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Critiques de Clara Pierre (2)
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Troubadour

Gentes dames et nobles damoiseaux, connaissez-vous l'histoire de Gaucelm Faidit ?



Quelle bonne surprise que ce roman déniché dans les rayonnages bigarrés d'une petite bibliothèque de vacances ! L'auteur, Clara Pierre, est une Américaine passionnée par la période médiévale, et plus particulièrement par la langue occitane, qu'elle pratique. Dans son roman, elle réinvente la vie du troubadour Gaucelm Faidit, originaire d'Uzerche et contemporain de Bernard de Ventadour ou de Peire Vidal, à la charnière des XIIe et XIIIe siècles.



Moins connu que ses illustres confrères, ses traces historiques sont plus floues, ce qui laisse à l'auteur une grande liberté d'interprétation sur son parcours, comme elle l'explique dans sa note historique. Sur les pas de Gaucelm Faidit, on découvre les mécènes de l'époque, comme le comte Raymond de Toulouse ou Marie de Ventadour. On plonge dans le quotidien contrasté du Moyen Âge, avec ses prêtres et ses filles de joie, ses bûchers d'hérétiques et ses "cours d'amour" mises au goût du jour par Aliénor d'Aquitaine...



Dans un style précis et vivant, truffé d'expressions et de chansons en langue d'Oc, Clara Pierre reconstitue à merveille le métier de troubadour et le mode de vie médiéval, jusqu'à une prise de château fort particulièrement réaliste. Les chapitres consacrés à Guilhelma, la compagne du troubadour, et à la jeune Douce de Ventadour, offrent de beaux portraits de femmes. Entre Toulouse, Ventadour, Mondragon et Courthézon, ce roman itinérant ne verse pas dans le sensationnel ou l'ésotérisme : le destin de Gaucelm Faidit est une vie parmi d'autres, avec ses joies, ses tracas, ce qu'il faut d'amour et d'aventures, et plus de talent que d'ordinaire.



Voudrez-vous entendre à votre tour ses chansons ?
Lien : http://m.youtube.com/watch?v..
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Troubadour

J'ai mis beaucoup, beaucoup de temps à lire ce roman, ce qui n'est pas bon signe. Si je l'ai lu jusqu'au bout, c'est parce que son sujet m'intéresse particulièrement et que je voulais voir jusqu'au bout ce que l'auteure en faisait. En temps normal, j'aurais abandonné bien avant la fin.

L'avantage, c'est que comme il s'agit d'un "road movie" qui suit les errances d'un troubadour et qu'en dehors de ça, il n'y a pas vraiment d'intrigue, le fait de le lire par tous petits épisodes ne m'a posé aucun problème.

Le premier gros souci, c'est que c'est long, poussif, descriptif, que ça s'appesantit sans cesse sur des détails insignifiants et sans valeur, et qu'il ne s'y passe vraiment pas grand-chose.

Et là, on pourrait se dire : c'est une universitaire, nous allons donc au moins avoir droit à quelque chose de rigoureux d'un point de vue historique, à défaut d'avoir un roman passionnant.

Patatras, encore raté.

Dans sa postface, Clara Pierre nous fait la liste a priori exhaustive, selon elle, des libertés qu'elle a prises avec l'histoire. Elle aurait mieux fait de s'abstenir, car du même coup on s'attend à ce que tout le reste soit authentique et parfaitement documenté, et autant le dire, on est très loin du compte. C'est une véritable collection d'anachronismes, d'inexactitudes, voire d'énormités qu'elle va nous servir tout au long de ces très longues 520 pages.

Ainsi, elle va user à foison des mots "cathares" et "parfaits"... qui n'avaient pas cours à l'époque.

Ses personnages vont pianoter sur le bord d'une table, ou manger des pommes de terre au début du 13è siècle.

On va découvrir dans les cendres d'un bûcher, un bijou représentant une "croix cathare" : les cathares abhorraient la croix. Parlons-en d'ailleurs, de ces bûchers, qui selon elle ont lieu à foison dès 1201, 8 ans avant le début de la croisade.

Elle nous met aussi des cathares en Limousin, et même un évêque cathare à Orange, où ces hérétiques étaient inexistants.

En 1209, elle nous dit que Richard Coeur de Lion est mort depuis 3 ans, alors qu'il est mort en 1199.

Elle nous parle de la fraternité blanche de Toulouse en 1202, alors qu'elle n'a été créée qu'en 1209, nous parle des prêches de St Dominique en 1202 alors qu'il n'est arrivé en France qu'en 1205, nous parle des Dominicains à une époque où ils n'existaient pas encore, nous dit que Foulques de Marseille est évêque de Toulouse en 1202, alors qu'il ne l'est devenu qu'en 1205.

Elle dit que Trencavel était seigneur de Nîmes alors qu'il ne l'a jamais été.

Elle nous parle de l'endura, soi disant jeûne cathare jusqu'à la mort, légende urbaine qui n'a jamais existé, et à plus forte raison avant la croisade où elle le situe.

Elle fait d'énormes confusions entre les devoirs des croyants cathares et ceux des "revêtus", équivalents des prêtres : son héroïne, Douce, devient ainsi "revêtue" sur un coup de tête alors qu'elle était catholique jusqu'alors, ce qui est impensable sans une longue période en tant que simple croyante, puis comme novice.

Elle parle de la pénitence publique du comte de Toulouse en 1209, en présence de Pierre de Castelnau, alors que cette pénitence a eu lieu en 1208 et que Castelnau était déjà mort, puisque c'était précisément la principale raison de ladite pénitence.

Il n'y a qu'un seul domaine dans lequel Clara Pierre semble en connaître un rayon, et sur lequel je n'irai pas la contredire – d'ailleurs ça semble vraiment être son domaine d'expertise universitaire – ce sont les troubadours et tout ce qui s'y rapporte. C'est la seule note positive que j'en retiendrai.

Écrire un roman historique est un travail difficile et exigeant : sauf à aller vers l'uchronie (encore que les bons uchronistes connaissent très bien L Histoire pour mieux la dévier), cela nécessite de faire de très solides recherches, et même avec la meilleure volonté du monde, on n'est pas à l'abri de l'erreur ou de l'anachronisme.

Mais là, on n'est plus dans l'erreur isolée, on est dans l'approximation la plus totale, et je ne peux le pardonner. Car au juste, ce n'était pas si difficile d'éviter la plupart de ces terribles écueils, il suffisait juste de lire sérieusement quelques livres de vrais spécialistes.

On boira d'ailleurs le vin aigre jusqu'à la lie, puisque ça se termine par une scène de guerre totalement grotesque, où les défenseurs tirent au... trébuchet (!) sur des cavaliers en mouvement qui ont déjà pénétré dans les murs de la ville, et que les soldats se battent avec des "tubes à feu" (j'attendais presque les lance-roquettes et les mitrailleuses), sans compter les multiples invraisemblances liées à la position du personnage principal et à la manière dont il s'en sort miraculeusement.
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