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4.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Casablanca, Maroc , le 09/05/1944
Biographie :

Christian de Portzamparc, ou Christian Urvoy de Portzamparc, est un architecte et urbaniste français.

Son enfance est liée aux différentes affectations de son père, officier dans l'Armée : Casablanca au Maroc, camp militaire de Coëtquidan, Landau en Allemagne.

Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris en 1969, il crée son agence, l’Atelier Christian de Portzamparc, en 1980. Il a épousé l'architecte brésilienne Elizabeth Jardim Neves (1956).

La découverte des croquis de Le Corbusier l'a poussé à s'orienter vers une spécialisation en architecture. Il s'est toutefois écarté dès cette époque de l'architecture moderniste inspirée des théories de Le Corbusier, estimant qu'on ne pouvait pas, à Paris, faire table rase du passé.

En 1994, Christian de Portzamparc est le premier architecte français a obtenir la plus haute distinction en architecture, l’équivalent du prix Nobel, le Pritzker Prize, à l’âge de cinquante ans.

Christian de Portzamparc est aussi le premier titulaire de la chaire de "création artistique" au Collège de France.

Christian de Portzamparc publie en 2003 "Voir écrire", un livre d'entretiens avec l'écrivain Philippe Sollers. Il reçoit en 2004 le grand prix de l'urbanisme.

De 2008 à 2009, Christian de Portzamparc est à la tête d'une équipe pluridisciplinaire avec laquelle il participe à la consultation sur le Grand-Paris lancée par le président de la République Nicolas Sarkozy et intitulée "Le Grand Pari(s) de l'agglomération parisienne".

En 2010, les agences d’Elizabeth de Portzamparc et de Christian de Portzamparc mutualisent leurs moyens, chaque concepteur gardant son équipe et sa spécificité. Basés à Paris, ils construisent dans le monde entier, entourés d’une équipe fidèle de plus de 100 personnes, travaillant avec des partenaires sur une grande variété de projets ambitieux de dimension internationale.

En 2018, il est lauréat du Praemium Imperiale - Architecture, un prix attribué depuis 1989 par la famille impériale du Japon au nom de l'Association japonaise des beaux-arts.

son site : https://www.christiandeportzamparc.com/fr/

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[Avant-Première] L'architecture selon Christian de Portzamparc (2/2)


Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
C.d.P. Ces tours entraînaient un extraordinaire questionnement sur la dimension
humaine, urbaine : le paysage, la société, la civilisation ... questionnement
implicite, d'ailleurs, car d'une certaine manière, «on n'y pensait plus ». Le
silence les entourait. Silence et azur. Elles étaient comme un dernier geste
architectural, à l'échelle de toute une ville, une île […]
Ph. S. Les Twin Towers étaient un point d’orgue
C.d.P. Une fois ce symbole détruit, on réalise qu'il y avait en elles une
dimension quasi spirituelle […]
[…]
Ph.S. As-tu été sensible à ces remarques des journalistes sur le fait qu'on n'ait

1
Sollers, l’isolé absolu, Série Un siècle d’écrivains pour France 3
Voir, Ecrire, Extraits du chapitre premier
3
pas vu les images des corps ?
C.d.P. Bien sûr. ..
[…]
Ph.S. Pas de cadavres, pas de débris, pas de corps exposés, pas de charniers.
C.d.P. Un deuil impossible.
Ph.S. On peut aller plus loin en parlant d'un tabou de la mort. Ce sont deux
grands systèmes puritains, finalement, qui se rejoindraient là, américain et
islamique, dans la violence de la négation des corps
C.d.P. […]. L'événement du 11 septembre a ébréché définitivement le fantasme
d'une protection absolue.
Ph.S. Sur fond de caverne ...
C.d.P. Les tours d'un côté et les cavernes de l'autre; les pleins et les vides.
Ph.S. Je le constate, oui. Il est impossible de ne pas voir ces deux tours sur fond
de montagne et de caverne, comme dans un montage un peu surréaliste. […]
C.d.P. Toute une face du monde, celle de la fabrication des villes, de la
construction matérielle des bâtiments, de leur sens, leur dimension symbolique,
leur pérennité, est comme voilée, oubliée, ou dépassée depuis trente ans, face
aux questions dominantes de la circulation de l'argent, pourtant éphémère. On
est dans une autre abstraction, économique celle-là. Mais après le 11 septembre,
une réalité physique terrible est revenue brutalement se rappeler à nous. Pour les
habitants de New York, pour chacun d'entre nous aussi, c'est un traumatisme.
[…]
Ph.S. Toujours la caverne ... Enfin, il ne faut pas oublier que New York, c'est la
ville surgie de la destruction de l'Europe. Elle est un énorme enjeu symbolique
de ce fait. À cause de Berlin en ruine, dévastée. Bien sûr, il y a d'autres
mégapoles, et il y en aura encore d'autres dans l'avenir, mais peut-être plus
jamais aussi symboliquement chargée. New York, c'est la réponse à un certain
type de destruction massive ... Là, nous sommes devant une question, nous
sommes devant la question métaphysique même, à savoir devant la religiosité
qui habite toute métaphysique, et Dieu sait si elle est à l'œuvre avec une
virulence particulière ... Cela fait partie des problèmes qui se posent aujourd'hui
de l'achèvement par le nihilisme, et l'effet religieux, il n'y a aucun doute, est
massif. Cela dit, je ne sais pas si c'est vraiment New York qui a été visé ... Ce
sont ces deux tours! Tu as raison, une destruction dans New York, même
extraordinairement importante, aurait été une attaque directe sur la ville, mais
là, je crois que l'on a touché à autre chose, qui intègre New York, mais qui la
dépasse aussi. L'attaque contre le Pentagone n'a pas eu le même effet. Tout cela
sur fond d'argent, un argent considérable.
Avec tout à coup l'émergence des îles ... Ce qui est intéressant à la fois d'un
point de vue géographique, mais aussi d'architecture ... Que se passe-t-il en ce
moment aux Bahamas, à Guernesey, dans les îles Cook? C'est cette
concentration de paradis fiscaux qu'incarnent aussi ces tours.
Il faut quand même oser dire que le « spectacle» était horrible, mais aussi d'une
extraordinaire beauté. Très beau. Ces images vont constituer un objet absolu, ce
sont des images indépassables.
De même pour ce qui est de la figure du « grand criminel » qu'on a construite
immédiatement après le 11 septembre, c'est-à-dire celle de Ben Laden. Parmi
les grands criminels, il va évidemment occuper une place symbolique
impressionnante ... Le problème est de savoir comment on va présenter,
éventuellement, les preuves de sa mort. Or il est « mort» déjà, nous sommes
bien d'accord ... Alors comment présenter son cadavre? Erreur à ne pas faire: la
présentation christique, la mise en scène du tableau de la Renaissance, ou la
présentation du corps de Che Guevara. À ne pas renouveler ... Nous serions là
dans un système de représentation plastique qui implique la mort christique.
Donc, Ben Laden, comment va-t-on prouver qu'il est mort? En ce moment ce
qui préoccupe tout le monde est : comment présenter ce corps? Est-ce qu'on le
photographie, est-ce qu'on a une cassette? Est-ce qu'il disparaît sous les gravats
.
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Ph.S. Donc, les affaires n'allaient pas, les paysans gardaient leurs stocks, et dans
les derniers mois, à Saint-Pétersbourg, les camés qui venaient régulièrement se
fournir en seringues n'étaient plus au rendez-vous, l'héroïne manquait et ils
étaient obligés de passer à d'autres substances. Depuis quelques semaines, le
marché repart. On peut suivre le trafic à travers la Russie, la Suède, ensuite il
repasse aux USA; il y a un grand recyclage avec des budgets considérables en
jeu; ce n'est qu'un exemple, le Vieux de la Montagne, le haschischin, s'est
transformé en milliardaire dans sa caverne pour attaquer dans ces tours la
concentration érectile de l'argent, qui est en effet un symbole très fort, et pas
seulement de l'Amérique. Je constate que les Twins ont suscité un acte religieux.
Cette volonté de destruction d'une forme symbolique donnée à un moment
donné est branchée sur la pulsion de mort, comme si c'était Dieu lui-même qui
se vengeait d'une représentation qui lui déplaît.
[…]
Ces deux formes m'ont intéressé d'emblée. Il y avait la forme-lingot, la questionbarre, l'étalon-or qu'elles représentent. La deuxième forme : c'étaient des micros,
des micros de radio. C'était fait pour que quelque chose passe à travers, nous
avons vu ensuite que c'était des B52. Barres de radium aussi, quelque chose qui
irradie, qui est tout à fait atomique d'une certaine façon. De ce point de vue, c'est
une réalisation où l'inconscient de la technique et de la science a produit un
chef-d'œuvre admirable. Il y a d'autres réalisations en effet abstraites, comme tu
as dit de l'architecture, mais peu ont eu cette force d'application. C'était tout cela
qui m'apparaissait de manière vitale quand je tournais autour de ces tours,
lorsque j'avais mes visions à New York et que j'écrivais Paradis. Maintenant,
qu'est-ce qu'on va mettre à la place ?
C.d.P. Elles étaient situées à l'endroit le plus ancien de New York, qui n'a pas
encore de trame, qui a un plan irrégulier, non perpendiculaire ...
Ph.S. C'est la dualité qui est intéressante, deux colonnes ...
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Je suis convaincu que le public sans le dire ou le savoir, attend d'abord de l'architecture une sorte de mode d'emploi du monde contemporain, un exemple plus "civilisateur" que le choix de sa voiture parce que moins ephémère et plus essentiel. Ce choix, ce "goût", le renvoie au jeu du passé et du futur, de son idée du temps, de l'époque où il se sent, se rêve. A travers tel usage des techniques, chacun voit une prise de position sur le futur que nous accepterions de voir apparaître et de partager. Ce mode d'emploi est à la fois pratique et esthétique. Lorsqu'on parle de l'architecture, le temps, l'évolution est en jeu. On convoque un spectacle qui parle de l'histoire et du futur, du progrès et du monde contemporain.
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C.d.P. On n'est pas sûr qu'il soit mort.
Toi, tu dis qu'il est mort ...
Ph.S. Il est mort virtuellement, potentiellement. On ne l'imagine pas en train
d'être jugé et exécuté quelque part aux USA. […]
[…]
C.d.P. Cette Bourse c'est quelque chose qui prend la place sans doute du
religieux ...
Ph.S. ... ou son exhibition de plus en plus évidente au moment de l'achèvement
de la Métaphysique. Une société qui a un respect absolu pour l'argent, que
devient-elle? C'est bien la raison pour laquelle on peut préférer, pour construire
une salle de musique, un architecte qui connaît la musique2
plutôt que quelqu'un
qui s'occupe des B52,
3
ça me paraît logique.
.[…]
C.d.P. . […] Le mot «valeur» est à la fois monétaire et moral. Ça ne fonctionne

2 C. de Portzamparc est l’architecte de la Cité de la Musique à Paris, dans les murs de
laquelle, il a gravé dans le béton des passages de Paradis, de Sollers
3
les tours avaient été construites pour résister à un crash d’avion en prenant les
caractéristiques du bombardier B52 comme référence
Voir, Ecrire, Extraits du chapitre premier
5
plus tout à fait de la même façon. L'efficacité technique prime. L'image de la
technique a pris la place du symbolique.
Ph.S. Est-ce que tu vois que, dans la galerie des grands criminels de l'époque,
nous avons affaire à un milliardaire? Nous sommes dans un cas de figure
particulier: Hitler n'était pas un milliardaire au départ, Staline et Mao encore
moins. On a affaire à un milliardaire qui fonctionne depuis les cavernes. Cela
veut dire aussi beaucoup de questions difficiles à résoudre puisqu'elles se
passent dans l'ombre, dans l'opacité, à savoir par exemple la culture du pavot en
Afghanistan. Je ne sais pas si tu as eu l'information, elle est très récente: les
talibans prélevaient la dîme coranique sur les pavots.
C.d.P. Pas exagérément, semble-t-il, et en respectant les producteurs!
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L'espace cette illusion.
Dans la fragmentation, que j'ai pratiquée en volumes, dans cette attention au pluriel, il y a la conscience que la perception entière est fragmentation, l'architecture s'éprouvant dans le parcours de l'espace, en séquence.
(...)
Il ne faut pas enfermer cette notion de parcours dans le seul principe de la promenade (Le Corbusier) et de la dérive (Guy Débord) : le parcours, le déplacement, les mouvements du corps sont la pratique "utilitaire" quotidienne de tout usage de l'espace et dans notre conscience de vivre. Tout parcours peut-être fonctionnel et émotionnel à la fois, que ce soit conscient ou non.
(...)
Avec cette perception en séquence, je comprends ceux qui prétendent ne pas savoir ce qu'est l'espace. C'est une expérience concrète, jamais reproductible, tellement instable, subjective. C'est une illusion. J'aime cette faculté de l'architecture de nous faire apparaître grand un espace exigu et clos, de donner l'impression qu'il y a d'autres espaces qui se poursuivent au-delà de ses limites apparentes et pourtant ces limites nous protègent. (...) C'est un travail d'illusionniste, il transforme la vie réelle quotidienne.
(...)
Tout compte, les couleurs, les contrstes de matériaux, les entrées et réflexions de la lumière et des sons, les proportions entre les différentes parties, les ouvertures dans le parvis ou vers un lointain supposé.

C'est sans doute pour ne pas perdre de vue que chaque moment d'un parcours est différent que j'ai en général un refus de faire absolument primer la totalité.
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(Maintenant) la structure est souvent recouverte par plusieurs peaux isolantes et protectrices. Ces peaux nécessitent le calepinage de panneaux; le choix d'innombrables solutions de revêtements et de vitrages se présente. Des choix qui impliquent des décisions esthétiquesau sujet de la transparence, de la brillance, des reflets ou de la matité des volumes, de leur couleurs. Des choix typiquement "ornementaux".Pour arriver à une pureté calme, il faut parfois recouvrir, créer des lignes unificatrices, mentir. Chercher à épurer l'espace c'est souvent le carrosser.
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(...) je voyais deux lignes de la modernité qui polarisaient les énergies. L'une productive, rationnelle, héritée des Lumières et de Descartes, régissait la machine du travail planétaire. Elle épanouissait l'homme en maîtrisant la nature par la technique. Elle était l'aventure prométhéenne du progrès continu que l'industrie poursuivait.
L'autre ligne de la modernité, plus magnétique, était née avec la Révolution et le romantisme en affirmant l'émancipation et l'autonomie de l'individu. C'est la voie de l'art depuis qu'il a quitté les cours royales et les églises, c'est celle de l'écriture comme "expérience des limites". Ce mouvement entre en rupture avec la production, et (avec) l'institution dès qu'elle prive l'individu de son épanouissement. La vision courante de la culture mélange ces deux lignes, mais il y a un monde entre Picasso et Le Corbusier.
Les interprétations du marxisme de cette époque se sont toutes présentées comme si elles étaient les deux lignes, à la fois voulant développer les forces productives tout en libérant l'homme total.
Pour moi, la grande distance entre ces deux lignes repoussait l'idée d'un progrès univoque, d'un sens unique de l'histoire (...). Je commençais à voir la ville comme le produit d'un perpétuel conflit entre la règle imposée par une autorité représentant la collectivité orchestrant ou non une grande ambition et le désordre, la vitalité, l'inventivité des aspirations individuelles et leurs pulsions anarchiques. La beauté des villes, quand elle existe est ce résultat.
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Stratification et désordres multiples et divers dans le temps, la rue est un ordre et une liberté. La rue ne se présente pas comme un simple dispositif technique. La rue ne sert pas seulement à circuler.
La rue relie tout bâtiment à toute la ville (...) La rue est l'interface de la société et des individus. Elle est le système de représentation d'une communauté publique qui met en relation le privé multiple et le public dans une seule forme, l'unité d'un espace public.
(...) La rue est une liste. La rue peut être infinie, petite, grande, belle ou laide.
(...) Elle est le système qui permet de pratiquer l'espace, d'y reconnaître des "adresses", des lieux de proche en proche, de se repérer, de savoir où sont les autres. Elle est comme un "moteur de recherche" : les lignes des déplacements, les trajets, les avenues sont aussi les lignes des échanges, de la diffusion des informations, du commerce. La ville des rues enseigne en silence, à chaque enfant la chose publique, le monde du dehors comme richesse accessible, appropriable. On peut dire alors de la rue qu'elle est une forme symbolique. Elle est le théâtre de la rencontre.
La rue lie notre passé et notre futur, elle nous dépasse. Elle est le calendrier qui dit le temps, elle est composée d'époques diverses.
Elle représente l'esthétique de la fragmentation et la modernité définie par Baudelaire, reprise par Nietzsche, puis Walter Benjamin et Aragon. Elle est le temps converti en lieu.
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Ph. S. C’est peut-être un fantasme islamique de faire des mosquées qui soient
plus hautes que les églises. Je me rappelle un texte de Michel Butor sur Mark
Rothko qui s’appelait « Les mosquées de New York »… Sans parler du fait que
le deuxième avion est entré à l’étage de la banque Morgan Stanley qui est la
banque des Paradis fiscaux […].
[…]
Ph. S. Money, mosquées, towers…cavernes
Ph. S. Il y a depuis le 11 septembre une grande discussion sur la légitimité ou
non de la reconstruction des tours.
C.d.P. Oui, on nous a tous demandé notre avis. Certains pensent qu'il faut
seulement faire construire un mémorial. Se limiter à l'idée du mémorial est
presque décadent ... C'est reconnaître à cette frappe une portée éternelle et
victorieuse. Célébrer, oui. Il faudrait célébrer ici la mémoire des victimes, mais
ce n'est pas la Shoah. Certes, il faut reconstruire, mais quoi? Si tu te places d'un
point de vue optimiste, il faudrait construire plus abstrait, plus fort, plus haut.
Quarante ans après, on devrait logiquement faire plus fort, plus impressionnant,
plus moderne. Sinon l'Histoire reculerait! Et jusqu'où la hauteur? Cette espèce
de course au maximum est un peu idiote aussi. On ne peut pas dépasser
l'abstraction de ces tours. On sait que leur force venait précisément de leur
extrême abstraction. Le reste de New York paraît à côté antique, lourd, sombre.
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Je voulais tordre le cou à cet axiome moderne que Georges Candilis professait et selon lequel, en concevant un ensemble de logements, il était essentiel, quel que soit le site, d'offrir à tous les mêmes conditions, les mêmes avantages, les mêmes cellules. Et, à l'époque, il fallait toujours limiter drastiquement le nombre de types d'éléments à construire pour tenir dans les prix et les délais. Mais cette recommandation de Georges Candilis ne s'appuyait pas sur la seule productivié industrielle. Cette idée de la répétition avait selon lui une autre visée : l'égalité. Ce sont pas seulement les immeubles qui devaient être les éléments standards d'une série réglée selon une logique de production, mais ce sont les habitants eux-mêmes qui devaient avoir les mêmes conditions, selon une logique de distribution démocratique.
(...)
Il y avait, dans cette passion égalitaire de l'époque, un aveuglement qui réduit l'existence de chacun. Car une condition pour que soit entretenue en moi la conscience de qui je suis, c'est que l'autre soit autre, différent. C'est à partir de là que je peux penser une liberté et que le monde de la multitude m'est acceptable. La ville doit exprimer cela, elle doit me permettre de le ressentir.
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