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Critiques de Claude Eveno (6)
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L'humeur paysagère

J'ignore si ce livre s'adresse à un public en particulier (urbanistes paysagistes, amoureux des jardins publics, parisiens flâneurs dans les espaces de verdure de la capitale), mais je le trouve merveilleusement bien écrit.



J'en suis arrivée à lui, indirectement (ou plutôt directement), grâce à Linda Lê, avec laquelle Claude Eveno a signé le livre Memento mori.



J'ai ensuite choisi, pour découvrir son écriture, le petit mais fort dense livre intitulé histoires d'espaces, qui se lit nettement plus lentement.



Ce deuxième titre a attiré ensuite mon attention, par sa quatrième de couverture. J'adore les flâneries teintées de réflexions historiques, littéraires et même architecturales. En ce sens, c'est un livre exceptionnel, mais je n'ai pas le bagage culturel, notamment des connaissances de la région parisienne et de son Histoire, pour tout savourer. Aussi, je me suis laissée charmer surtout par les descriptions de la nature, les commentaires en marge des illustrations et par le phrasé enveloppant de l'auteur. Une langue exquise doit faire le délice de tout traducteur ou d'un lecteur assidu quelconque.



Le livre s'achève, fort pertinemment, avec une belle considération de Véronique Rossignol : « Celui qui se dit depuis toujours “tiré à hue et à dia entre les images et les mots” commençait chaque rentrée scolaire par lire aux nouveaux étudiants de l'École nationale supérieure de la nature et du paysage à Blois, où il a enseigné l'histoire des jardins pendant treize ans, un extrait d'Enfance de Nathalie Sarraute, “une merveille de traduction par les mots de la chose regardée”, qu'il cite dans Un monde avant. » (Livres Hebdo)
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Memento mori

Deux livres comme deux jumeaux assis tête-bêche dans ce superbe écrin blanc immaculé. Linda Lê et Claude Eveno se sont associés, dans une sorte de chant du cygne, peu avant leurs propres morts, pour une oeuvre poétique, véritable ode à « l'irréel ».



« Souviens-toi que tu vas mourir, se répétait-il. Cette cantilène, curieusement, l'aidait à vivre ». N'est-ce pas un récit conçu comme un viatique que nous propose Linda Lê, pour qui la mort est un des thèmes de prédilection ? Sa langue bien pendue, avec des mots ciselés et choisis avec le plus grand soin, usant souvent d'allitérations et assonances suggestives nous emportent dans le rêve éveillé de ce narrateur sans nom, mais dont il nous semblera au final tout connaître, car nous suivons son évolution de l'enfance jusqu'à la quarantaine.



« Tout appartenait au cauchemar et au rêve. […] Il était le héros d'histoires horrifiques, le protagoniste de contes des milles et un mauvais rêves, le personnage central de fables meurtrières, le spectre suceur de sang, le fantôme qui hantait les nuits de vampire, le roman-photo illustré par des clichés sanglants. »



Ce « nageur à contre-courant », chez qui tout est dans « l'entre-deux » est obnubilé par la mort et trouve refuge dans l'admiration constante et sans bornes de collages « où la mort se trouvait omniprésente », où elle figurait comme une salutaire « possibilité d'aller à la rencontre de son autre moi, si avide de sensations inédites, si quémandeur de frissons nouveaux ».



Le lecteur est vite sensible à l'esthétisme de cette oeuvre bicéphale, car à lui aussi après tout « il lui semblait que le duel avec la MORT avait toujours constitué l'essentiel de son existence ».



Je retiens avec grand émoi ce collage expressément nommé (p. 38) et intitulé « Tristesse ».



Je me suis d'abord imprégnée de la grande délicatesse des collages pour ensuite goûter le texte de Linda Lê, qui m'a une nouvelle fois renvoyée à l'observation plus attentive des collages dont les diverses sources sont citées en fin d'ouvrage.



Un livre magnifique des éditions Sens & Tonka que je découvre ainsi.
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Histoires d'espaces

Je dois la découverte de Claude Eveno, dont j'adore le style d'écriture, avec des phrases souvent longues, ondoyantes et enveloppantes, d'une beauté à couper le souffle, à l'écrivaine Linda Lê.



La bibliographie de Claude Eveno est prolifique et c'est tant mieux. J'avais dans un premier temps choisi ce livre en particulier parce que ma fille aînée veut devenir architecte. Je le lui ai offert et j'en suis doublement fière, car j'ai pu le lire aussi. C'est tout d'abord un très bel et délicat objet (Bravo aux éditions « sens&tonka » !) : une couverture moirée et un format assez insolite (11 × 20 cm), de très belles polices de caractères (elles sont indiquées sur la dernière page), des photos en noir et blanc dont on peut cependant regretter la taille, mais dont on devine aisément la beauté et qui sont très pertinemment insérées.



Avec beaucoup de sensibilité, de bon sens et de professionnalisme, Claude Eveno nous propose une flânerie assez extraordinaire à travers divers espaces qu'il analyse avec l'érudition qui le caractérise (il invoque souvent des écrivains et des penseurs). J'ose dire qu'il crée pour nous une petite et gracile philosophie assez optimiste somme toutes de l'évolution des espaces, à partir d'exemples concrets et marquants (dont « la découverte marque à jamais »).



À lire assurément, pour beaucoup de raisons, dont l'élégance du style n'est pas des moindres.



Et pour ceux qui ne connaissant pas du tout d'auteur je conseille un tour sur le net pour en apprendre plus, car c'était une personne enviable, même si apparemment très discrète.



Voici, à titre d'exemple, sa présentation sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature (Mel) :



« Cinéaste documentariste, de 1971 à 1983. Enseignant au département d'urbanisme de l'université de Paris VIII Vincennes, de 1978 à 1981. Rédacteur en chef des Cahiers du CCI et éditeur du Centre de Création Industrielle au Centre Georges Pompidou, de 1985 à 1990. Conseiller de programme à France Culture, de 1991 à 1999. Éditorialiste à la revue L'Architecture d'Aujourd'hui, de 1994 à 1998. Rédacteur en chef de Monumental, revue scientifique et technique des monuments historiques, de 2000 à 2004. Directeur des études à l'École nationale supérieure de Création Industrielle, de 2002 à 2008, et membre du Conseil de la recherche de la Délégation aux Arts Plastiques au ministère de la Culture, de 2004 à 2008. Professeur à l'École nationale supérieure de la Nature et du Paysage, de 2000 à 2013. Claude Eveno a été élu au Conseil d'administration de la Mel en juin 2016. Il a été président de mars 2017 à octobre 2018.

Il est décédé le 29 juin 2022 ».

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Quelques-uns

Cinq parties consacrées à cinq personnages.

C’est le bilan d’une vie, le bilan d’une époque. Les rêves réalisés ou non, les joies, les désillusions.

Tous sont liés depuis leur jeunesse. Tous sont désemparés par la mort de Paul.

Chacun à sa manière est extrêmement touchant.

Thomas, enfermé dans la solitude et le silence, au fond des Cévennes. C’est un collectionneur du passé. S’il communique peu, il assure la transmission par les livres. Les livres sont sa force, sa vie, son prolongement.

Ana, nostalgique des années 60, des combats politiques et de la liberté sexuelle.

Frédéric, atteint d’un cancer, aigri par les trahisons politiques.

Clément, fils de Thomas, cinéaste, porte le deuil des morts, le deuil du temps.

Madeleine qui s’est suicidée et vécut avec Paul une vie passionnée et tumultueuse.

Ces personnages ayant vécu l’espoir et l’exaltation de la jeunesse se retrouvent au soir de leur vie.

Heure des bilans. Bilan d’une époque.

Et que l’auteur dépeint bien tout cela, les sentiments, la société, la jeunesse, la vieillesse….

Il réussit à nous donner le sentiment de faire partie de leur groupe, de bien les connaitre.

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Adieu Léonard

Claude Eveno n'est pas un amoureux de la Joconde, même si il a passé beaucoup de temps à la regarder, à l'étudier. Ou peut-être à cause de ça.

Mais il est surtout un fin connaisseur de la peinture et de l'histoire. Dans ce récit, qui tient plus de l'essai que du roman, il les met de façon très intéressante en perspective.

Libre à vous ( j'avoue avoir été parfois surprise) d'adhérer ou pas à son analyse, mais laissez-vous emporter dans cette réflexion (promenade ?) toute en finesse et en érudition et vous verrez le monde de l'art d'un autre oeil.



Merci aux éditions Christian Bourgois de m'avoir permis cette intéressante découverte.



#AdieuLéonard #ClaudeEveno #EditionsChristianBourgois #lecture #livres #chroniques



Le quatrième de couverture :



Il y a 500 ans, Léonard de Vinci mourait à Amboise dans le manoir offert par François Ier pour qu'il vienne se mettre à son service. Léonard était arrivé en France trois ans plus tôt, accompagné de ses assistants et surtout avec la Joconde, qu'il vendit au roi. C'est le début d'un mythe dont 500 ans n'ont pas diminué la force, comme en témoignent les célébrations de 2019 et les visiteurs qui se pressent aujourd'hui devant les oeuvres, avant les foules qui vont se précipiter à la grande exposition qui ouvrira au Louvre au mois d'octobre. Adieu Léonard ! est à la fois un essai et un récit, celui d'un homme, un personnage, un amateur de peinture que la perspective du cinq-centenaire pousse un jour à revoir les oeuvres de Léonard. On le suit depuis sa première visite au Louvre, dans un cheminement répété à travers le musée pour s'interroger sur le sens du phénomène Vinci, dans sa vie imprégnée d'une culture façonnée par l'école et l'Histoire de France. Pour s'interroger sur l'oeuvre aussi, en regard de celles de ses contemporains, sur la place qu'on aurait pu lui accorder avec mesure dans la peinture de la Renaissance, si un détournement mythologique n'avait pas empêché de le faire. Un essai par la méditation intérieure du personnage et un récit de voyage sur les lieux où il va s'interroger, du Louvre au Clos Lucé, de Paris en Amboise, puis à Florence et Vinci, là où Léonard est né, s'est formé et a terminé sa vie. Un voyage dans ce que l'artiste a vu, les paysages réels et leurs représentations par les uns et les autres, campagnes et jardins, villes et villages, églises et châteaux..., une anamnèse, un retour aux sources, celles de Léonard et tout autant celles d'un amateur d'art, héritier d'une histoire nationale qu'on a voulue illustrée par la Joconde.
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La banlieue en couleur

LA LAIDEUR !



Réalisée à la demande de la DATAR (Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale) ces photos de Robert Doisneau montrent la laideur absolue de la pseudo-modernité telle qu'elle existait dans l'architecture banlieusarde parisienne des années 80...



Robert Doisneau a beau faire...Sa magie photographique ne transforme pas la réalité inerte de ces lieux épouvantablement colorés. Maquiller le laid rend encore plus laid.



Quelle chute aux Enfers ! Cela n'empêche pas les gens d'y vivre...Trente ans plus tard, le délitement s'est installé.Les problèmes se sont transformés en destruction. Pour ce qui est de l'architecture, le désastre avait déjà eu lieu. La preuve sous les yeux...



Bref, berk !
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