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Citation de Woland


[...] ... [Dominique Strauss-Kahn] entend dégager des idées pour relancer la croissance sur notre continent. Le socialiste regrette que les citoyens européens dans leur ensemble ne soient pas à la hauteur de leur potentiel économique. Il invoque une raison principale : le choix conscient de travailler moins longtemps.

Il n'y a rien de problématique en soi ; après tout, le bonheur ne procède pas simplement du revenu. Mais il y a une face noire, ajoute l'ancien ministre de Lionel Jospin.

Le chômage. La faiblesse du taux d'activité. Comment y remédier ? Le directeur général du FMI [= c'était avant le scandale new-yorkais, doit-on le préciser ? ] évoque la consolidation du système financier, la création d'un "marché unique du travail" pour les travailleurs, mais soudain, il va beaucoup plus loin :

- La solution la plus ambitieuse, largement discutée dans la littérature académique, serait de créer une autorité budgétaire centralisée, aussi indépendante politiquement que la Banque Centrale Européenne (BCE).

Dans la salle de l'ancien Opéra de Francfort, personne ne se lève pour protester contre les propos de DSK. Le candidat putatif à l'élection présidentielle française, l'homme dont les médias se plaisent à vanter le talent, l'oracle sur qui l'on compte pour redresser la France si ce n'est le continent, vient pourtant de défendre une solution provocante pour l'Europe. Alors même que le vote du budget a toujours été l'un des exercices démocratiques majeurs, il serait "ambitieux" de le confier à un "gouvernement économique" responsable devant personne et surtout pas devant le peuple. La langue du socialiste a-t-elle fourché ? Pas du tout, puisqu'il précise :

- L'autorité fixerait les orientations budgétaires de chaque pays membre et allouerait les ressources provenant du budget central pour mieux atteindre le double objectif de stabilité et de croissance.

Le contrôle de la discipline budgétaire, prévue dans le cadre des Etats, serait retiré au Conseil européen pour être confié à la Commission. Celle-ci est le bras armé de l'Europe mais un bras dont la légitimité démocratique a toujours été mise en doute. (1)

(1) : la Commission européenne, son nom exact, représente l'intérêt commun à tous les Etats membres. C'est une sorte de gouvernement en charge de l'application des traités. Elle tire également son pouvoir de son monopole d'initiative. Tous les textes européens à caractère législatif doivent être proposés par elle. Le Parlement européen n'en a pas le droit - ce qui réduit largement ses prérogatives - mais il possède un pouvoir de censure et peut obliger la Commission à démissionner. Cette dernière comprend vingt-sept commissaires (un par Etat membre) et est actuellement présidée par le Portugais José-Manuel Barroso. ... [...]
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