AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Cielvariable


Il m’aime. Il m’aime. Il m’aime», se répétait Marie en coupant des tiges d’ancolies roses.

Simon ne l’avait pas oubliée. Il pensait à elle et reviendrait à Nantes. Elle l’avait toujours su. En fermant les yeux, elle l’imaginait, rieur, lui tendant les bras, beau comme un prince. Elle appuierait sa tête contre la casaque rêche, respirerait la poudre des combats dont le tissu était imprégné avant de percevoir l’odeur chaude de Simon, poivrée, piquante, musquée.

Il se pencherait sur elle, chercherait sa bouche avec avidité, elle sentirait les poils durs d’une barbe mal rasée râper ses joues, meurtrir son cou, et elle souhaiterait que ces rougeurs restent longtemps, preuves du désir de Simon.

Vorace, il la baiserait au front, aux yeux, lui croquerait l’oreille, se perdrait dans ses cheveux avant de s’emparer de ses lèvres, avant d’enfoncer une langue si agile quelle la forcerait à répondre à cet embrassement.

Elle suffoquerait délicieusement, son cœur s’emballerait, sa raison lui échapperait dans cet affolement voluptueux.

Le père Thomas avait beau fustiger ses ouailles et leur répéter que succomber à la chair mène droit à l’Enfer, Marie LaFlamme ne pouvait s’empêcher de rêver ainsi à Simon. Elle frissonnait à inventer cette scène de retrouvailles, se la remémorant cent fois l’heure, ajoutant des détails brûlants, précisant l’ardeur des baisers, l’audace d’une main. Elle taisait ses songes osés à tous, persuadée qu’on la condamnerait, que personne ne pouvait comprendre.

Est-ce qu’on avait jamais aimé autant qu’elle?

Non, sûrement non.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}