusqu’à ton front géant!
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Le goéland (extrait)

Dans le grand air du large et dans la paix des bois,
Dans les calmes matins et les soirs pleins d’effrois,
Dans la nuit où le cœur abandonné frissonne,
Dans le libre inconnu je fuyais Babylone…
Celle où la pauvreté du juste est un défaut ;
Celle où les écus d’or sauvent de l’échafaud ;
Où maint gredin puissant, respecté par la foule,

Est un vivant outrage au vieil honneur qu’il foule,
La ville où la façade à l’atroce ornement
Cache mal la ruelle où traîne l’excrément ;
Celle où ce qui digère écrase ce qui pense ;
Où se meurent les arts, où languit la science ;
Où des empoisonneurs l’effréné péculat
Des petits innocents trame l’assassinat ;
Où ton nom dans les cœurs s’oublie, ô Maisonneuve !
Celle où l’on voit de loin, sur les bords du grand fleuve.
Les temples du dollar affliger le ciel bleu,
En s’élevant plus haut que les temples de Dieu !
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Fantaisie

Voici les jours où les pommiers
S’éveillent dans leur neige rose;
L’aube des soleils printaniers
Caresse la splendeur des roses;
L’azur immaculé des cieux,
Par l’onde calme est reflété…
Et les beaux oiseaux amoureux
Vont chanter.

Voici les soirs où le verglas
Alourdit la grâce des branches :
La tige souple des lilas
Sous le fardeau tristement penche;
Dans l’air glacial et brumeux
On entend l’aquilon gémir…
Et les petits oiseaux frileux
Vont souffrir.

Voici les nuits où l’ombre éteint
Tout ce qui brille sur la terre;
L’aile de l’aveugle destin
Palpite dans le noir mystère.
Quand sonne l’heure des adieux,
Le même sort vient tout flétrir…
Et les oiseaux mélodieux
Vont mourir.
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