Christine Sarah Carstensen

Quelques pistes à titre d'exemple pour les 9 clés du portail Minceur (...)

Clé n°1 : la clé de l'abandon (...) Mettre en œuvre des projets, des plans, favoriser le rapprochement (relationnel, affectif, tactile ...), encourager la tendance à rassembler, à réunir (contexte social, associatif, amical, familial ...) (...)

Clé n°2 : la clé de l'autorité (...) Par la VRAIE confiance en soi.
Si "j'en impose", développer la subtilité, la flexibilité, la sollicitude, l'attention aux autres et à soi-même. Si "on m'en impose", développer l'assertivité, la fermeté, la persévérance.

Clé n°3 : la clé de la pénurie (...) Reprendre l'exemple développé dans l'introduction (p.42) pour illustrer le principe du transposé inverse.

Clé n°4 : la clé de la protection face aux cris et agressions (...) Développer un monde intérieur riche et régénérant (écriture, lecture, peinture, toutes les formes d'art, la relation au corps, aux sensations ...), un espace intime apaisant et préservé (par exemple au sens symbolique : la décoration et la douceur de son intérieur). Prendre soin de son corps, devenir réconfortant pour soi-même.

Clé n°5 : la clé du vide, de la solitude (...) Développer des activités qui "remplissent" profondément de joie, d'enthousiasme, de passion, des activités conviviales, de groupe, d'échange, d'ouverture sur le monde extérieur et/ou sur la richesse intérieure avec la notion de lien, de développement personnel et/ou d'appartenance spirituelle.
Savoir être un compagnon/une compagne de qualité pour soi-même avec humour, avec recul et avec tendresse.

Clé n°6 : la clé de la peur (...) Développer le sentiment de sécurité intérieure (trouver des ressources internes sécurisantes) et extérieure (pratiquer une activité physique épanouissante, s'entourer de personnes fiables ...)

Clé n°7 : la clé de l'exil (...) Voir l'association de la clé de l'abandon et de la clé de l'autorité.

Clé n°8 : la clé du rejet d'une partie du corps (...) Réhabiliter la partie du corps concernée avec le même regard bienveillant et attendri, les mêmes gestes de douceur que si vous consoliez un enfant blessé, oublié ou abandonné. (...)

Clé n°9 : la clé du stress de la silhouette (...) Apprivoiser son corps, faire de l'ennemi un ami en se considérant dans une vision d'ensemble : réunifier le physique, le psychique et l'intellect. C'est la réconciliation "body-mind" des Nord-Américains.
Acte symbolique : imaginer concrètement son corps avec l'objectif du poids réaliste souhaité en le visualisant par une image, en entendant un compliment admiratif marquant afin de faire tout de suite de son corps un allié, ayant la sensation du bien-être retrouvé.

La relaxation repose sur quatre piliers : la respiration abdominale, la détente musculaire, la connexion aux sensations (les 5 sens) et la visualisation (par exemple : image régénérante d'un paysage, anticipation positive d'une situation).

Comment la relaxation favorise-t-elle le processus Minceur ?

- Elle apaise les tensions, les craintes et désancre le stress.
- Elle défocalise de l'obsession Minceur (lâcher prise).

- Elle "rebranche" le contact avec le corps par un état de présence (souvent perdu en cas de prise de poids) grâce au ressenti des sensations. Le corps ennemi devient ami.

- Elle permet de goûter un aliment comme si je le découvrais pour la première fois : apprendre à savourer : ce que je vois du pain, ce que je sens - tactile, olfactif, gustatif - ce que j'entends du craquement du pain).

- Elle limite l'invasion par les émotions négatives (poison du corps et de l'esprit)
- Elle facilite la familiarisation avec une nouvelle perception de son corps et la création par anticipation des scénarios de vie positifs.

- Elle permet de renouer avec le plaisir, le bien-être, la joie, le rire, l'estime de soi, le sentiment de pouvoir agir sur soi-même avec douceur, l'autonomie (quand j'ai besoin, je peux moi-même retrouver une image régénérante ou dynamisante en prenant 10mn de relaxation).

- Elle m'autorise à modeler ma silhouette pour aboutir à un résultat réaliste et satisfaisant (anticipation par visualisation).

- Si la sensation de faim ou de satiété avait disparu, grâce aux exercices, elle est progressivement retrouvée.

Idées reçues : au placard !

Léger, light, superlight : le chant des sirènes

Comment se fait-il qu'aux Etats-Unis, pays grand consommateur de produits allégés, l'obésité ne cesse de croître et devient une préoccupation nationale ?
(...) Les produits allégés seraient-ils mensongers ?

Léger, light, superlight, comme ces mots sont agréables à l'oreille pour toute personne en quête de minceur. Aussi séduisants que le chant des sirènes, ils ont un effet tout aussi pervers : ils induisent en erreur et mènent à l'illusion.

L'erreur, c'est de les associer à minceur, sveltesse, forme, "bon pour la santé".
L'illusion, c'est de croire que ces produits sont une garantie pour perdre du poids.

Pourquoi ces produits ne remplissent-ils pas leur promesse ?

- Ils incitent à manger plus en donnant bonne conscience "un produit light, ca ne fait pas grossir", comme si l'apport calorique était nul !
Dans les régimes, l'aliment light est autorisé et le consommateur déculpabilisé (...) et pourtant (...)

- Ils ralentissent les modifications des habitudes alimentaires puisqu'ils perpétuent l'habitude du grignotage (...)

- "Allégés ici, enrichis là !", tel pourrait être le slogan des aliments light.
(...) par exemple, le chocolat à taux de glucides réduit, sucré avec des polyols, est enrichi de fibres et de graisses, ce qui donne une valeur calorique équivalente au chocolat normal. Pour certains produits light, ce qui est économisé en sucre est compensé en graisse "cachée". Pour d'autres, ce qui est économisé en graisse est compensé en sucre (...)

- Les boissons light par exemple, ainsi que tous les produits light à base d'édulcorant, tout en continuant d'encourager le goût sucré, stimulent le besoin de sucre et une compensation en graisse. (...)

Pour les personnes se rappelant avoir toujours été rondes, même enfant ou bébé, il faut vérifier avec elles par le biais de photos, de témoignages des parents, de la famille, si cette affirmation est juste.

Et faire préciser : "à partir de quel âge exactement :
à la naissance, bébé, petit enfant, adolescent ?
Quels sont les cycles de prise de poids et perte de poids ?"

Afin que ce travail soit teinté d'humour, il est mis en images sous forme de BD ou de conte : cette histoire, c'est mon histoire !

Bouger, ça sert à être plus énergique, plus en forme, plus détendu.
Le MOUVEMENT est un bon allié pendant et après la période d'amincissement. Pourquoi ?
D'une part, parce qu'il s'inclut dans la logique de changement : changement d'habitudes alimentaires, changement dans le rapport au corps - dont on prend soin sans le maltraiter -, changement dans les stratégies d'ouverture sur l'extérieur.
D'autre part, parce qu'il permet d'entretenir et de raffermir la masse musculaire (même avec des micro-mouvements) et en même temps de brûler quelques calories.

Je parle de mouvements et non pas uniquement de sport.
Pour trois raisons :
le mot "sport" peut décourager certains bonnes volontés, soit parce qu'il induit une contrainte et démobilise a priori
soit parce que certaines personnes ont un surpoids qui ne leur permet pas d'envisager directement la pratique d'un sport.
D'autres n'ont simplement pas envie.
En outre, si une personne est dans un schéma "maîtrise-relâchement" (le même qu'elle applique avec les régimes restrictifs), elle va le reproduire pour le sport : je contrôle mon régime, je fais du sport à outrance, puis je me relâche sur le plan de la nourriture, c'est l'anarchie, j'arrête le sport, car mes efforts ont été trop intenses d'un seul coup (avec ou sans plaisir). Ce schéma a un effet désastreux sur la reprise de poids ... et sur le moral.

Outre la reprise des kilos perdus, les produits hyperprotéinés sont source d'autres risques :
- Ils peuvent entraîner des carences (en glucides, en lipides et vitamines).
Ainsi ils sont souvent soumis à surveillance médicale et limités dans le temps.

- Ils empêchent la réconciliation avec la nourriture qui, réduite à l'état de poudre au goût chimique, devient quasiment virtuelle.

- Ils coupent du plaisir de goûter les "vrais aliments" et d'apprécier leur texture, leur consistance, leur couleur, leur odeur, leur saveur.

- Ils éloignent l'envie de se mettre à table : ils sont vite avalés, debout entre deux activités.

- Ils favorisent justement l'habitude "d'avaler" les aliments (typique des personnes en surpoids) au lieu de prendre son temps pour le repas.

- Ils ne modifient pas le comportement alimentaire à moyen et long termes.
Or le changement progressif du comportement alimentaire est un des facteurs de réussite du processus Minceur.

- D'un point de vue cognitif, ils maintiennent une logique de restriction qui entraînera à terme un sentiment d'échec et de dévalorisation lors de la reprise de poids ("j'ai encore échoué, je n'y parviendrai jamais, je suis incapable, sans volonté, etc.").

Au-delà des 9 clés impliquées dans le programme surpoids, quelques petites phrases assassines peuvent aussi bloquer le processus de la perte de poids.
Il s'agit de phrases péremptoires, répétées comme un disque rayé, assénées comme des vérités dans l'enfance qui ont laissé leur trace dans le cerveau.
Dans sa vie d'adulte, la personne peut les reprendre inconsciemment à son compte comme on chantonne un air connu, sans "percuter" le sens des paroles. Question à se poser : qui parle quand je dis telle ou telle phrase assassine ? Voici, en résumé, un échantillon de quelques-unes :

- L'équivalence : rondeur = bonne santé et minceur = maladie
Les gens bien portants ne sont pas maigres.
Avoir bon appétit est une bonne maladie.
Manger est une bonne maladie.
Tu ne manges pas, tu es malade ?
Mon petit chéri, as-tu bien profité en vacances ?
Dans la famille, nous avons toujours été un peu ronds, c'est signe de bonne santé.

- L'équivalence : nourriture = amour et refuser la nourriture = refuser l'amour
(...) Manger pour faire plaisir à Maman, une variante : Mange sinon Maman va être triste (...) Les enfants bien élevés finissent toujours leur assiette (...)

- L'équivalence : manger (beaucoup) = aimer la vie et ne pas manger (beaucoup) = ne pas aimer la vie, devenir triste
Bien manger, bien boire, c'est aimer la vie.
Les ronds sont gais, les maigres sont tristes.

- L'équivalence : manger (beaucoup) = c'est la solution miracle
Dans la vie, il faut avoir du poids (...)
Dans la vie, il faut se montrer fort.
Grignoter, ca m'aide à réfléchir.
On a toujours besoin de s'imposer.

- Générer la peur du manque ou la culpabilité
Profite ma fille, mange, c'est gratuit ! (...)
Finis ton repas, pense à tous les petits enfants dans le monde qui ont faim.
Mieux vaut faire envie que pitié.
Mieux vaut avoir une armoire pleine que vide.
Mange, tu ne sais pas de quoi demain sera fait.
Mange, tu ne sais pas qui te mangera !
Mange, mange car tu manges ton pain blanc le premier !

- Se charger des valises des autres (parents, famille, amis, etc.)
Je prends beaucoup de choses sur moi.
Je porte tout le poids du passé.
Je porte tout le poids du secret.
Tu es le pilier de la maison, grand et fort comme ton père.
Tu es une femme forte, comme moi, dit une mère à sa fille (...)

Dans ma pratique, pour désamorcer la croyance-frein cachée dans la phrase assassine, je commence par assouplir la croyance en posant des questions-clé :
- Qui dit ça ?
- Et vous, qu'en pensez-vous ?
- Avez-vous déjà constaté le contraire ?
- Avez-vous des exemples où ce n'était pas vrai ?
La phrase présentée comme une vérité sans appel se transforme peu à peu en interrogation. (...)

Clés psychocorporelles proposées par l'auteur = thèmes majeurs souvent présents chez une personne en surpoids

Clé n°1 = la clé de l'abandon

C'est un thème très souvent impliqué dans la prise de poids, un thème plus important qu'il n'y paraît.

Bien sûr tout le monde n'a pas été abandonné, délaissé ou confié à des mains étrangères dans la petite enfance. Mais, du point de vue du cerveau, qu'un événement, une situation ou un conflit soit réel, symbolique ou imaginaire, pour lui : c'est réel.
Ce peut être l'abandon d'une relation, d'une personne, d'un projet ...
J'abandonne ou je suis abandonné(e). (...)

Parmi les événements-bis significatifs et particulièrement parlants, je citerai :
- L'arrêt du tabac. Si je vis ma décision consciente d'arrêter de fumer comme - inconsciemment - l'ABANDON d'une partie de ma personnalité, l'ABANDON d'un mode de vie, l'ABANDON d'un lien social (...) tout dépend de MON RESSENTI (...)

- La ménopause. Lorsque la femme ressent, inconsciemment ou non, la ménopause comme l'ABANDON de sa vie de femme en situation de procréer, ou pire, de femme dans son ensemble, elle peut en effet prendre du poids.
C'est oublier que la femme en elle, composée de mille autres aspects (femme amante, femme aimante, femme professionnelle, femme sociale, femme à évolution spirituelle, femme créative, etc.) ne meurt pas ! (...)

- L'abandon d'un projet professionnel ou d'un projet de vie (...)
- Changement de vie à la suite d'études menées à l'étranger ou d'un mariage (...)
- Le décès d'un être cher (...)
- L'abandon réel d'un enfant ou le ressenti de l'abandon (...)

Clés psychocorporelles proposées par l'auteur = thèmes majeurs souvent présents chez une personne en surpoids

Clé n°9 = la clé du stress de la silhouette

Un conflit se crée entre l'image réelle du corps enrobé et l'image inaccessible de la femme au corps idéal. (...)

Ce qu'il faut crier haut et fort, c'est qu'AUCUNE DE CES FEMMES N'EST REELLE, c'est-à-dire ainsi modelée par Dame Nature.
Ce ne sont que des IMAGES, des femmes virtuelles en quelque sorte.

Soit il y a retouche par la chirurgie esthétique ou le maquillage, soit il y a retouche des photos de magazines. Ou encore des privations draconiennes par des régimes inacceptables à terme par le corps. Les mannequins sont soumis à des régimes alimentaires souvent inhumains qui représentent un réel danger pour l'équilibre physique et psychologique.

Pourquoi croyez-vous que les agences font appel à des mannequins de plus en plus jeunes que l'on "vieillit" artificiellement ? Parce que leur corps s'approche d'une image stéréotypée de la perfection en vogue dans le monde occidental.

Dans d'autres parties du monde, d'autres critères esthétiques ont la faveur.
Parfois à l'opposé des nôtres. Il est bon de garder cette pluralité en mémoire afin de prendre un peu de distance avec une image imposée, présentée comme seul salut !

Deux facteurs apparemment anodins accentuent pourtant le stress de la silhouette : le MIROIR et la BALANCE. (...) La pesée une fois par semaine est suffisante. Plus souvent, elle devient obsessionnelle.

Aborder l'image du corps progressivement, en imagination puis ponctuellement (ce que j'aime dans mon corps) avec des jeux de tissus aide à rétablir une relation positive au corps.

La clé du stress de la silhouette est une CLE-CADENAS. Elle bloque toutes les autres. Tant que la silhouette n'est pas acceptée telle qu'elle est en début d'amincissement, elle verrouille le processus de perte de poids.
Un des moyens pour le débloquer et enclencher un processus minceur durable sans reprise de poids est de réhabiliter son corps. Ce n'est pas un objet séparé et un ennemi ! Si je le considère ainsi, je me sépare d'une partie de moi-même (...)

Au croisement de l'histoire collective et de l'histoire personnelle, le cerveau peut nous faire grossir car il raisonne en terme de survie de l'espèce et de l'individu.

Pour le cerveau archaïque, survie se traduit par réserves (de graisses) dans le corps et donc surpoids. Il ne connaît pas la mode récente de la minceur !

A travers l'histoire de l'humanité, l'espèce humaine a appris à stocker des graisses pour survivre en cas de famine, de guerre, de périodes de sous-alimentations. Nous avons tous ce programme dans notre patrimoine génétique, cependant nous ne sommes pas tous en surpoids.
Mais quand l'histoire personnelle s'en mêle, elle peut venir renforcer ce programme collectif inné.