Christian Querre

"On rencontre des arbres sacrés, des rites et des symboles végétaux dans l'histoire de tout religion, écrit Mircea Eliade, dans les traditions populaires du monde entier, dans les métaphysiques et les mystiques archaïques, pour ne rien dire de l'iconographie et de l'art populaire" (Traité d'histoire des religions). De nombreuses traditions donnent ainsi au cosmos, dans son origine comme dans son achèvement, la forme d'un arbre géant: "l'arbre du monde" ou "arbre de vie", participant aux mondes souterrain, terrestre et céleste. [...] Mais le plus connu de ces arbres cosmiques est celui de la mythologie scandinave: le frêne Yggdrasil né lui aussi "à l'aurore des temps", dont la cime "baignée dans les blanches vapeurs d'eau" couvre neuf mondes, selon les poèmes de l'Edda.
Yggdrasil était-il bien un frêne? "On peut suivre jusque dans la préhistoire, chez les Indo-Européens, écrit encore Mircea Eliade, la personnification de l'Arbre Cosmique et de l'Arbre de Vie dans un chêne, et (...) c'est dans les territoires du nord de l'Europe que les populations protogermaniques ont élaboré ce mythe. (...) Dans le cas d'Yggdrasil, la présence du chêne sur les monuments préhistoriques, ainsi que la continuité des motifs représentant l'arbre sacré sous la forme d'un chêne et les feuilles de chêne dans l'art décoratif aussi bien religieux que populaire, démontrent abondamment l'autochtonie de cette conception."
Le chêne était par excellence l'arbre sacré des Celtes. C'était le roi des arbres. De par son aspect, son port, sa longévité, il symbolisait à la fois la force et la sagesse divines. La "Gaule chevelue" en était couverte.

(LA FORET LEGENDAIRE ET SACREE, La clairière sacrée, p.43-44)

Latreille jurait comme un charretier, je ne savais pas si c'était à cause de mes révélations ou parce qu'il manquait de se casser la figure tous les cinq mètres. C'était Arlette qui lui avait téléphoné : elle n'était pas tranquille de me savoir tout seul à Crec'h Riou. D'un autre côté, pour lui, ça tombait bien, rien d'intéressant à la télé : pour m'en convaincre, il a voulu me dresser le programme des différentes chaines, mais j'ai coupé le son, on arrivait au chalet.

D'ailleurs, ce grand jeune homme aux pieds nus dans des sandales n'était rien moins qu'un explorateur, qu'un inventeur de continents perdus, de la race des plus grands. C'était écrit sur sa fiche biographique imprimée en caractère Garamond et reproduite aux quatre coins de l'expo:"Fabien Fouchet-Duvogneau découvre la Bretagne voici juste un an et décide de s'y installer..."