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Citations de Charly Reinhardt (135)


Les armoiries des Rosebury étincelaient sur le portail, ne laissant aucun doute sur l’identité des occupants des lieux, même si on ne devinait rien de la maison depuis la grille. Le manoir lui-même était blotti au cœur de ce splendide parc, dissimulé aux regards trop curieux par la haute stature des arbres.
Nick laissa tourner le moteur et lança un regard interrogatif à son passager en désignant la grille.
— Et maintenant ? Tu escalades ce truc en essayant de ne pas t’embrocher les coucougnettes ?
— Doit bien y avoir un moyen de sonner, non ? Parce que j’ai laissé mes pigeons voyageurs dans mon autre veste et que j’ai pas envie de me taper le tour à pinces pour voir s’il y a une autre entrée.
— Grave. Combien tu paries qu’y a encore trois bornes à remonter avant d’arriver à la baraque ? dit Nick en désignant l’allée.
— Ouais. Les HLM, c’est moins classe, mais c’est quand même plus simple…
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— Je peux comprendre. Mais pourquoi lui plutôt qu’un autre ? Tu es sorti avec plein de gars sympa.
— Parce que je suis bien avec Stephen. On va dire qu’il répond à quelque chose que j’attendais, même si je ne saurais pas le définir. Il m’apaise et, surtout, même s’il vient d’un milieu pourri, il n’est pas fermé. Il apprend, il évolue. Il y a tellement de gens statiques… Mais pas lui. Et ce qu’on avait, ça me sécurisait parce que je savais que le dialogue serait possible. Je n’ai jamais connu ça avec personne d’autre.
Ce fut là que Ian posa la question. Celle qui aurait dû faire trembler la terre.
— Tu es amoureux de lui ?
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Trop heureux de céder enfin à cette pulsion, il avança d'un pas pour plaquer Sander contre le mur le plus proche. Celui-ci se réceptionna avec une expiration brutale et, d'un coup, abandonna toute velléité de calme.
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Tout le monde meurt. Un argument servi ad nauseam et qui se voudrait rassurant, comme si l’inéluctabilité de cette étape la rendait moins terrifiante. Moins définitive. Presque banale, puisque qu’on soit riche ou pauvre, célèbre ou inconnu, surnaturel ou humain, on y passe tous.

Un argument qui n’avait rien d’apaisant pour Will, parce que si tout le monde meurt, tous ceux encore en vie restent derrière. 
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— T’as vu des toubibs ? Ils disent quoi ?
— Qu’est-ce que tu veux qu’ils disent ? On ne guérit pas de la Chorée de Huntington. Loterie génétique de merde. J’avais une chance sur deux de la choper. Mauvaise pioche et basta. Ils peuvent me faire tenir des années à coups de neuroleptiques et d’antidépresseurs, à moins que je ne serve de cobaye pour des opérations à la con dont on ne sait rien. Autant de charmantes perspectives pour dire que je vais finir par ressembler à Stephen Hawking, mais en plus con…
Un peu malgré lui, Ty étouffa un petit rire en secouant la tête.
— Y a que toi pour réussir à sortir ce genre de truc dans un moment pareil…
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— Tu t’en fous, c’est ça ? Qu’ils aient enlevé ta fille, tu t’en tapes.
— Excellente déduction, mon cher Watson.
Elle ricana de nouveau, amère.
— Tu n’as pas l’air surprise, nota-t-il.
— Non. Jonas m’avait prévenue que tu verrais Wallis comme un poids mort. Et même sans ça, ton attitude ne m’aurait pas plus étonnée que ça. C’est l’inverse qui m’aurait choquée. Que tu en aies quelque chose à foutre de quelqu’un d’autre que toi-même.
Coupable.
Que voulait-elle entendre d’autre alors que c’était là la plus stricte vérité ?
Face à lui, Lloyd le regardait d’un air profondément dégoûté, le visage livide et les jointures de ses mains blanchies. Ah oui, les gosses… Sujet sensible.
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Le dernier chasseur encore debout tomba à la renverse, fauché par une courte rafale de balles venue de la droite. Lloyd trouva cet instant très étrange, alors que toute la tension du combat s’écrasait au sol pour s’y fracasser. Demeuraient la méfiance, la conscience un peu surréaliste de toujours respirer et la poussière qui retombait autour d’eux. Ces quelques secondes vibraient et résonnaient d’une manière très particulière, qu’il n’avait encore jamais connue.
Ce fut là qu’il se dit qu’il n’avait rien d’un soldat, car Will et Sander, eux, ne se relâchèrent pas, toujours prisonniers de leur transe guerrière. Sans un mot, ils entreprirent de faire le tour de la pièce. Un seul regard, un seul hochement de tête échangé et les quelques chasseurs qui n’étaient pas encore morts furent achevés.
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Mais il y avait tout de même une différence entre défendre sa vie au cœur de l’action et achever le nettoyage de sang-froid.
Il fut reconnaissant à Will et Sander d’accepter de porter ce poids, car il n’était pas naïf au point de croire que les événements de cette journée ne hanteraient pas à tout jamais leurs consciences. L’un et l’autre étaient des soldats et savaient ce qu’il en coûtait de prendre une vie. Eux qui avaient déjà trop tué épargnaient ainsi cette souillure à leurs compagnons. Nonobstant l’horreur de l’acte, Lloyd y vit une forme de noblesse et de dévouement qui lui serra la poitrine. Son renard couina en lui.
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Wallis est heureuse, même si elle s’efforce de contenir sa joie, de toute façon tempérée par ses échecs répétés en matière de métamorphose. Qu’importe cependant si Chaussette ne lui obéit pas encore complètement car, pour la première fois, son père s’occupe d’elle.
Ce père si étranger, qu’elle n’avait jamais connu et qui, sans qu’elle comprenne pourquoi, l’a évitée depuis leur rencontre. Elle a pourtant été ravie d’apprendre qu’elle avait enfin un papa, même si cette nouvelle n’a pas réussi à atténuer la douleur causée par l’absence de sa mère. Comme si le bien et le mal se mélangeaient, ce qui était très bizarre.
Malgré tout, ça n’est pas comme ça qu’elle imaginait les papas. En tout cas, ceux de ses copines d’avant, ils n’étaient pas du tout comme Lee. Ils n’étaient pas non plus des loups, mais elle n’est pas sûre que la différence vienne de là.
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Will masqua une moue amusée derrière une petite quinte de toux. Le père de Sander n'avait pas élevé un idiot. Têtu comme un chien de terrier, le shérif allait creuser et fureter, suivant son flair, jusqu'à exhumer la vérité.
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Le corps du chaman s’évapore pour se dissoudre en une élégante volute. À la fois insaisissable et caressante, à la manière des arabesques de l’opium. Il incarne le poison d’une étreinte désirée au-delà de toute raison.
Solas se laisse porter au gré de la brise céleste qui flotte en ces lieux. Il s’enroule autour de Tyler, joueur, séducteur. Il prend possession de ce corps qui le hante depuis toujours, en effleure toutes les courbes, avide de découverte. Sensuel et abandonné, Tyler se cabre sur le sol. Solas, lui, s’embrase en une flammèche incandescente qui lèche amoureusement les vallées et les méplats de ce corps dur et solide.
Il évite soigneusement cet endroit si particulier où s’enracine le lien, quelque part entre l’âme et la poitrine, pourtant si tentant. Ce serait tellement facile de les lier l’un à l’autre, sur un coup de tête, afin de ne plus jamais pouvoir revenir en arrière. Heureusement, Tyler le détourne de cette tentation. Son corps puissant s’abandonne sans fausse pudeur au souffle de l’esprit qui le caresse, son sexe dressé et ses paupières fermées.
L’énergie de Solas l’enlace et le cajole, pénètre chaque infime particule de son être, partout à la fois. Les gémissements de Tyler emplissent le silence de ce lieu. Puis la jouissance le balaie dans un grand cri, le corps arqué et les yeux soudain révulsés. Solas le baigne de son essence, s’emmêle à la semence qui jaillit. L’orgasme de Tyler les emporte.
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Ty n’avait pas besoin de noter le regard fuyant de Sander pour deviner ce que ce dernier passait sous silence. Solas se laissait couler. À mesure que Ty fortifiait sa résolution et préparait son départ, il sentait s’effilocher les dernières volutes de ce qui le liait à son soi-disant taanan. Ne demeuraient que quelques molécules résiduelles, à peine assez vives pour qu’il perçoive l’odeur intoxicante de l’opium dans lequel baignait l’esprit à la dérive de Solas.
Celui-ci tentait d’endormir et de tromper la douleur à sa manière. Pas une seule fois il n’avait cherché à revoir Ty ou à s’expliquer. Il se contentait de sombrer et c’était sans doute aussi bien.
Ty, lui, avait enfin accepté de regarder la vérité en face. Le lien, l’appartenance, la meute, son taanan, tout cela, ça n’était que des mensonges. Des mirages qui n’avaient jamais fait que le blesser.
À compter de ce jour, il préférait encore vivre comme un humain plutôt que comme une bête guidée par ses instincts. L’étreinte sans faille dans laquelle Sander l’avait enveloppé cette nuit-là, dans la forêt, avait constitué une révélation.
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— Il a dit ce qu’il me voulait ? grogna Buster.

Le jeune homme rougit alors jusqu’à la racine des cheveux.

— Féliciter la cuisinière, je crois, parvint-il à bafouiller.

— La cuisinière ? La cuisinière ! Il va voir de quel bois elle se chauffe la cuisinière ! mugit Buster en utilisant toute la force de ses bras pour faire faire demi-tour à son fauteuil.

En quelques mouvements fermes, il se propulsa comme une tornade vers les portes donnant sur la salle.
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« — Grognon, j’ai survécu à ton sale caractère, tu crois vraiment que tes jambes vont me faire fuir ? »
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« — Alors, Nuts, tu veux toujours marier la cuisinière pour la ramener au pays ? s’esclaffa-t-il en entourant de son bras les épaules de son équipier.
Il n’en faisait pas tout à fait le tour.
Mais, ce qui cloua vraiment Buster au fond de son fauteuil, ce fut la réponse de Nuts — puisqu’il semblait que c’était son nom. Une réponse faite d’une voix profonde et rugueuse comme un single malt très tourbé, et pourtant aussi suave que ce premier goût qui vous invite toujours à plonger plus avant dans l’ambre liquide.
— Plus que jamais, déclara Nuts sans lâcher Buster des yeux.
Pour la première fois depuis bien longtemps, ce dernier sentit une chaleur suspecte monter jusqu’à la pointe de ses oreilles. Le chef espéra que la rougeur qui devait également colorer ses joues pourrait passer pour un effet secondaire du feu de cheminée. »
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