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Citation de ladesiderienne


Alors j'ai ravalé mes larmes. J'ai levé ma carabine à bras francs, comme je l'avais fait à l’entraînement, j'ai calé la crosse contre ma clavicule. Le damalisque était tout près, presque à bout portant, sa tête et ses bruits de respiration à moins d'un mètre du bout de mon canon. Je réalisais le pouvoir que j'avais là, que sa vie ne dépendait que de ce qu'allait faire mon index, là, dans la seconde qui allait passer.
- Allez, a encore dit le guide en me voyant hésiter.
Et alors j'ai tiré.
Le recul m'a poussée en arrière.
Le sang a giclé.
Le damalisque s'est effondré.
Et il y a eu un immense silence.
Plus personne n'a parlé pendant plusieurs secondes, ni le professional hunter, ni papa, ni les pisteurs. Je me suis mise à trembler, juste un instant, envahie par un grand vide. Je ne savais plus ce que j'étais censée faire, à présent qu'il était mort. Alors un des pisteurs s'est approché de moi et m'a fait un signe de tête pour que je vienne avec lui. On s'est agenouillés, tous les deux, auprès du damalisque plein de sang. Ce n'était pas beau à voir, vraiment, il y en avait partout. Le Noir a prononcé des paroles dans son anglais bancal, il a prié, il a remercié Dieu. Puis il a passé son pouce sur la plaie, pour le mouiller avec le sang qui coulait dans les poils, il a levé la main au niveau de mon front. Et il y a tracé une croix rouge en disant :
- Voilà, là, tu es baptisée.
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