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3.83/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Charles Rozan est un écrivain, moraliste et étymologiste français, né à Nantes le 3 mai 1824 et mort à Paris le 2 juin 1905. Il a reçu le prix Montyon de l'Académie française en 1872 pour la Bonté puis en 1889 pour Petites ignorances historiques et littéraires.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le quart d’heure de Rabelais

Cette manière de caractériser le moment toujours désagréable et quelquefois embarrassant où il faut délier les cordons de la bourse, a pour origine une anecdote que tout le monde répète sans la garantir, et que le bibliophile Jacob raconte ainsi : « Rabelais, après être resté à peine six mois à Rome, où il eut encore le temps d’apprendre l’arabe, que lui enseigna un évêque de Céramith, fut rappelé en France clarâ principis patriœque voce, dit-il. Peut-être allait-il porter au roi quelque communication importante de l’ambassadeur. On raconte qu’en arrivant à Lyon, il fut forcé de s’arrêter dans une hôtellerie, faute d’argent pour continuer sa route, et comme il ne voulait pas se faire connaître, de peur de compromettre le secret de sa mission, il imagina un singulier stratagème pour sortir de cet embarras, qui est passé en proverbe sous le nom de quart d’heure de Rabelais. Il s’était déguisé de manière à n’être reconnu de personne, et il fit avertir les principaux médecins de la ville qu’un docteur de distinction, au retour de longs voyages, souhaitait leur faire part de ses observations : la curiosité lui amena un nombreux auditoire, devant lequel il se présenta vêtu singulièrement, et parla, longtemps, en contrefaisant sa voix, sur les questions les plus ardues de la médecine. On l’écoutait avec stupéfaction. Tout à coup il se recueille, prend un air mystérieux, ferme lui-même toutes les portes, et annonce aux assistans qu’il va leur révéler son secret. L’attention redouble : « Voici, leur dit-il, un poison très-subtil (boucon) que je suis allé chercher en Italie pour vous délivrer du roi et de ses enfants. Oui, je le destine à ce tyran qui boit le sang du peuple et qui dévore la France. » A ces mots, on se regarde en silence, on se lève, on se retire. Rabelais est abandonné de tous. Puis, peu d’instants après, les magistrats de la ville font cerner l’hôtellerie, on se saisit du prétendu em - poisonneur, on l’enferme dans une litière et on l’emmène à Paris sous bonne.escorte. Pendant le chemin, il est hébergé aux frais de la ville ; on le traite même magnifiquement comme un prisonnier de distinction ; il arrive enfin à sa destination, frais et dispos. François Ier est prévenu de l’arrestation d’un grand criminel ; il veut le voir ; on conduit devant lui Rabelais qui a repris son visage et sa voix ordinaires. François Ier sourit en l’apercevant. « C’est bien fait à vous, dit-il en se tournant vers les notables de Lyon qui avaient suivi leur capture, ce m’est une preuve que vous n’avez pas peu.de sollicitude pour la conservation de notre vie ; mais je n’avais jamais soupçonné d’une méchante entreprise le bonhomme Rabelais. » Là-dessus, il congédie très-gracieusement les Lyonnais confondus, et retient à souper Rabelais, qui but largement à la santé du roi et à la bonne ville de Lyon. »
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Pont aux ânes. — Une chose, facile à faire, qu’il n’est pas permis d’ignorer ou dans laquelle tout le monde peut réussir, c’est le pont aux ânes. L’origine de cette locution se trouve dans une farce du XVe siècle. Un homme dont la compagne est indocile au joug, va consulter un grave docteur sur les moyens à employer pour soumettre la rebelle. A toutes ces questions, Saint-Jourd’hui (c’est le nom du docteur) répond par ce vers :

Vade, tenez le pont aux asnes.

Le mari ne s’explique pas d’abord le sens de ces paroles ; mais à la fin, voyant qu’il n’obtient point d’autre réponse, il va, suivant le conseil qu’il en a reçu, se poster sur le pont où passent d’ordinaire les ânes du village. Là, il voit un bûcheron qui frappe à tour de bras sur son âne pour le faire avancer. La lumière se fait aussitôt dans son esprit, il comprend la parabole du docteur et rentre chez lui pour la mettre à profit. Il demande à souper, on raisonne ; il saisit un gourdin, et, sans rien vouloir entendre, il parle haut le langage du bûcheron. La femme crie, le mari frappe, et bientôt on lui promet de se soumettre à toutes ses volontés. Le moyen était bon, rien n’était plus simple que de le trouver : c’était le pont aux ânes.
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Dieu vous bénisse !
— Chez les anciens, l’éternument était un augure. On l’interprétait de diverses façons : favorable de midi à minuit, il était défavorable, au contraire, de minuit à midi ; il était un signe de bonheur ou de malheur pour les autres, suivant qu’on éternuait à leur droite ou à leur gauche ; mais quel qu’il fût, on le considérait toujours comme un signe sacré, et l’on saluait ceux qui éternuaient en disant : Que Jupiter te conserve ou t’assiste ! C’est de là vraisemblablement que l’usage s’est introduit chez les chrétiens de dire à ceux qui éternuent : Que Dieu vous bénisse !
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Au cours de nos conversations surgissent des expressions populaires et familières : "Calendes grecques", "Du bruit dans le Landerneau", "S'en laver les mains", "Parler français comme une vache espagnole", ou encore "faire chou blanc". Sans en connaître l'origine, nous les véhiculons avec une sagesse proverbiale. Apparues dans l'Histoire, la littérature ou la vie quotidienne, ces petites ignorances dévoilent le sens caché d'expressions ancrées dans la mémoire collective. Ces précipités de culture, qui trouvent leurs origines dans une bataille célèbre, un événement ou une passion amoureuse, sont porteurs d'une signification qui demeure aujourd'hui pertinente. L'étymologie et l'explication de ces quelque trois cents expressions sont une plongée dans notre culture orale et écrite. Ce livre, à la fois précis, enlevé et limpide, est l'œuvre d'un historien des mots, d'un pionnier de la linguistique.

Charles Rozan (1824-1905), fonctionnaire au ministère de l'Instruction publique, trouva des loisirs pour écrire de nombreux ouvrages d'érudition et de morale, tel A travers les mots, La Bonté, Les Animaux dans les proverbes, etc, Petites Ignorances de la conversation a eu plus d'une dizaine d'éditions de 1856 à 1900.
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