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3.47/5 (sur 19 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Saint-Gédéon-de-Grandmont. , 1968
Biographie :

Charles Sagalane est né en 1968, à Saint-Gédéon-de-Grandmont. Sa pratique littéraire est ouverte à des influences éclectiques – de Virgile à Mallarmé, de Bâsho à Tagore, de Tintin à Perec, des chants amérindiens au pantoun malais, de l’esthétique des troubadours à celle de Barrico. Chacun de ses livres s’insère dans un vaste édifice littéraire, le Musée moi, où les objets d’art et de curiosité, les trésors et les saveurs, les pratiques et les merveilles quotidiennes ont leurs entrées. Ses œuvres imbriquent fragments, échantillonnages, narration, poésie en prose, vers libres et formes fixes.

Source : La Peuplade
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Sophie Gagnon-Bergeron présente « Journal d'un bibliothécaire de survie » de Charles Sagalane (La Peuplade), lauréat dans la catégorie Récit, contes et nouvelles des Prix littéraires du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean 2022. La cérémonie de remise des Prix littéraires aura lieu lors du Salon du livre, le jeudi 29 septembre dès 19 h, au Centre des congrès du Delta Saguenay. Les 6 lauréat.e.s seront dévoilé.e.s le soir même. Une production du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean Réalisation : Marc-André Bernier

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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Survivre à l'ennui

(...) Comment prévenir notre paradis contre ce mal universel ? j'ai un ami, bibliothécaire et carrossier, qui a eu l'amabilité de me seconder. Depuis quelques années, notre mission consiste à entretenir une bibliothèque de survie. Au gré des vagues et des glaces, nous parcourons les îles en déposant des livres destinés aux visiteurs. Le cadre enchanteur alimente le charme des lectures et nous avons pris soin de marier les ouvrages avec le pittoresque particulier de chaque île. C'est cette aventure qu'il convient de relater afin de soulager de tous le mortel ennui. Que lectrices et lecteurs sachent qu'ils peuvent fréquenter un tel lieu: ils y seront accueillis par le lichen, les lièvres et les livres. (p. 15)
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La mer est une artiste. Elle tranche, entaille et dispose, polit et rejette, recompose. D'une patience brute, elle ne s'écarte jamais de l'élan vital. Intuitive, elle apprivoise toutes les lumières. (p. 90)
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Je songe au -Marcher- de Thoreau où le bon Henry relève les conditions de sa survie :" Je pense que pour préserver ma santé et ma bonne humeur, il me faut passer au moins quatre heures par jour-et souvent beaucoup plus- à me promener à travers bois, par monts et par vaux, absolument libre de toute contingence matérielle."
Mon idéal de littérature qui déambule ! (p. 33)
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Ici, les gracieux élancés [Les hérons ] se pavanent sur une grande scène sablonneuse. Ils incitent les humains à cultiver une lenteur sans nom. (...)
France a l'habitude de ce lieu inspirant. Je lui raconte les détails de mon voyage de l'Est, les aléas du livre que j'entrevois-un continent de prose et ses îles de poésie. Le haïku y prendra une place de choix. (p. 71)
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Diego le découvreur

(...) Enfant pêcheur, chasseur, traquant sa première pointe de flèche sur les berges des îles. Un enraciné de notre village. Au service du garage familial où il fait depuis des -jobs de body- , comme disent les cabossés. Excellent carrossier, qui a la particularité de détordre et de poncer en écoutant les podcasts de France Culture. Et il m'indique les incontournables. C'est grâce à lui si j'ai découvert Kenneth White. Comme le fondateur de la géopoétique, Diego échappe aux catégories habituelles. Disons que c'est un coureur des bois culturel. (p. 25)
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Quand on a compris l'essence profonde du haïku, son non-dit, ses interlignes, la modestie qu'il impose, on joue plus souplement avec les règles. L'image poétique, la tonalité lyrique, l'épanchement personnel doivent être laissés de côté. Mon interlocutrice s'en remet à l'affirmation de Barthes: le haïku a ce pouvoir fantasmagorique de faire croire à ceux qui en lisent qu'il est aisé d'en écrire. (p. 69)
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Je suis un poète que la route éblouit. Le bonheur d'écrire se chargera du reste. (p. 50)
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Les blés ondoient, les vagues bercent l'oreille, le ciel est partout. Enfin l'humain est minuscule, à sa place dans la création des eaux, des terres et de la lumière. Ici le goéland connaît ses vents, le maquereau ses marées, et le passant entraîne dans son sillage la poésie du paysage. (p. 72)
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Ile aux petits atocas

Ma toute première bibliothèque de survie, je la place sur un îlot qui n'a pas de nom. Je vais déposer quelques bouquins, au cas où, pour voir ce qu'il adviendra de la rencontre inattendue d'un livre et d'un humain. (p. 19)
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Au début, j’ai écrit sans savoir qu’il y aurait un livre, le Livre. Sans me douter que l’aventure changerait ma façon d’écrire. J’ai écrit en suivant l’alphabet de la Nature, au sortir du canot, étourdi par les vagues. J’ai écrit, stationnant la Subaru, attiré par un aigle qui plane, ébahi d’une borne kilométrique, envahi par la brume couvrant une baie. Assis dans le sable aussi j’ai écrit, sur la mousse, parmi les aiguilles de pin, le cul dans la neige, couché sur un carton qui sentait la fumée, emmitouflé dans mon sac de couchage. J’ai écrit auprès d’une faune qui écrit. Un tas de collègues m’ont ouvert la porte, leurs bras, l’armoire à cueillette, leur atelier, le bureau d’édition où – ça ne s’invente pas – l’une des tablettes était identifiée « lecture récréative ». J’ai écrit ce livre, le Livre, me répétant que de telles Relations sont une bouteille jetée dans un grand lac. J’ai écrit et je me suis laissé écrire.

écorce dans la mousse
la fausse joie de trouver
un matsutake !

J’avais l’impression d’écrire pleinement quand je savourais la couleur crème de mes carnets, le bruit des frappes de ma machine Royal, les relents de fumée de mon pyrograveur. La légèreté des touches de mon clavier finissait toujours par me réconcilier avec la tâche. Souvent je songeais à Bashô et à Thoreau, à Joséphine Bacon, afin que leur esprit féconde mon territoire. C’est la Nature qui parlait le mieux en moi. Elle rejetait au bout de mon crayon de plomb des vagues et vagues de lignes. J’ai écrit comme un humain témoigne de son insatiable envie de vivre – c’était ma boussole. J’ai écrit, riant et pleurant. Jamais déçu de la vie sauvage. Ni du Livre. Portant l’intime vers le lointain. Mariant des pointes et des îles. Réconfortant des livres écorchés et des rêves d’enfants. J’ai écrit heureux. Accueilli par les racines d’un vénérable thuya comme un maître qui ne se détourne jamais de l’immensité, qu’elle soit bleue, blanche ou grise. Puis j’ai raturé, permuté, déplacé tout cela parce qu’écrire est mon métier. Sacerdoce étrange, pas toujours naturel. Sans ménager mes pas, j’ai parcouru l’écriture. Suivant mon flair. Imaginant que vous seriez à l’autre bout des lignes, lectrices et lecteurs, de beaux fous libres, mes complices de demain. J’ai écrit pour vous et j’ai écrit pour moi. Pour mes éblouissements, mes racines. Pour mes îles.

Et je savais : écrire est un privilège passager. Le grand lac et ses îles ont insisté souvent pour ne pas que j’écrive. Et je n’ai pas écrit. J’ai lu le lichen sur le granit, l’écorce du bouleau, les traces d’un chevreuil, le vol d’un héron. Car ils écrivent à leur façon. Ils relatent une communion universelle. Que j’écrive ou que ne n’écrive pas, j’ai vécu le Livre, ce livre, pour me sauver à petit feu. Me survivre un peu. Afin que l’aventure se double d’un refuge de vent, de lumière et de voyelles. J’ai vécu ces Relations comme un rêve dont je dois m’éveiller.
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