Claire Champenois

Rien qu’à voir la couverture du livre, on est conquis. La jeune femme mise en scène sur un sol en damier nous tend une pomme assise sur le sol au milieu de ballons en forme de cœur . Elle arbore une tenue faite d’un corset et d’une jupe blanches. On peut réfléchir longtemps aux rapports entre le péché originel symbolisé par la pomme intacte que la writteuse nous tend et pureté incarnée par les couleurs, l’attitude physique et la candeur avec laquelle elle nous tend cette pomme intacte. On pourrait discourir longtemps sur cette image de couverture et parcourir toutes les illustrations du livre pour en voir les sens cachés et le quotidien de l’artiste. Plonger dans le monde de l’artiste et se laisser bercer par ses images riantes et colorées. Lady K ne travaille pas que sur le mobilier urbain, elle façonne sa propre apparence.
On peut également plonger plus profondément dans le livre, car au-delà des images, il y a les mots: writteuse, ou over-pressionnisme pour ne citer que ces deux-là. Lady K dynamite toutes les conventions, y compris le côté vandale associé au street art, en se servant de plaques de plexiglas pour modeler le paysage sans le dégrader définitivement. Au niveau du texte, il se présente comme une longue interview de l’artiste, ce qui lui confère un dynamisme solaire. Ce livre est une réussite, que je conseille non seulement aux amateurs de street art, mais aussi à tous les curieux d’un art alternatif.