Pendant plus de quarante ans, José Antonio Abreu s’est battu pour défendre l’idée que l’orchestre n’est autre qu’une société idéale. Ainsi, un enfant qui l’intègre tôt s’enrichit des valeurs de solidarité, d’harmonie et de compassion mutuelle, dont il peut ensuite faire bénéficier sa communauté.
Je prends progressivement conscience que j'expérimente le minimalisme depuis six mois. Je mène une existence avec un simple sac à dos et une soixantaine d'items - dont la majorité est constituée par mes habits. Or, je n'ai jamais ressenti de quelconque manque depuis le début de ce voyage. En revanche, lorsque je pense à tous les objets qui sont entassés dans ma cave et qui attendent mon retour, une légère angoisse resurgit. Je me sens comme prisonnier de ces effets qui mimposent un point d'ancrage, freinent ma mobilité et m'accaparent une part de mon cerveau. L'une des formes du minimalisme pourrait-elle être l'un des chemins vers l'apaisement que je recherche ?
Entre couchsurfeurs, et plus largement voyageurs, les rencontres ne durent que quelques jours, parfois quelques heures, avant que chacun ne reprenne sa route. Alors on ouvre son cœur. Les globe-trotters présentent des similarités : ils sont sur les chemins pour une raison, souvent personnelle et profonde, un traumatisme, des interrogations. Partager avec eux et d'une grande richesse pour se découvrir.
Le regard perdu sur l'horizon, je comprends que ce périple ne sera qu'une série d'oscillations entre moments difficiles et exceptionnels. Je prends alors conscience qu'il faut que je saisisse ces instants de joie. L'esprit du voyage au long cours commence à se diffuser en moi.
Touchant la poche dans laquelle je garde mon précieux passeport, je réalise à quel point je suis chanceux d'être né en France.
Dans cette nature délaissée à elle-même, mes pensées s'estompent, mes doutes me quittent, mon corps se relâche. Serais-je entrain d'identifier un remède à ce sentiment de solitude et d'angoisse dévorante qui parfois envahit ma vie ?
La famille (...) se contente de peu, mais se satisfait de ce qu'elle a. A les côtoyer, je prends conscience qu'en Occident, conditionnés par la consommation de masse et le marketing, poussés par les lobbyistes industriels, nous vivons avec trop. Observant le ciel étoilé chargé de milliers de points lumineux qui transforme les steppes en un lieu mystique, je m'interroge. Si nous voulons traverser les défis environnementaux qui nous font face, ne faudrait il pas réapprendre à vivre plus simplement ?
L'apprentissage de ces derniers mois à voyager pourrait-il être aussi facilement balayé d'un simple revers de la main ? A mon retour en France, vais-je devoir renouer avec ma vie d'avant, happé par un système qui m'interroge, sans réussir à réinventer ma route ?
La richesse du voyage au long cours se mesure dans le temps qu'il offre aux rencontres
J'avais toujours naïvement imaginé que les sentiments transmis par une mélodie étaient universels. Au contact de Paramet, je comprends que la musique ne se perçoit pas d'une manière uniforme dans le monde.