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Citation de bregman


La société a ses diktats. Chaque profession, chaque corporation, n’attribue pas son titre de noblesse à n’importe qui et de n’importe quelle façon. Je crois qu’il n’existe pas un seul domaine professionnel qui ne soit pas régi par des codes bien précis. Bien que toutes les institutions spécialisées essaient de faire croire à leurs élèves qu’ils peuvent intégralement disposer de leur propre faculté de jugement, la vérité, c’est que l’on est accepté par ses pairs que lorsqu’on a su leur prouver une réelle capacité à pouvoir les honorer par mimétisme, et donc accepter l’intégralité des codes du genre.
Le statut d’auteur n’échappe pas à cette règle.
Aujourd'hui, pour la majorité des gens, un auteur, un « vrai » (parce que attention, restez vigilants, c’est comme les billets de banque, il y en aurait des faux !), c’est quelqu’un qui a été publié par un éditeur. Le dictionnaire pourra bien donner toutes les définitions possibles de cette profession, il n'empêche que l’auteur d’un livre ne sera jamais simplement celui qui l’a écrit, mais plus précisément celui qu’une maison d'édition a pris la décision d'anoblir. Peu importe la raison, d’ailleurs, qu'elle soit justifiée ou non, qu'elle soit issue du copinage, de la relation sexuelle licite ou illicite, de la célébrité déjà acquise de la personne qui signe la paternité de l’ouvrage, ou plus simplement parce que le livre est une vraie pépite. Depuis longtemps, les lecteurs ont pris l’habitude de faire confiance aux éditeurs parce que ces derniers ont réussi, au delà de la liste des noms d’auteurs plus ou moins éphémères (et qui me ferait presque dire que « les auteurs passent, là où les grands éditeurs jamais ne trépassent ! »), à accumuler toujours plus de crédibilité au point de s’imposer comme étant désormais les seuls à pouvoir alimenter l’actualité littéraire, ou savoir d’emblée faire la différence entre ce qu’est un bon livre et ce qui ne mérite pas d’être considéré comme tel (et donc à savoir précisément faire la distinction entre un auteur à qui l’on peut accorder sa confiance absolue, et un écrivaillon de première catégorie qui ne serait finalement qu’un imposteur).
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