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Critiques de Clément Lépidis (7)
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L'Arménien

Clément Lépidis - L'arménien - 1973 (prix de l'Académie française, prix de la Société des gens de lettres) : "L'arménien" est un joli roman presque autobiographique d’un écrivain d’origine arménienne né de parents immigrés en France dans les années trente. C’est le quartier Belleville de l’accordéon et des petits cafés, de l’occupation aussi, des arrestations et de la résistance qui nous est raconté à travers de nombreuses anecdotes pleine de bonne humeur mais aussi souvent de tristesse. Un petit monde peuplé de personnages pittoresques embrassant toutes les races et toutes les religions évoluent sous nos yeux essayant chaque jour de réinventer le plaisir de vivre ensemble. Aram Tokatlérian est arménien et le personnage principal de cette histoire. Échappé du pays qui l'a vu naître suite aux épouvantables massacres perpétués par les turcs, il va devenir un pion essentiel de cette communauté. D'abords en fabricant des chaussures pour un petit artisan, mais surtout en essayant quand il le peut d'atténuer la misère et la détresse qui l’environnent. Il connaîtra ainsi les joies de l’amitié qui se donne comme une offrande, la peur viscérale lors des combats et des bombardements et surtout les déceptions liées à un amour infini qui n’aura jamais de réciprocité. Ici on vit de l’intérieur les épisodes joyeux ou douloureux de l’histoire de Paris au vingtième siècle. La révolte des petites gens avec le front populaire et l’immense espoir d’un monde enfin plus juste mais aussi la rafle du Vel d’hiv qui vaut à cet ouvrage ses pages les plus révoltantes mais aussi les plus émouvantes. Car Clément Lépidis ne cache rien de la brutalité de la police française zélatrice éhontée de l’Allemagne nazi, ni du courage de certains habitants révoltés par ces arrestations, encore moins de la lâcheté de certains autres réjouis par le sort réservé aux israélites étrangers. La nostalgie pour ce monde perdu pointe quand même à chaque page car la vie est toujours belle quand on est jeune et en bonne santé et même si ce livre est émaillées d’épisodes tragiques, le lire c’est s’assurer de beaux moments d’émotion que seul la littérature peut nous fournir... une belle humanité
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L'Arménien

Le décès de Charles Aznavour m’a remémoré un livre que j’avais en attente de lecture dans ma bibliothèque et que mon compagnon avait beaucoup aimé. Alors, en souvenir de Charles, j’ai ressorti l’Arménien de Clément Lépidis.



Clément Lépidis, de son vrai nom Kléanthis Tsélébidis, est un français, né à Paris en 1920, d’une famille ayant dû fuir l’Anatolie au moment du massacre de la population grecque orthodoxe. Il a passé son enfance et son adolescence à Belleville au milieu de tous ces déracinés qu’ils soient, juifs, arméniens, arabes, grecques, français. J’ai découvert cet auteur à la suite d’une balade dans Belleville avec un ami passionné, bénévole au sein de l’association Greeters.Paris.



C’est un livre bouleversant, et à la fois, extrêmement jubilatoire. L’auteur nous touche, nous insuffle ce sentiment de fraternité tant l’atmosphère de ce Paris populaire ou se côtoient arméniens, juifs, français, grecques est détaillée avec finesse, flanquée de ce petit rien de nostalgique qui nous étreint.



C’est aussi extrêmement émouvant tant la plume de Clément Lépidis possède le don de nous faire ressentir la difficulté de l’exil. « Quand il évaluait du doigt la qualité d’une peausserie, ses reflets argentés ou la chaleur de son velours ne lui parlaient pas comme au pays ; Malgré sa volonté d’oublier ce que furent les années d’autrefois, les souvenirs imprimés dans sa chair d’arménien réduisaient la distance entre Paris et Istanbul. L’air se parfumait différemment, la senteur d’une fleur ou d’un site oublié lui revenait soudainement et il se retrouvait ailleurs que dans les rues de Belleville » Page 79.



Lépidis connait bien son quartier mais aussi ses habitants, il les aime et cela se ressent tout au long de la lecture. Il a Belleville dans la peau. Il sait très bien dépeindre la difficulté de la cohabitation des cultures, leur différence les unes par rapport aux autres mais il sait aussi nous parler d’amitié, de fraternité. Cet amoureux de Belleville, comme tout bon parigot se sent atteint dans sa chair lorsque son quartier se modernise, lorsque les salles de cinéma sont détruites, ou bien le bal musette du coin de la rue.



Pour mieux nous conter Belleville et son immigration, Lépidis nous parle de l’Arménien, Avram Tokatlerian qui quitte Istanbul pour venir tenter sa chance à Paris, « ce pays de France où le soleil brille d’un même éclat pour tout le monde ». Il est attendu chez Yetwark Kilindjian en qualité d’ouvrier monteur en chaussures. Sur le quai à Istanbul avant son départ en bateau, Milonas qui l’a incité à s’embarquer pour Paris, lui dira :



- Quand tu seras en Europe, envoie-moi toutes les cartes postales que tu trouveras mais surtout renseigne-toi sur ce que la femme des timbres français transporte dans son sac…



Et c’est par le biais de l’histoire d’Aram que l’auteur nous restitue la vie de ce quartier, les bonheurs, les déceptions. Nous faisons la connaissance d’Eugène Gopic, plombier-zingueur, et de sa sœur Charlotte, petite main dans une usine de caoutchouc, de Charles Odjounian dit Poitrine d’Acier, de l’arméno-éthiopien, Garbiz Budurian, copte et ancien secrétaire du Négus, de Yelen le polonais, de Simon le juif allemand, de Rebourg qui part rejoindre les Brigades Internationales et reviendra un bras en moins pour ne parler que des principaux qui se retrouvent à discuter au bistrot du père Sabaut. Il y a les parties de poker et de tavlour, les salles d’où s’échappent des bouffées d’accordéon, des matchs de boxe, les chansons de Tino Rossi, « envoûtant sortilège d’un Paris avec lequel on faisait l’amour rien qu’à danser dans les bras d’une fille » et la rue de Lappe !



Mais Belleville n’est pas en reste pour le Front populaire et ses grèves. De même Belleville n’échappe pas à la période de l’Occupation et les pages consacrées à La rafle du Vel d’Hiv dont la description est minutieusement restituée, sont particulièrement douloureuses. Belleville comme ses habitants n’est pas épargnée par la guerre qu’elle subit jusqu’à la Libération de Paris.



C’est toute l’histoire d’Avram et de Belleville qui se déroule sous nos yeux, d’un Paris populaire qui n’existe plus. C’est nostalgique, vivant, stimulant, triste, jouissif, mais tellement humain !



Clément Lépidis a commencé à écrire sur le tard à quarante quatre ans. Auparavant, il s’est exercé au métier de la chaussure, à celui de représentant, photographe, c’est certainement toute cette expérience qui lui permet d’être au plus près de la réalité de la vie des habitants de ce quartier. L’Arménien fut couronné par l’Académie Française et par la Société des Gens de Lettres.

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Le marin de Lesbos

Une lecture lointaine et attachante... les aventures d'un marin, Panos. A travers ce personnage attachant, et intègre, c'est tout le peuple grec qui est évoqué...
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Les oliviers de Macédoine

Une fable, une aventure pantagruélique ?

On y mange, beaucoup, trop, on y adore les derrières des femmes généreuses, on se moque du Turc, mais aussi du Grec, on respecte le Tzigane...voilà un court roman à dévorer avec sa serviette autour du coup, à lire au second voire au troisième degré.

Un roman qui semble une comédie mais qui sans cesse rappelle, sous-jacente, la douleur des Grecs d'Anatolie, persécutés et chassés par les Turcs...et une rancune qui demeure...
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La fontaine de Skopelos

Fin des années 70, un grec vivant à Paris souhaite revoir le village de son père, grec anatolien...L'occasion de retrouver le reste de sa famille pour la plupart établie à Thessalonique après le fuite de Turquie, famille qui tentera de le dissuader.

Une quête ? Retrouver la mère patrie ... mais est-ce la Grèce ou la Turquie ? Se sentira-t-il plus proche de la terre de Salonique, Mytilène ou de Smyrne?

Un très beau récit émaillé de portraits de grecs et turcs attachants. Tous de sacrés personnages.
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La vie en chantier

un roman autobiographique d un veritable autodidacte, qui decouvre la litterature par hasard, lui le fils d un des plus grand artisan du cuir de belleville qui n a pas reussi a garder l entreprise familiale. ruiné, il s engeaga grâce a un ami qui lui trouve une place dans une usine en tant que comptable.

Clement lepidis decrit avec talent les conditions de travail et humaine tres dures dans les annees 50, c est de cette periode ou les tragedies s accumulent que l auteur va decouvrir la litterature par le biais de henry miller une oeuvre qui va chambouler sa vie.

clement lepidis grace a ce roman nous livre l itineraire à la fois tourmenté et passionant d un autodidacte qui servira dans sa vie d ecrivain et poéte
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Des dimanches à Belleville

Livre retrouvé au fin fond de mes cartons ...

Livre lu il y a fort longtemps.... aucun souvenir, alors avant de le ranger dans mes étagères, relecture par un dimanche plutôt maussade propice à la nostalgie ...

Et oui je suis née dans ce quartier au début des années 50, dans la rue de l'Atlas, tout près du métro Belleville et j'ai habité une trentaine d'années entre les métros Colonel Fabien et Goncourt.

Mes parents étaient de la même génération que l'auteur mais eux, ils sont arrivés dans ce quartier au moment de ma naissance.

Ils tenaient une boucherie, à côté il y avait le boulanger, un menuisier, un épicier, un cours des Halles, un restaurant et une usine exacompta. Tout ça en 50m de trottoir.

En face nous trouvions un marchand de couleurs, deux bistrots et...

Je pourrais continuer la description plus longtemps mais ce n'est pas l'important.

Nos logements avaient les wc mais pas de salle de bains. La concierge, elle n'avait que les wc de la cour et a habité une quarantaine d'années dans 15m2 avec son époux. Je ne suis pas sûre que pour eux c'était vraiment mieux avant !

Le quartier n'a pas été rasé, il est resté plutôt tel qu'il était, par contre les entrepôts qui l'avoisinaient ont été rasés et sont devenus des appartements dits bobo et oui les berges du canal saint Martin sont tout près.

Alors la nostalgie certes mais je refuse la vision passéiste du "c'était mieux avant" !

Au sujet de la solidarité, louée par l'auteur, n'oublions pas que c'était les années des cinquante glorieuses, l'économie repartait après la guerre et c'était le chacun pour soi !

Lire que "les femmes n'ont plus le temps de rester chez elles pour s'occuper d'une paire de moineaux, serins, mésanges ou pinsons"

Ne me fait pas sourire, les moineaux, mésanges ou pinsons n'ont Monsieur rien à faire en cage !

Et les hommes préfèrent peut être s'occuper différemment !

Il reste toutefois les souvenirs,

Souvenir les Buttes Chaumont....

Souvenir des marchandes des quatre saisons....

Souvenir oui mais

La longue énumération des noms associés à des souvenirs devient pesante car non construite autour de l'histoire d'une vie, c'est juste une collection d'impressions restantes d'un vécu avec machin ou bidule quand ce n'est pas avec machine et bidulette.... alors on se lasse.

La longue litanie du "c'était mieux avant" devient très énervante.

Belleville a accueilli des migrants de tous les coins du monde, ils ont fait partie du quartier tant chéri par l'auteur, ils ont pris le temps de s'intégrer ... et maintenant les derniers arrivés, les asiatiques sont montrés du doigt comme étant avec les promoteurs et les politicards les destructeurs d'une identité bellevilloise.

J'ose noter une réelle contradiction !

Alors ce petit plongeon dans les terres d'enfance sera à réserver aux vrais nostalgiques et à ceux qui ne seront pas effrayés par les propos souvent rétrogrades !

Pour ma part, je préfère juste garder mes souvenirs !
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