Le coche, qui sur la grand-route avançait à tire-d'aile, donnait l'impression, maintenant qu'il roulait dans les rues de la capitale, de n'être plus qu'un monstre disgracieux et lourdaud. Constamment, nous devions nous arrêter, immobilisés par d'autres véhicules, essuyant les quolibets des cochers. Parfois, aussi, aux croisements, nous manquions de peu un piéton qui pour traverser se précipitait devant nous. La voiture me faisait songer aux canards qui nageaient avec tant de grâce sur la mare de notre village, et se dandinaient si maladroitement dès qu'ils regagnaient la berge.