La nature du lien de subordination entre le salarié et son employeur est double : il y a une nature formelle, juridique, la nature apparente. C'est-à-dire, pour un moment donné, le salarié se met aux ordres de l'employeur et, dans les limites définies par la loi, il doit accomplir le travail que lui désigne l'employeur. Et puis il y a un lien plus profond, une subordination plus profonde, sur laquelle justement Marx avait mis le doigt, c'est-à-dire que le salarié est libre, mais du fait qu'il ne possède pas les moyens de production, il est surtout libre de crever de faim s'il ne travaille pas pour un capitaliste. Après, on va dire qu'il est libre de choisir pour lequel, mais il n'est pas libre de ne pas crever de faim. Et donc, à partir de là, il y a une subordination bien plus insidieuse, bien plus profonde. On peut dire qui se fait de manière anonyme, par les lois du marché, par les simples lois de la concurrence et qui dit que si vous êtes dépourvu de capital, si vous êtes un simple travailleur, vous devez trouver un capitaliste qui veut bien de vous, et qui va bien vouloir avoir la gentillesse d'exploiter votre travail. Et si vous n'en trouvez pas, eh bien, malheur à vous.
Lors de l'interview de la série documentaire de Gérard Mordillat et Bertrand Rothé, Travail, salaire, profit, épisode 1 : Travail.
Qu’est-ce que le profit ? Par quoi, et surtout par qui, est-il créé ? Quels mécanismes régissent sa répartition, et comment contribuent-ils à obscurcir son origine ?
tout salarié passe une partie de son temps de travail à produire de la valeur sans contrepartie. Le profit a pour origine l’appropriation de travail gratuit
Ce ne sont pas les excès du profit qui accablent la majeure partie de l’humanité, mais son existence et sa logique mêmes
Chez K. Marx le travail productif se définit en dehors de toute référence à son contenu matériel