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Citation de artificier


[...] J'irais dans une petite ville et je m'achèterais des vêtements d'occasion au marché. Des chaussures. Une couverture. Je brûlerais toutes mes affaires. Mon passeport. Je jetterais peut-être simplement mes vêtements à la poubelle. Je changerais de l'argent dans la rue. Et puis je grimperais dans les montagnes. A l'écart de la route. Pas de risques inutiles. A pied à travers les terres ancestrales. Peut-être de nuit. Il y a des ours et des loups là-haut. Je me suis renseignée. Il serait possible d'allumer un petit feu la nuit. Peut-être de trouver une grotte. Un torrent de montagne. J'aurais un bidon d'eau pour quand je serais trop faible pour me déplacer. Au bout d'un moment l'eau aurait un goût extraordinaire. Elle aurait un goût de musique. Je m'enroulerais dans la couverture la nuit pour me protéger du froid et je regarderais les os prendre forme sous ma peau et je prierais pour pouvoir saisir la vérité du monde avant de mourir. Quelquefois la nuit les animaux viendraient tout près du feu et circuleraient et leurs ombres se déplaceraient parmi les arbres et je comprendrais alors que quand le dernier feu ne serait plus que des cendres ils viendraient et m'emporteraient et je serais leur eucharistie. Et ce serait ma vie. Et je serais heureuse.
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