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Citation de Maldoror


Ma mère est morte ! Celle que je fuis depuis vingt ans sur tous les champs de batailles, à des milliers de kilomètres. Je m’étais coupé les cheveux et vêtue de noir pour ne plus lui ressembler, pour que mes confères reporters ne puissent pas m’identifier à celle que l’on surnommait à Paris « la dernière des surréalistes ».
Elle est donc morte, celle que je rends responsable du suicide d’Eric et qui riait, le soir même de la disparition tragique de son fils, en se confiant à une amie : « Vous ne le croirez pas, mais la disparition de cet enfant quelque part me libère. »
Elle a emporté avec elle à jamais son secret - le secret de son désamour pour Eric, ce fils non désiré qu’elle abhorrait, avant même sa naissance, parce qu’il était une entrave à sa liberté : « Je hais cet enfant que je porte dans mon ventre », disait-elle fréquemment.
Plus tard, elle le laisserait tomber en se coiffant. Il lui arrivait de le perdre dans les rues. Elle rentrait le soir, de Nice, et disait à mon père : « Mon Dieu ! J’ai oublié le petit au Casino ! »
Lorsque Eric fut un peu plus grand, à Saint-Paul-de-Vence, elle l’envoyait pique-niquer tout seul au cimetière pour retrouver ses amants à Cap-d’Ail ou à Eden Roc.
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