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EAN : 9782253107613
384 pages
Le Livre de Poche (26/01/2022)
  Existe en édition audio
4.08/5   1011 notes
Résumé :
Martin est garde au parc national des Pyrénées. Il travaille notamment au suivi des ours. Mais depuis des mois, on n’a plus la moindre trace de Cannellito, le dernier plantigrade avec un peu de sang pyrénéen. Martin en est chaque jour plus convaincu : les chasseurs auront eu la peau de l’animal. Alors, lorsqu’il tombe sur un cliché montrant une jeune femme devant la dépouille d’un lion, arc de chasse en main, il est déterminé à la retrouver et la livrer en pâture à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (262) Voir plus Ajouter une critique
4,08

sur 1011 notes

°°° Rentrée littéraire #13 °°°

L'intrigue se déroule en parallèle sur deux territoires : les Pyrénées avec les vallées d'Aspe et d'Ossau ; et le Nord-Ouest désertique de la Namibie, le Kaokoland. Deux territoires où les hommes cohabitent avec de grands prédateurs, l'ours et le lion. Tout part d'une photographie comme on en voit passer régulièrement sur les réseaux sociaux : une très jeune chasseresse posant avec le lion qu'elle vient d'abattre. Colin Niel va décortiquer l'avant / après qui entoure cette photographie, révélant ce qui se cache derrière.

Il prend beaucoup de soin à caractériser la psychologie de ces trois personnages principaux : Martin, garde du parc national des Pyrénées, personnage dont on devine très vite la radicalité, hanté par la crise de biodioversité et par la défaunation en cours, hanté par la mort de Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne, découvrir l'identité de la jeune femme de la photo devient une obsession; Apolline la jeune femme donc; et Kondjima, jeune Himba qui a vu son troupeau de chèvres décimé par un lion solitaire, il a une revanche à prendre. Si Martin et Kondjima sont assez linéaires et stéréotypés et agissent tels qu'on l'imagine, Apolline est de très loin le personnage le plus intéressant, le plus nuancé, très loin des clichés de la tireuse sans conscience à la gâchette facile. C'est d'elle qu'arrivent une grande partie des surprises scénaristiques.

La mise en scène alternant le double arc narratif pyrénéen et namibien, ainsi que les points de vue des personnages, est très habile. On sent que l'auteur sait où il va, dévoilant les destins de chacun très progressivement avec une part d'imprévisibilité très plaisante qui culmine dans les deux derniers chapitres lorsque le tempo s'accélère. Les coups de théâtre dramatiques arrivent au bon moment dans cette course à la chasse où la proie n'est pas forcément celle qu'on imagine, où l'homme retrouve sa par de bestialité. On est clairement dans le thriller avec au coeur les passions humaines et leur déchaînement, explorant ce que chacun a dans les tripes et jusqu'au bout on peut aller pour défendre ses valeurs.

Avec des thématiques fortes sur l'extinction de la faune, la pression humaine sur la nature, le changement climatique ( errance du lion solitaire dans le désert de Namibie est causé par la sécheresse qui a décimé les troupeaux d'oryx et le pousse à se rapprocher des troupeaux domestiques pour survivre ) et le sujet très clivant de la chasse, le risque était de tombé dans un manichéisme lourdaud. Même si le personnage de Martin est assez caricatural, même si on sent que la sympathie de l'auteur va du côté des anti-chasse, son récit prend la mesure de toute la complexité de la situation, avec notamment le contrepied de la Namibie où des populations rurales très pauvres cohabitent très difficilement avec les grands prédateurs.

Ce roman a beaucoup de qualités, il n'empêche qu'il ne m'a pas totalement emporté comme le formidable roman précédent de l'auteur, Comme des bêtes. J'ai moins ressenti la tension, sans doute car les personnages m'ont moins accroché. Et puis, j'ai été refroidi par un procédé qui, à titre très personnel, m'exaspère toujours : l'auteur fait parler le lion, se place dans la tête du lion. Il a beau le faire avec tout son talent d'écriture, avec parcimonie aussi, l'anthropomorphisme est inévitable et cela a dérangé ma lecture.
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Encore une fois , mon libraire a frappé et , encore une fois j'ai cèdé . Non , ce n'est pas ce que vous croyez , il ne ME frappe pas pour " acheter " un livre , non , il " frappe " là où ça fait mal , en plein coeur , au milieu du siège " des émotions ", en plein centre de ma curiosité et , ben oui ....et , comme à la fête foraine , c'est " à tous les coups l'on gagne ! "
Bon , passons à l'heure du jugement ( non , pas le dernier , ma PAL étant encore consistante , ce serait du gaspillage ...) .Et ben voilà, une fois encore je vais devoir le reconnaître , mon libraire est digne de confiance .
Colin Niel , je connais un peu , mais je dois reconnaître que le bougre a plusieurs cordes à son arc ( si , si , vous verrez ) .On s'attend à une explosion d'actions et le récit se déroule tout simplement dans les Pyrénées et une province de Namibie ...Rien de bien " violent " . En France , on fait la connaissance de Martin , un garde chasse connu pour ses interrogations sur la biodiversité, la conservation du monde animal , la réintroduction de l'ours ...Un peu trop zélé, il lui arrive de déplaire à nombre d'élus ou de chasseurs , un peu moins à cheval sur les principes....En Namibie , on fait la connaissance d'une belle jeune femme blonde, Apolline , " fifille adorée de son papa " qui vient de lui offrir un somptueux cadeau , " une chasse au lion " , rien que ça ..Le papa " gagne très bien sa vie ", on s'en doute , son épouse est décédée d'un cancer et rien n'est trop beau pour apaiser son chagrin , d'autant plus que c'est une championne de " tir à l'arc " , arme redoutable s'il en est . le challenge est osé, " prélever Charles , neutraliser ce lion " qui commet trop de méfaits dans les troupeaux des tribus autochtones .Enfin , dernier personnage " important " Kondjima , un jeune Homba qui rêve de tuer le lion , porter l'honneur de sa famille , et épouser la belle Karieterwa , une Hueya qui partage son amour mais ...ne lui est pas destinée.....Voilà .
C'est autour de ces personnages et de leurs motivations que va s'articuler le récit , " une bombe " déclenchée par la parution d'une photo d'Apolline et de son trophée sur les réseaux sociaux .....Une photo bien malheureuse prise avec un téléphone perdu ....Ajoutons des ruptures temporelles assez faciles à suivre...pour corser le tout ...
La caractéristique de ce roman est bien de nous diriger vers des sujets brûlants de l'actualité. Colin Niel tape en plein dans le mille , là où ça va faire mal , ou ça va faire grincer des dents , entre coutumes " ancestrales " et " activités de loisir " de touristes " aisés " , décriées et sources de conflit . Au moins , là , on se trouve plongé au coeur d'un problème complexe qui nous concerne tous dans la mesure où la planète.....hélas ..
Le début est assez lent , bien documenté, intéressant, bien écrit, facile à lire , donc , mais on souhaite toutefois , au bout d'un moment , une " accélération " qui tarde un peu , même si les descriptions et scènes de traque ne lassent pas . Et puis , enfin , à une bonne centaine de pages de la fin , basculement dans l'action ...Place aux " règlements de compte " . "Entrée des artistes ", laissons les " fauves entre eux " . Vous le savez , il n'y a pire prédateur que l'homme .... le dénouement sera - t -il à la hauteur ? Vous le saurez en lisant les 340 pages de ce qui est , pour moi , un excellent roman .Mais ....vous n'êtes pas obligés de me croire , ce n'est là , que mon modeste avis ....
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Martin, garde au parc national des Pyrénées, s'inquiète, depuis plus d'un an, de n'avoir aucune nouvelle ni repéré une quelconque trace de Cannellito, le seul ours en liberté dans les montagnes. Profondément anti-chasse, il fait également partie d'un groupe sur internet, Stop Hunting France. Celui-ci traque tout homme ou femme dont la passion est d'aller tuer des animaux dans des pays lointains et les livre en pâture à la vindicte populaire. La dernière photo mise en ligne montre une jeune femme blonde, tenant un arc de chasse à bout de bras, postée devant un énorme cadavre de lion, au coeur d'un paysage de savane africaine. Pour Martin, cela ressemble à un flagrant délit de meurtre. le voilà plus que jamais déterminé à découvrir qui se cache derrière cette chasseuse...
Quelques jours auparavant, Apolline, pour ses vingt ans, reçoit en cadeau, de la part de son père, non pas seulement un arc de chasse mais aussi une photo d'un lion. LE lion qu'elle ira chasser sur les terres namibiennes...
En Namibie, Kondjima, jeune Himba, alors dans la montagne avec son père et leurs chèvres, assiste, impuissant, au massacre du troupeau par un lion. le jeune garçon a alors une revanche à prendre...

Dans ce roman choral, Colin Niel donne vie et voix à quatre protagonistes, le lion Charles, Martin, Apolline et Kodjima. Quatre personnages parfaitement dépeints, que ce soit leurs peurs, leur courage ou leurs faiblesses, et aux motivations pour le moins opposées bien qu'ayant toutes un rapport avec la chasse. Si cette dernière, qu'elle soit fondée ou non, est au coeur du roman, l'auteur interroge également sur le rapport de l'homme avec la nature, aussi bien en Afrique qu'en France. L'auteur entrecroise habilement son récit entre montagnes pyrénéennes et plaines namibiennes, entre proie et chasseur, entre locaux africains et touristes avides de trophées, entre lion et ours. Il pose également un regard neutre sur les motivations de chacun que le lecteur pourra appréhender. Magistralement mené, profondément humain, ce roman noir captive de bout en bout, de par sa force, sa singularité et sa plume acérée...
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Un garde pyrénéen qui (bien sûr) déteste les chasseurs. Une jeune tireuse à l'arc qui aime passionnément son (riche) papa et la chasse. Deux personnages dont l'antagonisme de classe et de valeurs amène une réflexion intéressante sur la chasse et le rapport de l'homme à la nature. Toutefois, une réflexion rendue un peu agaçante par l'anthropomorphisme — Charles, le lion, pense — et quelques clichés auxquels s'ajoute une impression de déjà vu avec Animal de Sandrine Collette.

Néanmoins Colin Niel nous embarque dans deux traques impressionnantes. Et dans sa volonté d'éviter le manichéisme, pendant tout son récit regarde des deux camps. Ainsi les anti chasse tel Martin le garde ne sont pas exempts d'excès et les défenseurs des animaux, comme les ours réintroduits dans les Pyrénées accusés par les bergers de tuer leurs bêtes, voient leurs arguments invalidés en Afrique alors qu'un lion namibien tue chèvres et vaches et menace à terme les populations. La vie des hommes, plus précieuse que celle des fauves, justifie évidemment l'élimination des animaux tueurs.

Pour ce qui est du militantisme en faveur du respect de la nature on ne peut que suivre Colin Niel surtout quand, d'une écriture fluide avec une vraie tension allant crescendo, il nous immerge dans une nature pyrénéenne et namibienne magnifique.

« Cannelle, c'était la dernière ourse de souche purement pyrénéenne, la mère de Cannellito, qu'elle avait eu avec Néré, un mâle slovène réintroduit qui depuis avait quitté le Béarn pour les Pyrénées centrales. L'histoire de sa mort, je la connaissais comme tout le monde dans la vallée, comme les collègues. Ils étaient six. Six chasseurs de sangliers »
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Prologue


1er février 2021 (Onee)
Tout commence avec Charles, le noeud central qui va cristalliser sentiments et problèmes. Notre première rencontre est fulgurante :


« 30 mars (Charles)
(…) L'heure était venue de faire face aux hommes, leurs silhouettes de bipèdes dressées dans le crépuscule comme des arbres en mouvement ».


1er février 2021 (Onee)
Il sont bien Entre fauves mais il est seul contre tous. Il n'a aucune chance.


« 30 mars (Kondjima)
- Oui, sauvage, c'est comme ça qu'ils disent. C'est ça qui les fait rêver. S'ils dépensent autant d'argent pour venir chasser chez nous, c'est parce que chez eux ils ont déjà tué tous les animaux, tu vois. Avant, là-bas, il y avait des loups, des ours, mais maintenant il n'y a plus rien, juste des villes et des immeubles. »


1- Identifier sa proie


« 16 avril (Martin)
(…) Ils occupaient le quotidien de nos gosses, fiers comme des seigneurs dans les Walt Disney, doux comme des nounours sous les couettes bariolées. Les gamins, ils les pensaient immortels, ces félins d'exception. Mais la vérité, c'est que sur cette terre, que l'homme n'a pas fini d'abimer, il existait plus de lions en peluche que de lions vivants. »


2 décembre 2020 (Onee)
Dès que mon regard a accroché le sien en couverture, j'ai su que je lirai ce livre.


« 15 avril (Martin)
(…) Une photo différente de toutes celles que j'avais vu jusqu'à présent. Elle était prise de nuit, au flash. Au premier plan, il y avait une jeune femme blonde, le buste coupé au niveau du ventre, qui tenait un arc de chasse à bout de bras. (…) Derrière, on devinait un paysage de savane africaine, embroussaillée. Avec un énorme cadavre de lion. Un mâle, la crinière noire, un beau trophée comme dissent ces sauvages. »


24 août 2020 (Onee)
Après des années à penser bêtement que les livres parlant d'animaux sont ennuyeux, j'ai eu envie de lire le Lion, de Joseph Kessel. Je l'ai trouvé sublime et bouleversant : l'histoire passionnante, les personnages - dont le Lion - ultra bien rendus, la plume attachante. Bref, un presque coup de coeur qui m'a marquée profondément.


Et cette question qui, depuis, ne me lâche plus : pourquoi chasser et tuer des animaux, qu'on trouve par ailleurs magnifiques, lorsque ce n'est pas pour survivre ?


« 15 avril (Martin)
(…) Parce que l'histoire des hommes, c'est surtout ça. L'histoire des hommes, c'est une défaunation à grande échelle, des deuils d'animaux à n'en plus finir. »


2- L'approche


2 décembre 2020 (Onee)
Il faut que je sache. Que je comprenne pourquoi. Alors j'achète ce livre.


1er février 2021 (Onee)
J'avais tellement hâte de plonger dans cette histoire, d'approcher ce lion, de comprendre ce qui se passe dans la tête des hommes qui font ça ! Alors dès le départ la construction me plaît, parce qu'elle permet de se glisser dans la peau de chaque partie prenante : Charles, le lion qui va être chassé, Kondjima, le villageois africain qui veut sa mort malgré l'interdiction de tuer cette espèce en voie de disparition, Apolline, l'étudiante de vingt ans à qui son père offre une chasse au lion à 50.000 dollars pour son anniversaire ; et Martin, gardien des parcs naturels dans les Pyrénées, scandalisé par la disparition des espèces, animateur d'un site internet dénonçant les chasseurs milliardaires qui posent avec leurs trophées morts sur les réseaux sociaux…


La narration repose sur chacun de ces personnages. A chaque changement de chapitre, un personnage différent, mais aussi une date différente. Tantôt avant la date fatidique, tantôt après. Si on croit connaître le drame intervenu entre temps, le noeud du problème qui va entrainer une fin que l'on sent tragique, on se rend compte, en démêlant le récit avec les témoignages antérieurs, que ce n'est peut-être pas aussi simple que prévu.
Un récit tout sauf linéaire, et qui pourtant reconstitue à merveille le drame qui est en train de se jouer sous nos yeux fascinés.


« 26 avril (Martin)
(…) de Fuckleschasseurs : On devrait organiser une chasse et lui faire subir la même chose à cette femelle. »


« 24 mars (Kondjima)
(…) C'est ce qu'on appelle un « problem animal » : un lion qui a causé trop de dégâts sur les troupeaux et que le gouvernement autorise donc à « prélever ». Moi-même j'y croyais à peine : les lions du désert, les écolos veulent pas qu'on y touche »


« 13 mars (Kondjima)
(…) Tu verras, ton père acceptera que je t'épouse (…) Ce lion qui lui a pris une vache, c'est moi qui vais le tuer ».


« 17 mars (Apoline)
(…)  - Joy-eux anni-ver-saire Apo !!
Il y a au moins trente personnes. Je les regarde tous, des larmes de joie dans les yeux »


3- La traque


2 février 2021 (Onee)
Plaçant mes empreintes dans celles des personnages, je comprends la psychologie qui les anime, les péripéties qui les ont chacun amené là où ils en sont, et à faire ce qu'ils vont faire…


Un lion magnifique qui s'effondre dans le bush africain.
Traqué par un jeune africain du village dont il a mangé toutes les chèvres.
Poursuivi par une riche chasseuse braconnière dont il est le cadeau d'anniversaire.
Elle-même la cible de fervents défenseurs des animaux, issu d'un Béarn où les ours, chassés par les braconniers, ont disparu, qui ont très envie de lui faire subir ce qu'elle fait subir à ses proies pour son unique plaisir…


« 18 avril (avec Martin)
(…) - Moi je ne savais pas du tout qu'elle chassait, en fait. C'est un ami qui m'a dit ça. Il paraît qu'aux vacances de Pâques, elle était partie en Afrique du Sud avec ses parents. Tuer des gazelles, ou un truc dans le genre. J'avais trouvé ça sinistre comme passion, mais bon… »


2 février 2021 (Onee)
Tandis qu'on en apprend plus sur nos chasseurs de fauves, la traque de la tueuse de lion par les internautes continue, distillant un suspense permanent et régulier, comme un compte-gouttes.
Et plus va, plus la traque de notre gardien des parcs devient… personnelle.


« 24 avril (Martin)
(…) J'avais envie d'en savoir plus sur elle, de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête d'une fille comme celle-là, capable d'être gentille avec les vieux cathos de Lourdes, puis d'aller tuer un lion avec son arc comme si c'était un passe-temps comme un autre. 
(…) J'ai regardé les livres de sa bibliothèque, pour me faire une idée de ce que pouvait bien lire une fille comme elle »


3 février 2021 (Onee)
Tandis que Martin traque Apolline dans sa vraie vie, nous glanons des informations sur son vécu de chasseuse… Par ce procédé, l'auteur nous place nous aussi dans la position du traqueur d'information qui, une fois toutes les données réunies, décidera ce qu'il ferait à la place de Martin ou, en tous cas, s'il juge Apolline (physiquement ou moralement) coupable ou non.


Mais en attendant, Martin ne se place-t-il pas lui-même dans la peau de celle qu'il condamne…?


4- La mise à mort


4 février 2021 (Onee)
Je viens à bout de ce livre, où toutes les ambitions, les haines, les hâtes, se rejoignent enfin.
Alors qui va vivre ? Qui va mourir ? Qui sera la bonne surprise, et qui la mauvaise ?
Trouvera-t-on un sens à tout cela ? Apprendra-t-on à moins juger sans connaître ? A moins tuer sans nécessité ?


J'aimerais vous dire que oui… Mais vous devrez le lire pour le savoir.


« 2 avril (Apolline)
(…) En Afrique, la vie avait moins de valeur que chez nous ».


5- le rituel


6 février 2021 (Onee)
J'écris ma critique, qui coule toute seule comme à chaque fois que j'aime un livre. Des flash de lecture me reviennent, des mots qui claquent, des flèches qui montrent. des balles. Perdues.


A part le prologue qui annonce une crise sérieuse, les situations de chacun s'installent doucement et de manière assez légère.Puis les trois traques se rejoignent en même temps ; Alors le rythme s'intensifie, plus de temps mort, on ne lâche plus le livre. le suspense s'accélère de manière palpable, après nous avoir baladé entre toutes ces vies.


Même si on ne cautionne pas certaines attitudes, on ne peut que déplorer l'effet miroir des réseaux sociaux qui les reflètent, c'est à dire d'abord les montre sous des angles forcément incomplets puis, le comble, les reproduisent eux-mêmes : Ils jugent des apparences et reproduisent ce qu'ils condamnent, encouragés par le phénomènes de masse.
Des attitudes qui devraient inviter à une autre sorte de réflexion…


Epilogue


Une lecture plaisir sous ses faux airs de polar ! Mais méfiez-vous des avis babélio qui font 5 lignes, l'un d'eux révèle la fin et vous n'aurez plus du tout le même tension et la même envie de savoir, qui font le sel de la construction que l'auteur s'est escrimé à monter…


Le seul bémol qui demeure pour moi, en refermant ce livre, c'est que je ne suis pas parvenue à réellement comprendre la passion et la motivation de ces chasseurs de trophées. Surtout en l'occurrence, alors qu'ils s'extasient devant la beauté de ces espèces en voie de disparition… Mais comment justifier l'injustifiable…? Il est magnifique, c'est incroyable, je vais le tuer…?


« 2 mai (…)
L'instinct de survie, allait dire mon avocat quelques semaines plus tard, plaidant la légitime défense. Ou l'instinct de chasse, peut-être. »


11 février 2021 (Onee)
Serait-ce partout simplement ça, la chasse : le plaisir de traquer et de tuer, n'importe où, pour se sentir (artificiellement) plus fort que l'animal ?
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critiques presse (2)
Telerama
03 février 2021
Des Pyrénées à la Namibie, le nouveau roman de l’écrivain français mêle l’univers de la chasse à celui des réseaux sociaux. Et comme toujours, Colin Niel s’amuse à ne pas prendre parti… pour mieux explorer nos zones grises.
Lire la critique sur le site : Telerama
Actualitte
04 décembre 2020
Un double récit sous tension, l'homme ramené à ses instincts et sensations les plus primaires.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
On s’était intéressé de près à la chasse aux trophées, à ces brutes dont la passion était d’aller tuer des animaux dans des pays lointains, comme Luc Alphand, l’ancien skieur, tristement connu pour avoir abattu des ours bruns et des mouflons géants au Kamtchatka. Pardon, pas abattu : prélevé, c’était le terme qu’ils employaient, ces gens-là. On s’était rendu compte qu’il n’y avait pas que des Américains pour poser sur Internet à côté de leurs victimes, qu’en France aussi il y avait tout un marché et un bon paquet de chefs d’entreprise ou de riches médecins adeptes de telles pratiques. 
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Il n'y avait que les braves pour oser s'approcher du monstre, risquer leur vie quand volaient les coups de patte, quand, la gueule ouverte, le lion se jetait sur les cous pour y planter ses crocs. Mais souvent, parmi ses braves, un seul homme avait ce qu'il fallait de courage et de force pour planter sa lame dans le pelage. Et, les fois où tout cela ne se terminait pas en drame, porter le coup final. Ces hommes-là, ceux qui avaient pris la vie d'un lion sans y laisser la leur, ils devenaient des héros. Grâce à eux, le bétail allait cesser de mourir, femmes et enfants n'auraient plus peur. La vie pouvait reprendre. Au retour dans les campements, les Himbas acclamaient leur sauveur, il y avait une grande fête en son honneur. Le tueur de lion ôtait la peau du félin, il la revêtait et déambulait entre les cases avec la fierté des grands guerriers. Il coupait la tête, il coupait les pattes, il les brandissait comme autant de preuves de sa vaillance. Il saisissait le cœur encore sanglant, le frappait contre sa poitrine pour s'approprier la puissance du fauve, s'assurer qu'à présent il n'en avait plus peur, qu'il était son égal. Que, s'il le fallait, dès le lendemain il pourrait renouveler l'exploit. Et toutes les femmes, bien sûr, ne désireraient plus que lui.
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Franchement, moi, j'ai honte de faire partie de l'espèce humaine. Ce que j'aurais voulu, c'est être un oiseau de proie, les ailes démesurées, voler au-dessus de ce monde avec l'indifférence des puissants. Un poisson des abysses, quelque chose de monstrueux, inconnu des plus profonds chaluts. Un insecte, à peine visible. Tout sauf homo sapiens. Tout sauf ce primate au cerveau hypertrophié dont l'évolution aurait mieux fait de se passer. Tout sauf le responsable de la sixième crise d'extinction qu'aura connue cette pauvre planète.
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Alors j'ai ravalé mes larmes. J'ai levé ma carabine à bras francs, comme je l'avais fait à l’entraînement, j'ai calé la crosse contre ma clavicule. Le damalisque était tout près, presque à bout portant, sa tête et ses bruits de respiration à moins d'un mètre du bout de mon canon. Je réalisais le pouvoir que j'avais là, que sa vie ne dépendait que de ce qu'allait faire mon index, là, dans la seconde qui allait passer.
- Allez, a encore dit le guide en me voyant hésiter.
Et alors j'ai tiré.
Le recul m'a poussée en arrière.
Le sang a giclé.
Le damalisque s'est effondré.
Et il y a eu un immense silence.
Plus personne n'a parlé pendant plusieurs secondes, ni le professional hunter, ni papa, ni les pisteurs. Je me suis mise à trembler, juste un instant, envahie par un grand vide. Je ne savais plus ce que j'étais censée faire, à présent qu'il était mort. Alors un des pisteurs s'est approché de moi et m'a fait un signe de tête pour que je vienne avec lui. On s'est agenouillés, tous les deux, auprès du damalisque plein de sang. Ce n'était pas beau à voir, vraiment, il y en avait partout. Le Noir a prononcé des paroles dans son anglais bancal, il a prié, il a remercié Dieu. Puis il a passé son pouce sur la plaie, pour le mouiller avec le sang qui coulait dans les poils, il a levé la main au niveau de mon front. Et il y a tracé une croix rouge en disant :
- Voilà, là, tu es baptisée.
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- [...] Les Blancs, tu comprends, je les connais, moi. Il ne faut pas les décevoir. Ce qu'ils veulent, c'est une Namibie sauvage.
- Otjindandi ?
- Oui, sauvage, c'est comme ça qu'ils disent. C'est ça qui les fait rêver. S'ils dépensent autant d'argent pour venir chasser chez nous, c'est parce que chez eux ils ont déjà tué tous les animaux, tu vois. Avant, là-bas, il y avait des loups, des ours, mais maintenant il n'y a plus rien, juste des villes et des immeubles, comme à Windhoek.
Je hochai le menton, tentant de me figurer ce qu'il évoquait là.
- C'est pour ça, aussi, que les Blancs veulent toujours dire à l'Afrique comment s'occuper des éléphants et des rhinocéros, tu comprends ? Parce que chez eux, ils ont fait n'importe quoi.
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Vidéo de Colin Niel
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