cette colère (...) en premier lieu contre elle-même, c'est à dire sa condition forcée de femme, et plus encore que de femme : de jeune fille, comme une aggravation du premier état, de cette disponibilité qui est comme l'essence même du genre féminin : cette conscience de n'être qu'un vide, un récipient, un vase, ou plus brutalement un trou, attendant d'être rempli, et encore cette virginité, cet hymen, cette fragile membrane, ce mur qui les sépare (les jeunes filles) de ce futur qui les attire et les indigne à la fois, de sorte que tout effort en vue d'échapper ou de dominer leur condition tourne irrémédiablement à une tentative d'autodestruction.