Observer la nature m'apaise beaucoup depuis quelques années. C'est expérimenter l'humilité à un niveau débutant. Tout ce qui fonctionne sans intervention humaine m'émerveille. La nature et ses saisons incarnent parfaitement la force et la beauté de la vie. Les arbres ont beau se retrouver nus chaque hiver, ils trouvent quand même l'énergie de fleurir à nouveau dès l'arrivée des beaux jours. On a beau la polluer, la Terre continue de nous alimenter et de nous oxygéner. Quel être humain serait capable de ça ?
C'est tellement dur d'avancer dans la vie quand on a des cailloux plein les chaussures.
Vivre dans mon corps, c'est facile. J'ai oublié les douleurs, car elles ne durent pas. J'ai fait abstraction du regard des autres, car il ne me définit pas. J'ai fait le deuil de ce que je ne serai jamais... Les gestes du quotidien sont devenus faciles à force de les répéter. La vie est belle, c'est vrai, je l'ai toujours pensé. Mais depuis que j'accepte véritablement mon corps et mon histoire, la vie est fluide, sans accroc, elle me happe et je n'en suis plus spectatrice.
Je me suis parfois perdue entre celle que j'étais et celle que je voulais être aux yeux des autres. Je voulais me faire accepter, j'avais besoin de me sentir appréciée. J'étais même prête à devenir quelqu'un d'autre pour cela. Dans quel but ? Je pensais simplement que ce que j'étais ne suffisait pas.
Le mérite ne s'achète pas, il s'éprouve.