Charlotte Byrd

 J’avais des rêves, tu sais, je n’ai pas toujours été aussi grosse et laide, dit-elle étendue sur son lit en regardant la télévision son iPad à la main.
Elle se moque de ce que je peux dire ou ce que je peux ressentir lorsqu’elle prononçait ces paroles, elle a seulement besoin que je l’écoute. Alors c’est ce que je fais.
– Mais c’est de vous avoir, les enfants, qui m’a rendue ainsi. C’est d’avoir ton bon à rien de père alcoolique qui m’a donné envie de manger tout ce qui me passait sous la main. Est-ce que tu sais ce que c’est que d’avoir un mari qui dépense toute sa paie au bar, me laissant seule pour prendre soin de vous, les morveux ? Avec quel argent ? Je devais supplier notre voisin de palier de m’en prêter pour que je puisse vous acheter du lait.