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Citation de enkidu_


Après le 11 Septembre, Olivier Berthet redoubla de prudence. Nombre de personnes avec lesquelles il était en contact se retrouvaient dans la ligne de mire à la fois des services de leurs pays respectifs et de ceux des pays occidentaux. Tout le monde ou presque voulait donner des gages aux Etats-Unis, quitte à livrer des prisonniers n’ayant que de très lointains rapports, voire aucun, avec les organisations islamistes armées ou les cellules clandestines du djihad. L’intervention militaire en Afghanistan focalisa l’attention quelques mois, mais une fois les talibans chassés du pouvoir, la traque des « terroristes » se poursuivit, partout. On éliminait, on arrêtait, on raflait, on « interrogeait », on expatriait, on détenait des « suspects ». La filiation à Al-Qaida était accordée généreusement. L’Occident avait identifié le Mal : l’islam. En dépit des dénégations officielles, tous les musulmans devenaient des cibles destinées à assouvir la soif de vengeance.

Des innocents étaient morts lors des attentats contre les tours jumelles et dans les deux autres avions détournés, il en convenait tout en enrageant que les vies américaines vaillent toujours plus que celles des autres. Qui se souciait des civils bosniaques pendant la guerre ? Des enfants palestiniens qui tombaient sous les balles depuis des années ? Des Irakiens soumis à un embargo qui avait causé des centaines de milliers de morts par la famine et les maladies ? Combien de morts à Hiroshima et Nagasaki ? Au Vietnam ? Dans toutes les dictatures soutenues par l’Amérique et ses alliés ? Pendant la guerre du Golfe ? Cela, les « démocraties » s’en accommodaient sans gêne. Et elles donnaient des leçons de morale, s’étonnant que, pour une fois, la mort qu’elles infligeaient en toute bonne conscience vienne les frapper en retour ? Hypocrisie.
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