C'est vrai, élever neuf enfants est une lourde charge, mais je crois que personne d'entre nous n'avait exprimé le désir de venir au monde, c'était votre désir de nous avoir et votre responsabilité de nous nourrir et de nous vêtir, pour reprendre tes mots. Mais l'éducation d'un enfant va bien au delà de cela, amâ. Comment peut-on avoir autant d'enfants en vivant dans un tel dénuement, je me le demande.
Et puis, aller sur ma tombe, pourquoi donc si seuls mes restes charnels gisent là-bas. Moi, je suis ailleurs. Je suis dans la fraîcheur des gouttes de pluie en automne, le vent qui fait danser les branches des arbres en hiver, les effluves grisants des fleurs au printemps et le roulement des vagues en été.(...) Je suis dans tes soupirs et même dans l'air que tu respires. Vois-tu, ma chère amie, je suis partout là où tu poses ton regard.
En perdant ses parents, on devient orphelin, mais il n'existe aucun terme pour nommer ceux qui perdent leurs grands-parents.
El hadja : J’aurais aimé vivre plus longtemps bien sûr, j’aurais aimé vivre tant de choses mais TU en as décidé autrement, TOI, mon frère, mon assassin !
El hadja : Qu’avait-il lieu de faire ? Ceux qui étaient supposés me protéger étaient absents. Tu ne pouvais me sauver de la mort, pas toi mon amie. Tu étais si jeune, tu n’avais que dix-sept ans, une enfant encore. Tu as toujours été présente pour moi, tu m’as offert ton amitié et ton amour inconditionnels.
J'ai lu les "Ailes brûlées" de Dalila Azzi en deux jours seulement. La lecture et facile, fluide et le livre nous tient en haleine. "L'héroïne" malgré elle est El hadja, l'auteure lui donne la parole et le pouvoir sans partage. Elle est douce et forte à la fois, timide et intimidante. Les mots sont bien choisis, souvent poétiques, je le recommande. Une très bonne lecture.
Parfois une nouvelle est tellement amère et invraisemblable que seuls les yeux sont capables de la rendre réelle.