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Citation de Bilonico


Vouloir tirer de l'histoire de l'Italie, à commencer par celle de Rome, des principes d'éthique, une règle morale comme le firent, par exemple, Montaigne et Montesquieu, c'est commettre une erreur. Autant vouloir tirer une règle morale de l'histoire de la nature. Quel principe moral peut-on déduire, mettons, de l'apparition des mammifères sur la terre ?L'histoire de Rome n'est qu'un chapitre de l'histoire naturelle : le chapitre qui rapporte l'origine d'une espèce d'hommes et leur façon de l'emporter sur d'autres espèces d'hommes et non la supériorité d'un pricipe moral sur d'autres principes moraux. Et cela est si vrai que, avec le triomphe du christianisme, qui est un fait moral et non un fait de la nature, l'histoire de Rome en tant que chapitre de l'histoire naturelle s'achève.
Voilà la raison pour laquelle les Italiens sont vis-à-vis de l'histoire comme vis-à-vis de la nature et en face des faits historiques comme en face des faits naturels. Ils considèrent l'histoire des hommes comme celles des arbres, des fleuves, des bêtes, des saisons. Ils regardent les peuples naître, croître en âge, en force, en richesse ; combattre, fonder des villes, envoyer des hommes à la mort ; les villes s'effondrer dans les flammes, les royaumes s'écrouler, d'autres nations surgir, d'autres cités, d'autres empires ; la terre se repeupler d'autres hommes, de murs, de palais, de temples et, tout à coup, n'être plus que désert.
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