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Citation de Nastasia-B


— Ça va ? demanda Okonkwo.
— Oui, répondit Obierika. Le prétendant de ma fille doit venir aujourd'hui et je pense que nous allons nous mettre d'accord sur le montant de la dot. Je veux que tu sois là.
[…]
Le prétendant était un garçon d'environ vingt-cinq ans, accompagné de son père et de son oncle. Obierika avait à son côté ses deux frères aînés et Maduka, son fils âgé de seize ans.
— Demande à la mère d'Akueke de nous envoyer quelques noix de cola, dit Obierika à son fils.
[…]
Pendant qu'il parlait le garçon revint, accompagné d'Akueke, sa demi-sœur, qui apportait sur un plateau en bois trois noix de cola et du piment crocodile. Elle donna le plateau au frère aîné de son père avant de serrer, très timidement, la main de son prétendant et celle des parents de celui-ci. Elle avait environ seize ans et était belle et mûre à point pour le mariage. Son prétendant et ses parents examinèrent son jeune corps d'œil expert comme pour s'en assurer.
Sa coiffure formait une crête bien centrée sur son crâne. Elle avait la peau légèrement frottée au bois de cam et tout son corps s'ornait de motifs dessinés à l'uli. Un collier noir à trois rangs tombait juste au-dessus de ses seins à la rondeur appétissante. Elle portait aux bras des bracelets rouges et jaunes, et autour de la taille quatre ou cinq rangs de jigida, les ceintures de perles.
Après avoir serré les mains, ou plutôt tendu la sienne à serrer, elle repartit dans la case de sa mère pour l'aider à faire la cuisine.
[…]
Les hommes, dans l'obi, avaient commencé à boire le vin de palme apporté par le prétendant d'Akueke. C'était un vin excellent, et fort, car malgré le fruit du palmier fixé à l'embouchure du pot contenant la liqueur, une mousse blanche débordait et se répandait tout autour de l'embouchure.
[…]
Tout en buvant, les hommes se mirent à parler de tout sauf de ce qui les rassemblait. C'est seulement quand ils eurent vidé le pot que le père du prétendant s'éclaircit la voix et annonça le motif de leur visite.
Obierika lui tendit un petit fagot de courtes baguettes. Ukegbu les compta.
— Il y a en a bien trente ? demanda-t-il.
Obierika acquiesça d'un hochement de tête.
— Enfin les choses se précisent, dit Ukegbu.
Puis, se tournant vers son frère et son fils, il ajouta :
— Sortons pour en discuter entre nous.
Tous trois se levèrent et sortirent. Quand ils revinrent, Ukegbu tendit le fagot de baguettes à Obierika. Celui-ci compta. Il n'y en avait plus trente, mais quinze. Il passa le fagot à Machi, son frère aîné, qui compta à son tour et dit :
— Nous ne pensions pas descendre au-dessous de trente. Mais comme disait le chien : « Si je descends pour toi et que tu descends pour moi, c'est le jeu. » Le mariage doit être un jeu, pas un combat. Donc, nous descendons.
Ajoutant dix baguettes aux quinze restantes, il rendit le tout à Ukegbu.
C'est ainsi que la dot d'Akueke fut finalement fixée à vingt sacs de cauris. Le jour tombait quand les deux parties parvinrent à cet accord.

Première partie, Chapitre VIII.
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