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Citation de batlamb


Mais il y a ceux qui meurent de faim et je ne peux rien faire à part naître. Ma rengaine est : que puis-je faire pour eux ? Ma réponse est : peindre une fresque en adagio. Je pourrais souffrir la faim des autres en silence mais une voix de contralto me fait chanter – je chante mat et noir. C’est mon message de personne seule. La personne mange l’autre car elle a faim. Mais je me suis nourrie de mon propre placenta. Et je ne vais pas me ronger les ongles parce que ceci est un adagio tranquille.
Je me suis arrêtée pour boire de l’eau fraîche : le verre en cet instant-ci est de cristal épais à facettes et avec des milliers d’étincelles d’instants. Les objets sont-ils du temps arrêté ?
La pleine lune continue. Des horloges se sont arrêtées et le son d’un carillon rauque s’écoule sur le mur. Je veux être enterrée avec ma montre au poignet pour que dans la terre quelque chose puisse faire palpiter le temps.
Je suis si ample. Je suis cohérente : mon cantique est profond. Doucement. Mais croissant. Il croît encore plus. S’il croît beaucoup il devient pleine lune et silence, et fantasmagorique sol lunaire. Aux aguets du temps qui s’arrête. Ce que je t’écris et sérieux. Va devenir un dur objet impérissable. Ce qui vient est imprévu. Pour être inutilement sincère je dois dire que maintenant il est six heures quinze du matin.
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