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Citation de AuroraeLibri


Elle marchait à Aranjuez ; les bords de la rivière étaient vert, jaune et gris. Elle n’était qu’une enfant, et le roi son père était vêtu de noir. Ana ne pouvait voir son visage, qui lui était dissimulé, d’en bas, par la grande fraise qu’il portait autour de son cou. Vu ainsi, de dessous, cela faisait une immense fleur blanche dont la corolle épanouie lui cachait jusqu’à ses yeux… Ils avançaient tous deux sous les grands arbres minces le long de la rive du Tage et elle entendait la voix de son père qui résonnait dans un doux roulement au-dessus de la fraise, dont les tuyaux s’agitaient comme s’ils eussent été secoués par le vent… Mais il n’y avait pas de vent ; l’air était calme et immobile, et Ana sautait en l’air à petits bonds, sans lâcher la main qui la tenait, pour essayer d’apercevoir les yeux de son père et sa bouche qui lui parlait. Seulement la tête du roi était vraiment trop haut, trop loin, et la voix disait : « Regarde, ma chérie. Regarde les roseaux qui naissent de l’eau !… » C’était comme un chant, fort et doux, dans l’air jaune des bords du Tage : (...).

Première partie. Le fils de mon silence
Chapitre V
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