Si je vous ai raconté cette histoire, a repris Mr Priviletti, c'est parce qu'elle montre la place de l'art dans la destinée des hommes. Et dans la destinée des femmes. Vous êtes le plus grand peintre du siècle et vous mourez assassiné par des voyous. L'art n'accorde aucun privilège, il n'apporte ni reconnaissance ni fortune. Il ne pèse dans la balance d'aucune sorte de justice et ne connaît pas la mesure de l'égalité. Il n'est même pas éternel. Et s'il est la consolation des hommes, et des femmes, c'est seulement pour ceux et celles qui veulent et savent l'apprécier. A l'amour que vous voudrez lui porter, l'art ne vous rendra rien. p.101