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Citation de alzaia


Christine Détrez
Dans Les mots et les choses, Foucault définit la base du savoir au XVIe siècle par le primat accordé à l’interprétation – « Le propre du savoir n’est ni de voir, ni de démontrer, mais d’interpréter » – interprétation se déployant à l’infini dans le commentaire.

Or, cette nécessité à la fois d’interpréter et de voir comment le texte fonctionne est également au fondement de la croyance dans l’efficacité de l’explication de texte6 et de ses divers avatars au fil des réformes, tant est forte l’influence du modèle scolastique sur la définition de la lecture savante par l’école. Qu’on la nomme explication de texte, commentaire composé, explication linéaire ou lecture méthodique, c’est la suprématie d’un mode de lecture cherchant le sens caché du texte qui est affirmée, que ce sens révèle la vérité du monde, ou, plus modestement, celle de l’auteur ou de la « littérarité ». En effet, au XVIe comme au XXe siècle, même si désormais le lien entre signifiant et signifié n’est plus posé d’emblée comme une évidence, et si on reconnaît la place du lecteur dans le processus de lecture comme élaboration du texte et du sens, « il n’y a commentaire que si, au-dessous du langage qu’on lit et déchiffre, court la souveraineté d’un Texte primitif. Et c’est ce texte qui, en fondant le commentaire, lui promet comme récompense sa découverte finale. » (Foucault, 1966, p. 56.) Lanson parle ainsi, en 1925, du « sens permanent et commun d’une œuvre », du « sens originel, du sens de l’auteur », enrichi ensuite par les différentes strates de lectures, du « sens du premier public et des sens de tous les publics [...] que le livre a successivement rencontrés », afin « d’arracher au texte son secret ».
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