Leur amitié semblait indéfectible. Alors qu’ils approchaient la trentaine, ils étaient tous célibataires et fiers de l’être. Aucun d’entre eux ne fréquentait de copine de longue date, et c’était, à les entendre, par choix. Je les aimais bien séparément, mais j’avoue que je me sentais parfois mal à l’aise au milieu de leur groupe. Il leur arrivait de faire des blagues à propos de Jean, insinuant qu’il était celui d’entre eux qui appréciait le plus d’avoir une vie rangée. Ainsi prononcée, la phrase sonnait davantage comme une tare qu’un compliment.