FESTIVAL DES UTOPIALES 2023
Entre prise de conscience éthique et confrontation au réel du bouleversement climatique.
Le changement de nos habitudes alimentaires, de nos coutumes vestimentaires, et les mille manières que nous avons d'exploiter ou menacer l'existence des êtres qui cohabitent avec nous sur cette planète sont devenus des questions fondamentales.
L'exploitation animale peut-elle être un humanisme ? Qu'en dit l'Imaginaire ?
Moderateur : Ophélie Bruneau
Les intervenants : Simon Liberman, Ketty Steward, Christiane Vadnais
+ Lire la suite
Mammifères, oiseaux, reptiles reviennent sans cesse à la dévoration. Plongés dans le sommeil, chats et chiens continuent de chasser, les pattes agitées de soubresauts. Volatiles et lézards endormis réinventent le frétillement des insectes, le glissement des vers charnus, la fuite des proies minuscules et l’arrivée de prédateurs plus voraces.
La vie grouille partout. Dans l'eau de la rivière, dans les flaques, à l'envers des roches, partout dans la terre lourde de pluie qu'ils soulèvent pour creuser à leur compagne son lit définitif. Vers, coléoptère, champignons, algues, virus, protozoaires. Calliphora vicina. Tout est habité : le ciel, la forêt, la rivière, le sol remuant et l'eau qui coule dans ses fissures. Alex ne sera pas ensevelie seule, mais accompagnée de tout ce qui amorcera sa désintégration.
Ils espèrent que dans la mort on redevient soi, un soi solide et univoque, alors qu'ils savent très bien que c'est le contraire. Sous la terre on se démembre et chacun des atomes qui était soi devient autre - on imagine toujours un arbre, une plante, une fleur, mais ce pourrait bien être une larve, ou encore plus repoussant et infime : un fungus.
Il ne faut pas se baigner le soir, disent les habitants du village, car il est trop ravissant, le feu de la joie. Même les monstres du lac s’en approchent par tous les côtés.
Dans son rêve, elle retrouve une brume où se dessinent les contours d’animaux imprécis, une forêt de silhouettes qui s’effleurent en tournoyant dans l’espace. Des cerfs. Des renards. Des créatures allongées, ni tout à fait couleuvres ni tout à fait vers, s’extirpent hors de cette masse vaporeuse et s’échappent dans l’eau.
Peut-être les rêves sont-ils aussi, comme chacun le pressent confusément, des présages dont l'être humain serait à la fois la source et le destinataire.