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Critiques de Christine Lapostolle (9)
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Temps permettant

Ici c’est Brest!

La grisaille, la course des nuages, le terminus du Paris Brest, les grues-girafes du port et les découpes laides des silos.

La tour de la gare, les parapluies pressés, les maîtres qui tiennent les chiens en laisse ou parfois le contraire, les joggeuses aux écouteurs et les trottoirs fumants de la dernière averse.

Les imperméables qui cachent les bicyclettes, le train qui peut en cacher un autre, le bus qui s’ébroue comme un chien mouillé, le cri perçant du goéland et le croûton dans le bec du pigeon.

Ici c’est Brest!

Christine Lapostolle éclate ce « temps permettant » en mille poèmes, mille tableaux nuancés qui se peignent jour après jour dans l’embrasure de ses fenêtres.

Elle est la seule à voir « ces nuages gris argent qui tournoient dans le ciel et virent soudain à l’écarlate Vient ensuite un violet intense teinté d’or ». Elle est la seule à frissonner lorsque « les branches dénudées des grands platanes euphémisent la présence du vent en un tangage gracieux ».

Elle est la seule à savoir conjuguer la couleur bleue à toutes les nuances du ciel et de l’eau « bleu scabieuse, bleu agonisant » « bleu métallique » « tout est gagné aujourd’hui par la coloration océanique ».

Sans ambition autre que de coller ses mots à l’instant présent, Christine Lapostolle nous enferme dans un paysage restreint de gris, de grues, de silos avant de libérer notre regard vers l’océan et les bleus du voyage.

J’ai aimé respirer ce quartier de Brest par l’intermédiaire des mots du jour, de ces capteurs sensibles et curieux que sont les émetteurs sensoriels de la poète.

Merci à Masse Critique et à MF éditions pour ce beau recueil.

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Temps permettant

Le temps, celui qui passe, celui qu’il fait, celui qu’on voit s’écouler par la fenêtre. Christine Lapostolle est installée sur le boulevard Gambetta à Brest, dos tourné à la ville, surplombant la gare puis un peu plus bas le port de commerce et encore plus bas, la rade avec en face la presqu’île de Crozon. Elle raconte ce qu’elle voit, il n’y a pas d’histoire, juste des bateaux, des grues, des bus et des gens qui comme les nuages ne font que passer au gré des jours, des nuits, des saisons, et elle nous propose quelques descriptions brèves comme ces passages furtifs devant sa fenêtre, une suite d’épiphanies chargées de couleurs et de contrastes, de lumières et d’ombres, d’inconnus de passage, la ville d’aujourd’hui telle qu’elle est, sans fioritures et sans histoires qui viendraient parasiter la simplicité des choses.



Je referme le livre qui m’a accompagné côté sud de la ville, je vis au nord. Il pleut, le ciel est d’un gris uniforme, les cimes des platanes tanguent, le bitume humide est d’un bleu sombre et la pluie a une odeur qui n’existe qu’à Brest. D’ici je ne vois pas la mer, mais je la sens toujours, elle nous appelle inlassablement. Savez-vous qu’on appelle Brest “La Blanche”, comme Casablanca, elle parait grise de l’intérieur, mais quand on arrive par la mer, on la découvre blanche.



Il y a parfois un peu de monotonie dans le propos, mais je dirais plutôt de douce mélancolie, c’est bien Brest avec ce qu’elle a de si particulier, si unique, Temps permettant est un livre de lumières maritimes et terrestres qui se mêlent, un livre du bout du monde, un livre où moi, brestois, je m’y reconnais.
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Temps permettant

A Brest, une femme observe la rue depuis sa fenêtre, au fil des saisons.

Les passants, les nuages, la mer, les bateaux, les oiseaux.......

Ce n'est pas un roman.

Pas un recueil de poésie non plus, même si certains passages sont poétiques.

Un ovni littéraire.

La date de parution n'apparaît pas.

Les pages ne sont pas numérotées.

Les caractères d'impression sont bleu gris, comme le ciel et la mer.

J'avoue m'être plutôt ennuyée à cette lecture.
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Ce qu'ils font est juste

En 2015, suite à l'émoi international suscité par l'affaire Aylan Kurdi, l'enfant syrien noyé et échoué sur un rivage en Turquie, l'éditeur Points avait publié Bienvenue !, un recueil de nouvelles rédigées par « 34 auteurs pour les réfugiés », tous bénévoles, dont les droits seraient reversés au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Des noms célèbres avaient participé à cette publication, par des nouvelles très courtes.

En 2017, l'éditeur Don Quichotte (groupe Seuil) repropose une initiative semblable, au bénéfice des associations La Roya citoyenne et Terre d'errance, par un recueil de nouvelles sur le thème de l'accueil et de la solidarité aux migrants. Le titre : « Ce qu'ils font est juste » se réfère à la désobéissance civile à l'ignoble article L 622-1 qui, depuis un décret-loi de 1938 (antérieur donc à Vichy et jamais révoqué), instaure un « délit d'hospitalité ou de solidarité », indépendamment de la nature onéreuse ou gratuite des actes d'accueil – instrument juridique, donc, qui n'est pas utilisé uniquement pour la lutte contre les réseaux de passeurs clandestins, comme le prouve encore récemment l'affaire Cédric Herrou (étudiant aujourd'hui agriculteur à Breil-sur-Roya) et qui pourrait à tout moment rendre hors la loi et justiciables (sans modification législative) les centaines d'associations, organisations caritatives et de collectifs français qui portent assistance et secours aux migrants.

Cet ouvrage collectif, sous la dir. de Béatrice Vallaeys, comporte, après une section les planches du dessinateur Enki Bilal, les nouvelles de 27 auteurs. Par rapport à l'ouvrage de 2015 (en format poche), et malgré un nombre inférieur de participants, le nombre de pages de ce livre est pratiquement doublé : les nouvelles sont généralement beaucoup plus longues, et la « liberté fictionnelle » par rapport à la thématique impartie est également plus grande. Sans doute, la thème de l'hospitalité envers l'étranger se prête-t-il à une élaboration plus métaphorique que celui de la migration, peut-être le lectorat, en quelques années, s'est-il préparé à entendre des voix encore plus disparates et hétérogènes sur ces sujets. Toujours est-il que, grâce aussi à deux nouvelles traduites de l'italien et une de l'anglais, l'éventail des genres littéraires (y compris l'humour, la science-fiction, la mythologie antique, la poésie etc.), les cadres historiques et géographiques des récits, outre les styles s'avèrent très variés.

Ma préférence personnelle, pourquoi le dissimuler ?, va quand même aux nouvelles qui ont un ancrage dans le réel – contemporain ou historique.

Pour nommer quelques textes qui m'ont marqué, je mentionnerai : « Les étoiles de Platon » de Fabienne Kanor, « Laissez passer les loups » de Serge Quadruppani et « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » de Pascal Manoukian, qui met en scène un certain Pal, refoulé de France en 1948, et son fils Nicolas, qui naîtra (en 1955) et grandira en Hongrie, et sera donc décoré parmi les cadets du Parti, plutôt que d'accéder au Palais de l'Élysée...

La postface de Béatrice Vallaeys, « L'immigration, ça fait toujours des histoires », qui retrace l'histoire du fameux article L 622 en citant abondamment Patrick Weil – dont les essais sur les politiques françaises de l'immigration sont absolument essentiels – est également très appréciable.
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Temps permettant

Une année, le port, les passants, la météo. Suite de poèmes, entrecoupée de blancs comme autant de silences entre deux scènes, où tout de discrétion, d'absence, d'empathie, le regard de Christine Lapostolle vous emporte dans ce si décisif infra-ordinaire. Depuis sa fenêtre, face au port de Brest, à la précision aussi des teintes de la mer des variations chromatique du ciel, Temps permettant donne à voir et entendre le monde tel qu'il passe.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Temps permettant

Merci à masse critique de septembre 2023 pour l'envoi de cet ouvrage. J'ignorais l'existence de cette oeuvre alors que j' ai habité à 300 mètres de l'appartement de son autrice en 2015, l'année de son écriture !

J'ai beaucoup apprécié le ton de ce texte. J'appréhendais de ressentir comme une injonction à apprécier"les petits bonheurs du quotidien" tel une gorgée de bière ou le sel de la vie ;-) Il n'en est rien ! J'ai aimé la poésie. Je qualifierais l'écriture d"impressionniste" . Elle a su décrire l'atmosphère particulière de Brest. Je me suis revue comtempler le méthanier entrant dans la rade.
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Ce qu'ils font est juste

Ce recueil commence avec des dessins de Enki Bilal et comprend 27 nouvelles, toutes d’auteurs différents et très variées que ce soit dans le style ou le thème mais elles ont toutes un point commun et mettent en avant : l’étranger, la solidarité et l’hospitalité.

Quelques-unes peuvent déconcertées par le style, d’autres vous happées mais aucune ne m’a laissée indifférente. De plus, cela m’a permis de découvrir des auteurs.

Ma préférée : Laissez passer les loups de Serge Quadruppani.

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Nous arrivons

Petit de par sa taille ,mais grand par tout le reste, ce livre.Un s tyle heurté comme la femme accidentée qui lui évoque Temple Drake dans Sanctuaire de Faulkner.La place majeure de la Maison dans les souvenirs ,les choses ,les objets ,le jardin restent quand ses occupants ont disparus, à générer dans la tristesse plus d'émotions que les humains .Des énigmes ,qu'est -elle aller faire à Gand à part déguster un Waterzoi vem noordzeevis!!! La Réalité a peu d'importance dans nos vies ,mais comment une phrase commence et comment finit-elle .Surprise,surprise .Au fond le seul piment de la vie ,savoir se laisser surprendre .Un livre à reprendre quand on est déçu.
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Ce qu'ils font est juste

Lu pour Carole Martinez dont j’avais lu le cœur cousu
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